Le prêt professionnel permet à une personne morale ou physique d’emprunter une somme d’argent à un établissement prêteur pour financer un projet professionnel. Il est souvent d’usage de recourir aux prêts professionnels pour une création ou pour une reprise d’entreprise

Qu’est-ce qu’un prêt professionnel ? 

Le prêt professionnel est un crédit accordé à une personne physique ou morale pour financer son projet professionnel. Il s’agit donc d’un mode de financement d’entreprise qui peut intervenir à différentes étapes du cycle de vie de l’entreprise. 

Quelles sont les caractéristiques du prêt professionnel ? 

Comme pour un prêt sollicité par un particulier, le prêt bancaire professionnel engage au moins deux parties :

  • Un emprunteur (l’entreprise) ;
  • Et un prêteur (généralement, un établissement bancaire). 

De même, l’entité à l’initiative de la demande de prêt s’engage par un document contractuel à rembourser la somme prêtée sur une période définie. Elle s’engage aussi à payer des intérêts dont le montant est défini préalablement. 

Enfin, une garantie est nécessaire pour appuyer la demande, qu’il s’agisse d’une hypothèque ou d’une caution solidaire.

Éléments d’un prêt bancaire professionnel Détails de ces éléments
Le capital Il s’agit du montant total à emprunter auprès de l’établissement bancaire
Les intérêts et les frais liés

Cela inclut :

  • Le taux d’intérêt,
  • Les assurances,
  • Les frais de dossier,
  • Ainsi que les garanties associées au financement en question
La durée d’amortissement Il s’agit de la période sur laquelle s’étale le remboursement
Les modalités de remboursement

Elles concernent la fréquence de remboursement, qu’elle soit :

  • Mensuelle,
  • Trimestrielle,
  • Semestrielle,
  • Annuelle.
  • Mais elle peut aussi concerner le ratio capital/intérêts de chaque échéance

Le choix du type de crédit a aussi des répercussions sur le bilan comptable et sur la fiscalité de l’entreprise. Cela en fait donc un élément essentiel à considérer. L’assistance d’un expert en financement professionnel peut être précieuse pour garantir la santé financière d’une entreprise.

À qui s’adresse le prêt professionnel ? 

Le prêt professionnel s’adresse aux personnes physiques qui dirigent une entreprise individuelle ou aux personnes morales (l’entreprise elle-même). Par conséquent, toute entreprise peut recourir à cette demande de crédit, quelle que soit la nature de ses activités et la taille de sa structure.

En revanche, un élément peut influencer sur la décision de l’établissement prêteur : la santé financière de l’entité. Il s’agit de sa capacité à honorer ses dettes.

Comment fonctionne le prêt professionnel ? 

Comme pour tout crédit classique, le prêt professionnel se conclut par le versement de la somme à l’emprunteur. Ce versement s’accompagne de la mise à disposition d’un échéancier qui rend compte des modalités de remboursement de l’emprunteur. Il contient :

  • Le montant de la somme empruntée ;
  • Le taux d’intérêt appliqué ;
  • La durée du remboursement (aussi appelée durée d’amortissement) ;
  • Les modalités de remboursement.

Prêt professionnel : dans quels cas peut-on y recourir ?

Il est possible de recourir à un crédit professionnel à différents stades de l’évolution de l’entreprise, mais aussi pour différents besoins :

Une création, un rachat et une reprise d’entreprise ou de franchise Que l’entrepreneur se lance de zéro ou bien qu’il reprenne une affaire déjà existante, de nombreux leviers financiers spécifiques au secteur d’activité existent. Ils sont parfois méconnus, mais ils s’avèrent pourtant très utiles
Des murs commerciaux Il s’agit des achats par l’entreprise, crédit-bail ou encore acquisition en nom propre. Les différentes solutions doivent être analysées avec attention et peuvent nécessiter le recours à un conseil d’expert
Une reprise de parts sociales Il existe différents montages financiers plus ou moins avantageux. Ceux-ci peuvent répondre à un besoin d’acquisition de parts d’une entreprise. Un accompagnement afin de choisir le montage le plus approprié est fortement recommandé
Un financement de projets Ces financements peuvent concerner du matériel, des machines, des licences, des équipements divers, etc. Ils permettent le développement de l’entreprise sur d’autres marchés ou bien d’intensifier sa présence. Ces moyens pour y parvenir devront nécessairement faire l’objet de financement
Un véhicule professionnel Un financement d’un ou plusieurs véhicule(s) de société peut s’effectuer de différentes manières. Ces dernières impliquent des contraintes selon la structure de l’entreprise
Une trésorerie Toutes les sociétés y sont confrontées : que ce soit en raison d’un besoin temporaire en fonds de roulement ou d’une période de baisse d’activité, le financement de trésorerie devient nécessaire, mais il doit répondre à des conditions spécifiques
Une reprise de clientèle en libérale Reprendre une clientèle déjà existante offre un avantage lors de l’établissement en libéral. Néanmoins, il est essentiel d’analyser attentivement la valeur et le rendement de cette clientèle pour assurer le succès de son activité

Crédits professionnels : quels sont les différents types ?

Il existe de nombreux moyens financiers pour :

  • Créer son entreprise ;
  • Acheter une société déjà existante ;
  • Ou bien développer une entreprise.

Chaque type de crédit professionnel présente ses avantages et ses inconvénients en fonction des objectifs de l’entrepreneur. Voici quelques exemples :

Les prêts amortissables ou prêts professionnels classiques

Il s’agit de la forme de crédit professionnel la plus courante. De la même manière que le crédit pour particuliers, le prêt amortissable professionnel a pour nature à rembourser le capital ainsi que les intérêts à échéances régulières sur une période déterminée.

Celui-ci peut couvrir des besoins divers :

  • L’acquisition de matériel ;
  • L’achat de locaux ;
  • L’obtention de véhicules professionnels ;
  • Ou bien encore répondre à un besoin de trésorerie tels que :
    • Des fonds de roulement ;
    • Une acquisition de parts sociales ;
    • Une augmentation de capital, etc.

Les crowdlendings et les financements participatifs

Les plateformes de crowdlending proposent des projets à financer, puis les particuliers ont le choix de prêter de l’argent aux entreprises.

Cette approche permet de faciliter le financement de besoins qui peuvent être parfois difficiles à justifier auprès d’une banque. En outre, elle offre la possibilité de débloquer rapidement des fonds. Généralement, cela peut se faire en quelques jours après la collecte, sans nécessiter de garanties ou bien d’apports préalables.

Les prêts brasseurs

Un prêt brasseur est réservé aux professionnels de l’hôtellerie ainsi que de la restauration. Ce financement consiste à ce que le fournisseur accorde un crédit ou bien un soutien matériel au professionnel CHR (Cafés, Hôtels, Restaurants).

En général, le prêt brasseur s’accompagne d’un contrat d’exclusivité entre le restaurant et le fournisseur. Ce contrat stipule un volume annuel de commande, mais aussi l’engagement de s’approvisionner exclusivement auprès de ce fournisseur.

Comme pour tous les crédits, il est essentiel de prêter une attention particulière aux conditions de ce contrat.

Les affacturages

L’affacturage, également appelé factoring permet à une entreprise de financer son BFR (Besoin en fonds de roulement) afin de pallier au décalage entre ses recettes et ses dépenses.

Pour cela, des sociétés d’affacturage gèrent ce dispositif moyennant des coûts. Elles proposent aussi un service de recouvrement de créances pour prévenir les impayés.

Les crédits de trésorerie

Un crédit de trésorerie est une forme de crédit professionnel. Celui-ci permet de financer des besoins ponctuels, mais aussi permanents de trésorerie.

Plus concrètement, cela signifie que l’entreprise peut bénéficier d’un compte débiteur, pour une période limitée. Bien qu’une garantie ne soit pas obligatoire, il est essentiel de démontrer une gestion financière saine des comptes ainsi que justifier tout écart de trésorerie. Présentation des différents dispositifs du crédit de trésorerie.

Le découvert autorisé

Un découvert autorisé par une banque peut s’étendre sur des semaines, voire des mois. Celui-ci offre une solution à long terme pour la gestion financière d’une entreprise.

Si des écarts entre les recettes et les dépenses sont réguliers, alors il est nécessaire de les anticiper. En effet, cela évitera d’avoir des frais bancaires élevés liés à ces découverts non autorisés.

Néanmoins, il est impératif de justifier d’une entrée d’argent prochaine afin de pouvoir profiter de ce dispositif.

La facilité de caisse

Une facilité de caisse ne peut pas dépasser une période de 15 jours. En effet, à l’inverse du découvert bancaire, cette solution est temporaire.

Ce dispositif consiste à autoriser le débit du compte bancaire dans le cas où une difficulté inattendue surviendrait.

Le crédit de campagne

Le crédit de campagne se dédie exclusivement aux entreprises à activités saisonnières. De ce fait, un calendrier des entrées ainsi que des sorties de trésorerie sera nécessaire afin de prouver la saisonnalité de l’exercice.

La durée d’un crédit de campagne est d’une année entière. Ainsi, la stabilité de la compagnie sera à démontrer auprès de l’établissement bancaire.

Les crédits-bails ou leasings

Crédit-bail : immobilier

Dans l’immobilier, on utilise des crédits-bails immobiliers. Ils permettent d’occuper des locaux pour le compte de son activité, sans avoir le besoin de débloquer un montant important ou de s’endetter fortement.

La société peut régler mensuellement ses loyers, ou bien à une autre fréquence convenue entre les deux parties. Ensuite, elle a la possibilité d’acquérir le bien suite à sa durée de location.

Cette solution financière bénéficie d’un fort intérêt fiscal grâce à l’absence d’immobilisation dans le bilan comptable.

Leasing : automobile

Dans le cas de l’automobile, le leasing permet d’obtenir un véhicule récent ou bien une armada de nouveaux véhicules pour sa société sans avoir le besoin de débloquer des fonds conséquents.

De ce fait, l’endettement est maîtrisé. Attention néanmoins aux conditions d’engagement. En effet, les coûts liés à l’entretien et à la maintenance sont pris en charge par le concessionnaire dans le cadre du contrat.

Les mensualités du leasing automobile sont comptabilisées en tant que charges et n’ont donc pas d’impact négatif sur le bilan de l’entreprise.

Création d’entreprise et prêt professionnel : comment ça marche ? 

Rares sont les entreprises qui peuvent choisir l’autofinancement pour se lancer. L’option du prêt bancaire devient alors une solution avantageuse pour nombre d’entre elles. 

Alors, comment convaincre les établissements bancaires de les accompagner dans ce projet ? D’abord, avant toute chose, la création d’une entreprise s’accompagne toujours de l’élaboration d’un business plan. Ce document que l’on appelle aussi le modèle d’affaires présente le modèle économique de l’entreprise. En d’autres termes, il s’agit d’une projection de la manière dont l’entreprise arrivera à tirer des bénéfices de ses activités. Il contient une présentation de la structure, de ses activités, de ses prévisions et de ses chiffres clefs (marge commerciale, seuil de rentabilité…). 

Cette présentation est donc indispensable pour convaincre les banques, voire déterminante. Si ce document doit apparaître à l’écrit, les dirigeants de l’entité devront également la soutenir à l’oral, le pitcher. 

Ensuite, il reste fondamental d’apporter une garantie financière pour obtenir ce prêt. Qu’il s’agisse d’un apport personnel ou d’un prêt émanant d’une autre entité, l’important reste de pouvoir convaincre et encourager l’établissement prêteur à accorder ce crédit.

Prêt professionnel : les obligations de l’établissement prêteur envers la société

Légalement, l’organisme prêteur est tenu de fournir certaines informations essentielles pour assurer que l’emprunteur a une compréhension complète de son engagement. Ces informations incluent notamment :

  • Le taux d’intérêt ;
  • Les frais de dossier ;
  • e La durée de remboursement ;
  • L’annuité ;
  • Les indemnités de remboursement anticipé ;
  • Le l’échéancier avec la répartition entre remboursement de capital et d’intérêts ;
  • Les garanties prises en compte.

En cas d’inclusion de cautions de personnes physiques dans le contrat, la banque est tenue de les informer chaque année du montant restant dû.