La Zone franc est un espace qui réunit la France et quinze pays d’Afrique. Les pays membres ont mis au point un partenariat pour garantir la stabilité de leurs économies. Ainsi, la France se porte garante de la valeur des devises africaines en échange du dépôt d’une partie de leurs réserves monétaire au Trésor français. Quatre monnaies cohabitent en Zone franc : l’euro, le franc comorien, le XOF et le XAF (on connaît aussi ces deux dernières comme franc CFA).

Zone franc : définition

La Zone franc est un espace qui regroupe la France ainsi que plusieurs pays d’Afrique. Ces États ont pour objectif commun de garantir la stabilité financière de leurs économies respectives. En réalité, il s’agit d’un partenariat où les États membres s’engagent à se montrer solidaires les uns des autres en échange de certaines contreparties.

La Zone franc repose sur quatre grands principes :

  • garantie de convertibilité illimitée
  • fixité des parités
  • libre transférabilité
  • centralisation des réserves 

Zone franc : pays

La Zone franc est constituée de plusieurs zones monétaires. Elles sont au nombre de trois. On retrouve premièrement les États qui composent l’Union monétaire Ouest africaine, ou UMOA. Il s’agit :

  • Du Bénin
  • Du Burkina-Faso
  • De la Côte d’Ivoire
  • Du Mali
  • Du Niger
  • De la Guinée Bissau
  • Du Sénégal
  • Du Togo

On retrouve deuxièmement les États qui composent l’Union monétaire d’Afrique centrale, ou UMAC. Les pays membres de l’UMAC sont les suivants :

  • Le Cameroun
  • Le Tchad
  • La Guinée équatoriale
  • Le Congo
  • Le Gabon
  • La République centrafricaine

Pour finir, la troisième zone monétaire ne compte qu’un seul État : les Comores.

Monnaies

Les monnaies qui constituent la Zone franc sont :

  • Le franc CFA de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (XOF)
  • Le franc CFA de la Banque des États de l’Afrique centrale (XAF)
  • L’euro (EUR)
  • Le franc comorien de la Banque centrale des Comores (KMF)

Zone franc : principes

Garantie de convertibilité illimitée

Le premier principe sur lequel se basent les pays membres de la Zone franc est la garantie de convertibilité illimitée. On dit qu’une monnaie est convertible quand on peut l’échanger à tout moment contre de l’or ou une autre devise. La convertibilité est donc ce qui donne confiance dans une monnaie.

Le principe de garantie est donc le suivant : si un pays A ne reconnaît pas la monnaie d’un pays B ou que le pays B est dans l’impossibilité de payer le pays A avec sa devise, alors un pays C paiera le pays A avec une monnaie qu’il reconnait. Dans le cas de la Zone franc, c’est la France qui endosse le rôle de garant (pays C), avec l’euro. Par conséquent, elle s’engage à payer en euro un pays tiers (pays A) si un pays de la Zone franc (pays B) ne peut pas le payer avec sa devise. Tant qu’on ne remet pas en cause l’euro en tant que monnaie, ce système permet aux monnaies des autres pays membres d’être reconnues et donc, de stabiliser leurs économies. 

Fixité des parités

La fixité des parités veut dire que la valeur des monnaies des pays membres de la Zone franc ne change pas par rapport à l’euro. Autrement dit, le taux de change entre les devises des États membres de cet espace et l’euro est toujours le même. Il ne change pas chaque jour, comme c’est le cas de la plupart des devises. Cela participe également à la stabilité des économies.

Toutefois, il n’est pas impossible pour les chefs d’États africains de réévaluer ou de dévaluer leurs monnaies par rapport à l’euro. Ce fut notamment le cas en 1948 et en 1994. Le recours à ce mécanisme doit cependant rester exceptionnel si l’on veut conserver la confiance dans les monnaies.

Libre transférabilité

Le troisième principe de la Zone franc est la libre transférabilité. Cela signifie que les capitaux et les transactions courantes peuvent se mouvoir sans limites au sein de cet espace.

La centralisation des réserves

Pour finir, les pays membres de la Zone s’engagent à centraliser leurs réserves de change. En pratique, cela implique que les États africains membres déposent au moins la moitié de leur liquidité au Trésor français. Pour les Comores, cette proportion atteint même 60%. C’est la contrepartie que doivent accepter les pays membres pour que la France assume la garantie de convertibilité.

Quand au reste des réserves, elles doivent se conserver dans les Banques centrales des pays africains de l’espace, à savoir :

  • la BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest)
  • la BEAC (Banque des États de l’Afrique Centrale)
  • et la Banque Centrale des Comores