Les moins-values professionnelles
Sommaire
Le concept de moins-value va de pair avec la notion de valeur. Les entrepreneurs, investisseurs, et autres acteurs économiques, ont tout intérêt à comprendre son fonctionnement. Celui-ci est, en effet, directement lié au prix de cession des valeurs, titres ou droits.
Comment fonctionnent les plus-values et moins-values ?
Cette notion comptable permet de mesurer la différence de valeur d’un bien entre son achat et sa revente. Elle peut, dans beaucoup de cas, définir la stratégie commerciale des entreprises. Les fluctuations du marché et les stratégies de développement sont quelques-uns des facteurs qui influent sur la réalisation et la gestion des moins-values.
Moins-values : comment ça marche ?
Une moins-value se produit lorsqu'un actif, comme une action, une propriété ou une autre forme d'investissement, est vendu à un prix inférieur à son coût d'achat initial. Cela résulte généralement d'une baisse de la valeur de l'actif sur le marché. En d’autres termes, si le montant de la cession du bien est inférieur à sa valeur d’origine (en s’appuyant sur sa valeur nette comptable, qui correspond au coût de revient moins les frais d’amortissement), alors, il y a moins-value.
Ce phénomène est fréquent sur les marchés financiers, où les fluctuations de cours peuvent entraîner des pertes pour les investisseurs. Ces derniers peuvent réaliser des moins-values en vendant des actifs à un prix inférieur à celui qu'ils ont payé. Ces pertes financières peuvent s’utiliser à des fins fiscales pour compenser des gains en capital, réduisant ainsi l'impact fiscal global.
Les moins-values peuvent résulter de divers facteurs, tels que :
- Conditions économiques défavorables ;
- Changements dans l'industrie ;
- Problèmes spécifiques aux entreprises.
Une stratégie de cession peut être mise en place dans le but d’orienter les activités vers des secteurs plus prometteurs. Elle peut également servir à financer des projets de développement. En effet, céder des actifs à un prix inférieur à leur coût d'acquisition peut parfois s’avérer judicieux pour donner un coup de boost à une société. Les liquidités ainsi obtenues peuvent alors être réinvesties dans des projets plus prometteurs, ayant pour effet d'accélérer la croissance globale de l'entreprise.
Qu’en est-il des plus-values ?
À l’inverse, une plus-value se produit lorsqu'un actif est vendu à un prix supérieur à son coût d'achat initial. L’investisseur réalise alors un profit après la vente, qui s’associe généralement à des gains en capital.
À retenir
- Moins ou plus-value = Prix de cession du bien - Prix initial d’acquisition (valeur nette comptable)
- Moins-value = Prix de revente < Prix d’achat initial
- Plus-value = Prix de revente > Prix d’achat initial
Moins-value latente ou moins-value réelle ?
Une distinction importante doit se faire entre la moins-value latente et la moins-value réelle. La première se réfère à une dépréciation théorique d'un actif qui n'est pas encore vendu. Autrement dit, bien que la valeur actuelle de l'actif soit inférieure à son coût d'acquisition, la perte n'est pas réalisée tant que l'actif n'est pas vendu. La perte latente n’a par conséquent aucun effet sur les finances de l’entreprise.
Plusieurs facteurs peuvent influencer la moins-value latente. Parmi eux :
- Fluctuations du marché, qui peuvent survenir à la suite de changements économiques ou d’évènements géopolitiques ;
- Performances de l'entreprise, qui se basent sur ses résultats financiers. Il convient de prendre en compte ses bénéfices, son chiffre d'affaires et sa croissance. Un endettement peut impacter négativement la société en augmentant sa vulnérabilité aux fluctuations économiques ;
- Problèmes internes à l’entreprise, tels qu’une mauvaise gestion ou un changement de direction ;
- Risques sectoriels associés à certaines conditions économiques ou à des événements spécifiques ;
- Événements extraordinaires, tels que des catastrophes naturelles, des pandémies, ou des changements réglementaires majeurs.
Il est important de noter que la moins-value latente est une mesure qui se base sur la valorisation actuelle du marché et qui peut être temporaire. Les investisseurs doivent par conséquent prendre en compte ces facteurs et évaluer la situation de manière holistique avant de prendre une quelconque décision.
La moins-value réelle intervient quant à elle lorsqu'un actif est cédé à un prix inférieur à son coût d'acquisition. Dans ce cas-là, elle est concrète, puisqu’il y a cession. Elle impacte donc directement les finances de l'entreprise ou de l'investisseur.
La compréhension de ces deux concepts est cruciale pour élaborer des stratégies de gestion de portefeuille efficaces. Elle est particulièrement utile dans la prise de décisions stratégiques, puisqu’elle contribue à choisir le moment opportun pour céder un actif.
Qu’est-ce qu’une moins-value à long terme ?
On parle d’une moins-value à court terme, lorsqu’elle provient de la cession d’éléments acquis ou créés par la société depuis moins de 2 ans. Elle peut également concerner les éléments amortissables détenus depuis au moins 2 ans lorsqu’il s’agit de la fraction qui correspond aux amortissements déduits pour l’assiette des impôts. Dans les deux cas, cette durée débute à la date d’entrée dans l’actif de la société.
En revanche, on dit que la moins-value est à long terme, lorsqu’elle provient de la cession d'éléments non amortissables détenus depuis au moins 2 ans. À noter également que les entreprises doivent imputer leurs moins-values à long terme uniquement sur leurs plus-values à long terme au cours des dix exercices suivants.
Pour récapituler ces deux concepts :
Élément cédé | Durée de la détention | |
Moins de 2 ans | Au moins 2 ans | |
Élément amortissable | Court terme | Court terme |
Élément non amortissable | Court terme | Long terme |
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