Chaque année, au moment de la clôture d’un exercice, chaque entreprise doit présenter un rapport de sa situation patrimoniale. C’est ce qui est connu sous le nom de bilan d’entreprise. Le plus courant est le bilan comptable qui présente les actifs de l’entreprise (ce qu’elle possède) ainsi que ses passifs (ce qu’elle doit). Mais en fonction du contexte et des données qu’une société souhaite mettre en avant, la forme du bilan d’entreprise évolue afin d'illustrer une situation financière spécifique.

Définition

Il faut imaginer le bilan d’entreprise comme une photographie prise à un instant T censé représenter la situation patrimoniale d’une entreprise. Ce bilan est fait en général en fin d’exercice afin de comparer l’évolution d’une année à l’autre du chiffre d’affaires de l’entreprise ou de l’impact du montant des charges sur sa santé financière.

Pour ce faire, le bilan comptable est divisé en 4 quadrants répartis en 2 colonnes. Il se lit de haut en bas : 

  • Première case (en haut à gauche) : les actifs immobilisés ;
  • Deuxième case (en bas à gauche) : les actifs circulants ; 
  • Troisième case (en haut à droite) : les dettes à long terme ;
  • Quatrième case (en bas à droite) : les dettes à court terme.

Voilà ce qui en est pour la plupart des bilans comptables. Mais d’autres paramètres peuvent être plus pertinents que ceux-ci en fonction du business model et du secteur d’activité. Ainsi, les chefs d’entreprise peuvent personnaliser ces indicateurs selon leurs convenances.

Pourquoi faire le bilan ?

Un bilan d’entreprise se révèle être très utile au moment de la cession d’une entreprise à un investisseur. Car comme nous l’avons vu précédemment, un bilan comptable fait état de la situation patrimoniale d’une entreprise à un instant T. Ceux qui y ont accès ont donc une meilleure idée de la valeur financière de la société au moment de la clôture du dernier exercice.

Cependant, cela ne signifie pas qu’un chef d’entreprise ne doit réaliser un bilan que dans un contexte où il cherche à céder les parts de sa boîte. En effet, il est tenu d’en fournir au moins un par an à son centre des impôts. Plus généralement, il doit être réalisé en parallèle du plan de trésorerie et du compte de résultat afin de que les conclusions portées sur la santé de l’entreprise soient complètes.

L’actif et le passif

Dans un bilan comptable, on fait état des actifs d’une entreprise (colonne de gauche) et de ses passifs (colonne de droite). L’actif économique est ce que l’entreprise possède et dont elle a besoin pour fonctionner. On en distingue 3 catégories : 

  • Les actifs immobilisés : biens physiques détenus par l’entreprise pendant au moins un an (ex : machines, véhicules, bâtiments, etc.) ;
  • Les actifs circulants : biens détruits lors du premier usage (ex : soldes de trésorerie, créances clients, stocks, etc.) ; 
  • Les comptes de régularisation : comptes permettant d'enregistrer un produit au moment de leur utilisation.

Les passifs, quant à eux, représentent ce que doit une entreprise à des tiers (entreprises, particuliers, actionnaires). Il se décompose lui aussi en 3 catégories : 

  • Les capitaux propres : valeur nette de l’entreprise ;
  • Les provisions pour charges et risques : fonds servant à anticiper les risques dont les effets apparaîtront en fin d’exercice ;
  • Les dettes : argent que doit l’entreprise à son créancier.

Exemple de bilan comptable

Le bilan comptable est composé de 4 quadrants répartis en 2 colonnes : à gauche les actifs et à droite les passifs.

ACTIF PASSIF
Immobilisations : 150 000 EUR

Capitaux propres/passif interne

  • Capital Social : 250 000 EUR
  • Réserves
  • Résultat comptable

Actifs Circulants :

  • Stocks
  • Créances
  • Disponibilités (VMP/Liquidités etc...)

Passif interne

  • Provisions
  • Dettes envers des tiers : 50 000 EUR

 

 

Total : 300 000 EUR - 50 000 EUR = 250 000 EUR

Il se lit de haut en bas. 

  • Les actifs sont rangés dans le tableau par ordre de liquidité : en haut les plus stables, et en bas les plus liquides (amortissements, créances, etc.)
  • Les passifs, quant à eux, sont classés par échéance : des dettes au plus long terme en haut aux dettes à plus court terme en bas. 

Le bilan étant une photo à un instant T de la situation comptable de l’entreprise, on y ajoute donc aussi les chiffres de l’exercice précédent, en comparaison et pour améliorer la lisibilité des données. 

Le bilan est utilisé en interne dans l’entreprise pour faire l’analyse de la structure financière mais il est aussi demandé et analysé par d’autres entités comme le fisc (pour calculer le montant de l’impôt sur les bénéfices de l’entreprise), la banque de France, mais aussi par les banques de l’entreprise, ses actionnaires, fournisseurs, etc., lorsqu’ils souhaitent s’assurer de la bonne santé financière de la société.

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La variation du bilan

C'est la variation du bilan qui permet de déterminer le résultat comptable de l'exercice (bénéfice ou déficit).

Pour le comprendre, il faut admettre 2 postulats :

  • Le bilan doit être établi à la clôture de l'exercice mais aussi à l'ouverture de chaque exercice. Il faut savoir que le bilan d'ouverture d'un exercice reprend exactement le bilan de clôture de l'exercice précédent, comme le précise l’article L123-19 alinéa 3 du Code de commerce : « Le bilan d'ouverture d'un exercice doit correspondre au bilan de clôture de l'exercice précédent. »
  • Chaque élément inscrit à l’actif du bilan correspond à un élément inscrit au passif. Ainsi, le total de l’actif est toujours égal au total du passif : un bilan comptable est toujours équilibré.

Ces 2 postulats admis, sous réserve de neutralisations à effectuer, c'est la variation des capitaux propres ou de l'actif net au cours de l'exercice (entre clôture et ouverture) qui détermine le résultat comptable de l'exercice.

D’autres types existent

Selon le contexte, les informations prépondérantes ne seront pas les mêmes. Pour mieux les mettre en avant, des grilles de lecture différentes du bilan comptable existent : 

  • Le bilan financier ; 
  • Celui fonctionnel ; 
  • Et le bilan prévisionnel.

Le bilan financier

Son but est que le potentiel investisseur qui le regarde comprenne en un clin d’œil que les actifs de la société qu’il s’apprête à racheter lui permettront de rembourser ses dettes. Il est semblable au bilan comptable dans le sens où il reprend les informations qu’il présente. Mais ici, ces informations sont organisées différemment : les comptes par échéances sont classés en fonction du degré de liquidité de l’actif et du degré d’exigibilité du passif.

Le bilan fonctionnel

Dans cette grille de lecture, les actifs et passifs du bilan comptable sont remplacés respectivement par « emplois » et « ressources ». De cette façon, l'entreprise met en avant sa structure financière en permettant de calculer son fonds de roulement.

Le bilan prévisionnel

C’est un bilan comptable qui anticipe les futures clôtures d’exercices (entre 3 et 7 en fonction du secteur d’activité). 

Calcul des ratios

Lors de l’analyse des documents comptables, en fin d’exercice, on peut calculer à partir de certaines sous-catégories de l’actif et du passif des indicateurs pour mieux appréhender la santé financière de l’entreprise. 

Les principaux ratios utilisés sont ceux qui composent l’analyse fonctionnelle du bilan : 

  • Le fonds de roulement net global (FRNG) ;
  • Le besoin en fonds de roulement (BFR) ; 
  • La trésorerie nette (TN). 

Le fonds de roulement net global permet de vérifier que les actifs immobilisés sont bien financés grâce à des ressources de long terme. 

Fonds de roulement net global = capitaux permanents – actifs immobilisés

Le besoin en fonds de roulement représente, quant à lui, les besoins en financement à court terme d’une entreprise. 

Besoin en fonds de roulement = actif circulant – passif circulant 

On peut également, pour affiner l’analyse, calculer le besoin en fonds de roulement en jours de chiffre d’affaires : 

Besoin en fonds de roulement en jours de chiffre d’affaires = (BFR / CA annuel HT) * 360

La trésorerie nette permet de se rendre compte de la totalité des sommes d’argent qui sont mobilisables à court terme.

Trésorerie nette = Fonds de roulement net global – besoin en fonds de roulement

Calculs du ratio : 

  • D’autonomie financière = capitaux propres / total du bilan
  • D’endettement net = endettement net / capitaux propres
  • De liquidité générale = actif circulant / passif circulant 
  • De couverture des emplois stables = capitaux permanents / actif immobilisé
  • Et de vétusté = immobilisations corporelles nettes / immobilisations corporelles brutes

Certains ratios financiers sont à calculer en couplant des informations du bilan comptable et du compte de résultats. On les appelle les ratios hybrides. En voici quelques exemples : 

  • La capacité de remboursement ; 
  • Le délai de paiement des clients ; 
  • Le délai du règlement des fournisseurs ;
  • La rentabilité des capitaux propres ; 
  • Et le délai de rotation des stocks.
  Bilan
Quoi ? Bilan de la situation patrimoniale d’une entreprise.
Pourquoi ? Pour rendre compte de sa santé financière auprès de son centre des impôts ou des potentiels repreneurs de la société.
Par qui ? Le chef d’entreprise.
Quand ? Au moins une fois par an au moment de la clôture d’activité.
Comment ? Dépend du modèle de bilan d’entreprise mais en règle générale, en faisant état des actifs et des passifs de la société.