Les données sont le nouvel or noir, et ce sont elles qui font tourner l’intelligence artificielle. De ce constat naissent des dilemmes d’ordre éthique concernant l’IA mais une chose est sûre : ces algorithmes ont métamorphosé notre rapport au monde. Difficile d’imaginer l’humanité s’en passer aujourd’hui. Alors, quels que soient les problèmes moraux que son utilisation pose, il faut s’habituer à sa présence dans les moindres parcelles de notre vie. Ainsi, il est bon de savoir en quoi consiste l’IA : quelle est la définition de l’intelligence artificielle ? Que désigne-t-on par deep learning ?  

L’intelligence artificielle : définition

Ses champs d’application étant larges, il n‘existe pas à l’heure actuelle de consensus sur la définition de l’intelligence artificielle. L’AI (pour Artificial Intelligence) est en effet utilisée par des entreprises dont l’ensemble des domaines couvre l’entièreté de notre vie. Ainsi, on retrouve l’intelligence artificielle dans le domaine : 

  • De la santé ; 
  • De la finance ; 
  • Des transports ; 
  • De l’immobilier ;
  • Du commerce ;
  • Et bien d’autres.

Une définition qui engloberait l’ensemble de ces derniers serait que l’intelligence artificielle est un processus évolutionniste permettant à des machines de simuler une forme d’intelligence grâce à l’assemblage de théories. Pour ce faire, elle a recours au deep learning (aussi appelé machine learning), traduction anglaise d’apprentissage profond. 

Le machine learning permet à la machine d’apprendre de la même manière que le ferait un humain : en collectant et analysant les données pertinentes (et en éliminant les data erronées). Au fur et à mesure de son apprentissage, le système s’affine et le programme peut remplacer l’humain sur les tâches auxquelles il a été formé. On considère qu’un système constitue une intelligence artificielle dès lors qu’il raisonne de la même manière qu’un humain.

Aux origines de l’intelligence artificielle

Le premier emploi du terme intelligence artificielle date de 1956, lors de la « Dartmouth Summer Research Project on Artificial Intelligence ». Mais il faut remonter au premier siècle avant notre ère pour assister aux balbutiements de l’intelligence artificielle telle que nous la connaissons aujourd’hui. C’est en effet à cette période que Héron d’Alexandrie mit au point un distributeur de vin fonctionnant d’après le principe des vases communicants, et qui constitue aujourd’hui le premier automate dont nous avons connaissance.

Depuis lors, les inventeurs n’avaient qu’une aspiration : mettre au point un automate anthropomorphe ou d’apparence animale. Il fallut attendre le 18e siècle et le canard de Vaucanson (du nom de son inventeur) pour atteindre cet objectif. Suivirent les calculateurs électroniques dans les années 1940 et les machines de Van Neumann quelques années plus tard, sans oublier bien sûr l’homme qui décrivit le jeu de l’imitation en 1950, Alan Turing.

6 ans plus tard, John MacCarthy utilisait le terme d’intelligence artificielle pendant la conférence de Dartmouth. Celle-ci est d’ailleurs considérée comme l’acte fondateur de l’IA.

L’intelligence artificielle de nos jours

Il y a seulement quelques décennies, les systèmes d’intelligence artificielle étaient réservées à une frange minoritaire de la population et son utilisation se cantonnait à quelques champs d’application. Aujourd’hui, pas une journée ne passe sans que nous recourrons d’une façon ou d’une autre à des logiciels utilisant les data. 

À l’ère du smartphone que la majorité de la population mondiale emporte partout avec elle,  l’intelligence artificielle nous suit, elle aussi, depuis le fond de notre poche. Voici un aperçu non exhaustif des fonctionnalités utilisant avec des algorithmes que nous utilisons quotidiennement.

Les assistants vocaux

Aussi appelés intelligence artificielle vocale (IAV), les assistants vocaux les plus connus sont Alexa, Cortana ou encore Siri. Grâce à elles, la parole se substitue à l’écriture : la prise de notes est alors beaucoup plus rapide (200 mots à la minute en parlant contre 30 mots écrits). Par conséquent, la praticité des IAV permet à ses utilisateurs d’accorder plus de temps à ce qui leur est important et ainsi d’être plus productif.

Les recherches prédictives des moteurs de recherche

Quand on commence à taper une requête sur n’importe quel moteur de recherche, des requêtes fréquemment entrées par les autres internautes nous sont suggérées. Ces suggestions sont rendues possibles par la collecte et l’analyse de données opérées par diverses plateformes. Les propositions qui apparaissent en bas de la barre de recherche sont les fruits de l’analyse par des intelligences artificielles des données récoltées. 

Plus cette dernière est pertinente, plus les suggestions faites auront de chance de faire mouche. Par conséquent, cela va réduire le nombre de frictions que rencontre l’internaute et ainsi améliorer l’expérience utilisateur, ce qui va l'encourager à définir ce moteur de recherche comme celui par défaut de son navigateur. D’où l’importance cruciale pour les moteurs de recherche de disposer d’une intelligence artificielle performante.

Les publicités

Les publicités s’affichant sur les sites internet ne sont pas choisies par hasard. En fonction de notre historique de navigation (donnée récoltée par les annonceurs à l’aide des cookies), nous nous verrons proposés seulement des produits pour lesquels nous avons déjà montrés de l’intérêt.

Ainsi, les intelligences artificielles permettent aux annonceurs publicitaires de réaliser une segmentation poussée de la population à partir des datas collectées. Les personnes exposées à la campagne publicitaire seront plus enclines que la moyenne à passer à l’action, ce qui démultipliera le taux de conversion et, par conséquent, le retour sur investissement (ROI).

Les banques

Les banques sont parmi les premiers secteurs à avoir adopté l’intelligence artificielle. Elles l’ont mis à contribution dans de nombreux aspects du secteur comme : 

  • La priorisation et le traitement automatique des demandes envoyées par les usagers à destination des chargés de clientèle ;
  • La détection de toute activité frauduleuse ; 
  • La proposition de services aux clients pouvant les intéresser suivant leurs actions ;
  • Etc.

La reconnaissance faciale

Certains smartphones en sont équipés : l’utilisateur peut choisir la reconnaissance faciale comme méthode de déverrouillage de son appareil. La reconnaissance se fait via la mesure de facteurs biométriques sur le visage de la personne face à la caméra. La conformité de ces mesures avec les données enregistrées dans l’appareil est ce qui permet au smartphone de se déverrouiller. 

Intelligence artificielle : d’autres exemples de son utilisation par nos smartphones

Fonctionnalités Ce que permet l'intelligence artificielle
Appareil photo

Règle les paramètres de l’appareil photo (comme la colorimétrie) en fonction des caractéristiques de l’environnement (en l’occurrence la luminosité) → embellit les photos.

Peut identifier l’objet qui se trouve en face de la caméra.

Reproduction digitale d'une voix humaine À partir d’un enregistrement audio d’une minute, peut reproduire la voix enregistrée pour lui faire dire d’autres choses.
Plateformes de streaming Propose des suggestions aux utilisateurs en fonction de leur historique de visionnage.

 

Différents types d’intelligence artificielle

Il existe trois types d’intelligence artificielle : 

  • L’IA faible ; 
  • L’IA forte ;
  • Et la superintelligence artificielle.

L’intelligence artificielle faible

Pour l’heure, même si l’évolution des capacités de machine learning fait que l’IA forte se rapproche, l’intelligence artificielle faible (ou étroite) est la seule qu’ait atteint l’humanité. Utilisée dans le but de réaliser des tâches simples, ce système fonctionne par le biais d’algorithmes. Les intelligences artificielles permettent à un robot de simuler une intelligence à partir des données qu’on lui a fournies.

En outre, on définit l’IA faible comme étant un programme qui simule une intelligence dans le but de résoudre une problématique précise à la fois. On dit qu’elle est monotâche. Aussi appelée« narrow ai », elle est capable de reproduire des facultés cognitives, et c’est tout. 

En effet, elle réalise les tâches que lui ont assignées les humains de la manière qu’ils lui ont enseigné. Les données que son apprentissage a demandées et qu’il a analysé seront les seules auxquelles elle aura accès. Ainsi, il lui est impossible d’agir d’une manière inattendue : l’humain reste seul maître à bord. 

L’intelligence artificielle forte

Les actions prévisibles ne seront plus possible avec l’IA forte. Également appelé l’intelligence artificielle générale, elle caractérise un algorithme capable de comprendre le pourquoi de ses actions. De cette manière, le système reproduit de façon identique le fonctionnement du système cognitif humain. 

Ainsi, bien que privée de conscience, qui reste quant à elle propre aux organismes vivants, la machine acquiert de l’expérience lui permettant de modifier son propre fonctionnement. Autrement dit, un apprentissage complémentaire découle des tâches qu’elle réalise, ce qui entraîne des réactions initialement non programmées.

La superintelligence artificielle

Le jour où l’IA dépassera l’intelligence humaine (notamment quand elle aura conscience de son existence) on parlera de superintelligence artificielle. On en est encore loin mais avec les récentes évolutions fulgurantes dont l’humanité a été témoin (par exemple Chat GPT-4), il est légitime de penser que la superintelligence artificielle verra le jour dans le courant du 21e siècle.

Quels autres domaines ont recours à l’intelligence artificielle ?

En raison de son large champ d’affectation, les systèmes utilisant l’intelligence artificielle sont utilisés dans de nombreux autres domaines d’application.

La médecine

Principalement importée de façon robotique, l’intelligence artificielle augmente la croissance de nombreux domaines liés à la technologie. La médecine en est un des exemples les plus concrets depuis 1980, date qui a signé l’apparition des premiers robots de guidage dans les blocs opératoires. Ces derniers permettent grâce à des capteurs de réaliser des mouvements miniaturisés dotés d’une grande précision.

Le militaire

Confrontés à des missions à risques, les États-Unis se positionnent comme précurseurs de l’intelligence artificielle dans le secteur militaire. Leur production propose des robots autonomes ou télécommandés, pourvus d’une IA, permettant ainsi de remplacer l’Homme en position de combat.

À notre époque, l’intelligence artificielle fait l’objet d’un grand nombre de développements. Ces derniers sont applicables à tous types de domaines comme le deep learning, l’automobile, l’aéronautique, la cuisine, etc.

L’éducation

Aux États-Unis encore, des entreprises ont commencé à proposer aux écoles des robots enseignants. Ces derniers peuvent instruire des enfants d’école primaire dans des matières comme la biologie ou l’informatique. Ils commencent tout juste à trouver leur place dans les universités où ils font office d’assistants aux professeurs, complétant les cours de ces derniers.

L’industrie lourde

Dans ce secteur, les robots occupent des postes répétitifs et dangereux pour les humains. En effet, la monotonie des journées de travail d’ouvrier occupant certains postes facilite les sauts de concentration, qui peuvent s’avérer tragique. C’est pourquoi les robots occupent désormais ces postes, n’étant pas sujets à l’ennui.

Art et littérature

Les intelligences artificielles sont en mesure de produire des compositions musicales imitant le style du compositeur de notre choix. De même que certaines intelligences artificielles peuvent s’approprier le style d’écriture d’un écrivain célèbre et de produire une œuvre littéraire qui pourrait très bien compter dans la bibliographie de l’auteur. D’ailleurs, en 2016, un prix littéraire a failli être décerné à une IA japonaise ayant coécrit une nouvelle.

Publications

Certains types de publications peuvent être rédigés par des intelligences artificielles : 

  • Des résumés de rencontres sportives (à partir des données statistiques disponibles) ;
  • Des rapports financiers et des analyses immobilières ;
  • Ou encore, des articles de blog ou des posts réseaux sociaux.

Les défauts des intelligences artificielles

Les intelligences artificielles restent une technologie nouvelle et, en tant que telle, loin d’être parfaite. Pour prendre un exemple qui parlera à la majorité, il arrive à Chat GPT-4 (la technologie déployée par OpenAI en 2023), toute bluffante soit-elle, de proposer des réponses à certains prompts erronées. C’est ce qu’on appelle les hallucinations. 

De la même manière, les autres intelligences artificielles sont tout sauf infaillibles. On dit que ces systèmes présentent des biais. En effet, les systèmes d’IA d’aujourd’hui étant dits « faibles », ils font avec les données qu’on leur a fournies. Cela signifie que si ces dernières présentent des biais, les systèmes d’intelligence artificielle seront biaisés.

Selon le champ d’application, les systèmes seront exposés à différents biais, tels que : 

  • Le biais de confirmation ; 
  • Le biais statistique ; 
  • Et le biais économique.

Les systèmes utilisant l’intelligence artificielle sont également enclines à faire des erreurs liées aux conditions d’utilisation ou à la conception même de leur système.

Erreurs potentielles des intelligences artificielles : tableau récapitulatif 

Liées à la conception du système Liées aux conditions d’utilisation
Manque de représentativité : quand les données d’entraînement fournies sont insuffisantes pour répondre à une problématique. Mauvaise qualité des données.
Hypothèse trop approximative. Défauts liés aux composants du matériel.
Mauvais critères retenus pendant l’apprentissage de l’algorithme.  

Quels sont les bénéfices de l’intelligence artificielle pour les entreprises ?

Les entreprises ont beaucoup à gagner à incorporer l’intelligence artificielle dans leur process, notamment en termes financiers. En effet, après avoir complété l’apprentissage du système, ce dernier utilisera les données qu’on lui a fournies pour automatiser les tâches pour lesquelles il a été formé. Cela épargne les salariés de longues taches pénibles, ils peuvent alors consacrer leur temps à des activités moins ennuyantes.

Sans compter que, comme nous l’avons déjà abordé, des entreprises peuvent demander à leurs ouvriers de répéter toute la journée un même geste à risque. L’ennui aidant, les sauts de concentration peuvent atteindre à l’intégrité physique des employés, là où celle des machines n’est pas mise en jeu. 

Dans la plupart des cas, les machines ne rendent pas la présence humaine inutile : elles sont incapables de s’adapter à une situation imprévue, ce qui n’est pas le cas des humains. L’intelligence artificielle dans le monde du travail fait alors office d’assistant dont l’objectif est d’optimiser la productivité et/ou l’efficacité des salariés.

  Intelligence artificielle
Quoi ? Algorithme dont la finalité est de simuler une intelligence humaine grâce aux données que lui auront fournies les humains.
Qui les utilise ? Quasiment toute la population mondiale.
Pourquoi ?

Milieu professionnel : pour automatiser certaines tâches pouvant atteindre à l’intégrité physiques des personnes les pratiquant ou pour optimiser la productivité des travailleurs.

Vie personnelle : elle est omniprésente sur nos smartphones pour embellir nos photos ou pour ne déverrouiller l’écran que si la caméra reconnaît le visage.