Female Technology : définition et exemple de start-up

Le terme FemTech rassemble l’ensemble des startups dont l’ambition est d’offrir aux femmes la même attention vis-à-vis de leur santé que celle qui est accordée à la santé des hommes. Pour ce faire, ces entreprises développent des technologies innovantes, allant de l’application smartphone aux appareils connectés, pour alerter les femmes en cas d’anomalies physiologiques. 

FemTech : définition

FemTech est la contraction de female technology, littéralement femme et technologie. Ce terme rassemble toutes les entreprises dont la mission est de trouver des solutions afin d’améliorer la santé et le bien-être des femmes. En clair, les startups de la FemTech répondent au manque d’attention portée sur les pathologies féminines et la sous-représentation globale des femmes dans les essais cliniques. 

Pourtant, selon l’Organisation mondiale de la Santé, « les femmes ont davantage recours aux services de soins de santé que les hommes, en particulier pour leur santé reproductive. ». La mission des FemTech est alors de réduire le gender gap (inégalités de genre) en mettant à disposition des femmes des outils intuitifs leur fournissant des informations précieuses sur leur état de santé.

La technologie au service de la santé des femmes

La littérature scientifique concernant la santé des femmes ne cesse de s’étoffer. Les start-ups de la FemTech ont recours à ces découvertes pour développer des technologies à l’usage des femmes du monde entier. Ces technologies ont pour objectif de trouver des solutions afin d’améliorer la qualité et de faciliter l’accès aux soins de pathologies affectant : 

• Exclusivement les femmes (comme les maladies gynécologiques) ;
• Touchant toute la population, mais de manière disproportionnée les femmes (comme les maladies cardio-vasculaires).

Pour ce faire, ces entreprises appliquent les conclusions amenées par les dernières recherches scientifiques au travers des nouvelles technologies via : 

• Des applications santé disponibles sur smartphones (par exemple, Keep a Breast) ;
• Des appareils connectés portables (par exemple, Ava) ;
• De la télémédecine ; 
• L’intelligence artificielle (par exemple, Lucine).

L’utilisation de l’IA dans ce contexte change la donne. Par exemple, dans le cas de l’endométriose (maladie se traduisant par des excroissances utérines en dehors de l’utérus et première cause d’infertilité chez les femmes en France) met en général sept ans à être diagnostiquée. 

Mais les technologies mobilisant l’intelligence artificielle permettraient de détecter des anomalies caractéristiques de cette maladie (ou d’autres) et de prendre en charge les femmes concernées au plus vite. De plus, agir rapidement permettrait d’éviter les répercussions psychologiques et émotionnelles vécues par les couples découvrant l’infertilité de l’un des deux conjoints.

C’est ainsi que nombreuses entreprises FemTech voient le jour depuis 2016 et l’introduction de ce terme par l’entrepreneuse danoise Ida Tin. Lauréate du titre d’entrepreneuse de l’année en 2015, Ida Tin est à la tête de Clue, une application de suivi de menstruations. Selon ses propres termes, « la FemTech est liée à un changement social et culturel beaucoup plus large qui a eu lieu ces dernières années [...]  et qui fera changer les choses pour toujours. » 

Les domaines d’application

La FemTech englobe de nombreuses innovations tant sur la santé physique et qu’émotionnelle des femmes. Parmi les axes de travail les plus prisés par les entreprises innovantes, on retrouve : 

• Les douleurs gynécologiques, par exemple liées à l’endométriose ou aux fibromes, avec des bracelets connectés qui soulagent les patientes dans leurs pics de douleurs ;
• Les menstruations, avec de nouvelles protections periodiques créées grâce aux nouvelles avancées (on parle alors de MenstruTech) ;
• Toutes les questions et désagréments de maternité, comme la grossesse, le suivi du cycle, l'accouchement, l'allaitement, etc. ;
• Les maladies liées au genre féminin, avec l'élaboration de nouveaux traitements curatifs, préventifs ou palliatifs (par exemple, avec un soutien-gorge permettant de détecter les premiers signes du cancer des seins) ;
• La contraception, avec de nouvelles méthodes contraceptives connectées ;
• La sensibilisation, grâce au croisement entre l’EdTech (Education Technology) et la FemTech pour développer des solutions de sensibilisation aux scolaires mais également aux autres publics. 

Un marché en plein essor

Le marché de la FemTech a souffert du manque d’éducation populaire à l’égard des pathologies féminines à ses débuts. En effet, les investisseurs potentiels ne disposaient pas d’assez d’informations et considéraient l’injection d’argent dans les startups du marché de la FemTech comme étant trop risquée. Les levées de fonds menées par ces start-ups avaient du mal à décoller. Mais depuis 2020, le vent a tourné en faveur de ce secteur. 

En effet, le potentiel énorme que représente le nombre d’utilisatrices potentiel de ces technologies (la moitié de la population mondiale) a convaincu bon nombre d’investisseurs et d’accélérateurs. D’ailleurs, depuis 2021, beaucoup de ces derniers (à ne pas confondre avec les incubateurs) dédiés aux entreprises de la FemTech ont vu le jour. Pour ne citer que quelques exemples : 

• FemTech program de Station F ;
• FemTech Lab ;
• Tech4Eva ;
• EPFL Innovation Park ;
• Groupe Mutuel, etc.

Cet engouement récent pour les FemTech est illustré à merveille par la colossale levée de fonds réalisée par Maven Clinic, la première licorne du secteur. L’ensemble des contributions des business angels ayant participé à la collecte (General Catalyst et CVS Health Ventures pour ne citer qu’eux) s’élève à 90 millions de dollars. Cette startup fondée en 2014 propose des consultations virtuelles aux femmes. L’idée est de les accompagner pendant les phases les plus importantes de leur vie : la grossesse, la maternité, la ménopause, etc.

Exemple de startups FemTech

Les startups FemTech en France

À ce jour, FemTech France recense 81 startups female technology. Parmi elles, certaines sont passées par le FemTech program, accélérateur de start-ups dédié au secteur de la FemTech. Ce programme consiste en un accompagnement de 6 mois destiné à aider les startups sélectionnées à faire leur place sur le marché. 

Chaque fournée accueille environ 15 start-ups ayant prouvé aux partenaires de Xavier Niel, CEO de Station F, la pertinence de leur projet centré sur l’amélioration de la santé des femmes. Deux des entreprises ayant suivi ce programme ont intégré la liste des 40 startups les plus prometteuses de 2022 selon Station F : 

• Omena. Il s'agit d'une application brisant le tabou entourant la ménopause. Elle vient répondre aux questions que se posent les femmes ménopausées qui n’osent pas les poser à leur médecin. 
• The Serious Gut. Fondée en 2020, The Serious Gut propose des probiotiques afin d’améliorer la santé intestinale des femmes.

Pour autant, toutes ne sont pas passées par ce programme et ont pourtant réussi à se faire une place dans le milieu. En voici quelques exemples : 

• ImVitro, Moodz, Dulcy : toutes trois se penchent sur les soucis de fertilité mais avec une approche différente chacune ;
• Sorella, Equilibrist, Gynea : elles prennent soin de la santé globale des femmes ;
• Fizimed, MyLittlePessaire : elles aident les femmes à entretenir leur périnée.