Le credit scoring est un système d’évaluation de données pour définir la solvabilité d’un particulier ou d’une entreprise et ainsi réduire le risque bancaire. Il est apparu aux États-Unis au début des années cinquante avant de faire son apparition en France. Toutefois, il reste peu consulté en France et est davantage utilisé par les organismes de crédit. 

Qu’est-ce que le credit scoring ? 

Le credit scoring est l’évaluation du risque client ou du risque de défaillance-crédit. Ce score s’applique aux particuliers et aux entreprises à partir de données statistiques. 

Le but est d’évaluer la solvabilité de l’emprunteur, c'est-à-dire d'évaluer sa capacité à s’acquitter de ses dettes

Le credit scoring est notamment utilisé aux États-Unis par les banques et les entreprises pour se prémunir du risque bancaire. Parfois, c’est même un critère de recrutement. En France, les données du credit scoring sont principalement consultées par des organismes de crédit

Enfin, les opérateurs Internet peuvent aussi vérifier les données du credit scoring. Ils demandent aux potentiels clients ayant un credit score bas de verser une caution, puisqu’ils représentent plus de risques. Il en est de même pour les assurances, mais aussi les propriétaires, etc. 

En clair, le credit score augmente les chances de l’emprunteur d’obtenir un prêt. Dans certains cas, il est même obligatoire pour réussir à obtenir un accord de prêt bancaire, immobilier par exemple, de la part de sa banque ou d’une agence de crédit

 

Bon à savoir :

Dans un arrêt du 7 décembre 2023, la Cour de justice de l’Union européenne a jugé le credit scoring comme une « décision individuelle automatisée » au regard de l’article 22 du RGPD. C’est une pratique en principe interdite, alors que certaines institutions bancaires lui accordent une place importante pour l’octroi de crédits. 

Les origines du credit scoring

Le credit scoring vient des États-Unis. Il a été créé au début des années cinquante. Son objectif est de faciliter le travail des créanciers pour analyser les données et identifier la fiabilité financière de leurs potentiels clients. Il permet ainsi d’éviter un risque bancaire

Aujourd’hui, cette technique perdure et est devenue un véritable marqueur de solidité financière. Tous les Américains qui possèdent un numéro de Sécurité sociale sont concernés par la fonction score.

Comment fonctionne le credit scoring ? 

Le credit score est établi en fonction de données récoltées par des logiciels experts fournis par Fico – la Franklin Investment Grade Corporate, une société spécialisée dans la « gestion décisionnelle ». Le marché est partagé par trois sociétés de notation privées : 

  • Experian ;
  • Transunion ;
  • Et Equifax. 

Chacune de ces agences utilise sa propre échelle de notation basée sur divers critères et données. 

Les notes de la fonction score commencent à 300, ce qui est considéré comme le score le plus bas possible et qui représente un risque bancaire important, autrement appelé « bad ». 

Les notes du credit scoring peuvent monter jusqu’à 850, ce qui est considéré comme le meilleur, autrement appelé « great ». Les particuliers ou les entreprises qui ont des « great scores » sont considérés comme des clients modèles. 

Enfin, une note considérée comme « good » est comprise entre 660 et 724. Elle donne le droit d’emprunter dans des banques à un taux compétitif et un plafond de découvert mensuel, credit line, élevé. 

Le credit scoring aux USA

Aux États-Unis, le credit scoring est une véritable institution. Tout établissement bancaire peut demander à analyser les informations du credit report avant d’accorder un prêt à son client.

 

Bon à savoir :

Nombreuses sont les entreprises et les organismes bancaires qui consultent les données du credit score des potentiels clients pour prendre la décision d’accorder ou non le prêt. Il est donc nécessaire de posséder un bon credit scoring puisqu’il agit comme un véritable ticket d’entrée.

Le credit scoring en France

Contrairement aux États-Unis, les données du credit scoring ne sont pas systématiquement utilisées en France. Elles peuvent tout de même être consultées lorsqu’un emprunteur fait une demande de crédit à la consommation

Les préteurs utilisent différents outils, comme le propose Fico score aux États-Unis. Ils permettent d’estimer la fiabilité financière du client. 

Aujourd’hui, certaines sociétés travaillent sur le développement de nouvelles techniques d’évaluation de données pour le credit scoring. Elles cherchent notamment à utiliser les réseaux sociaux, par exemple Facebook, en récoltant de la data et des variables pour savoir : 

  • Si le client a des contacts professionnels ; 
  • S’il fréquente des emprunteurs qui ont déjà eu des incidents de paiement ; 
  • Etc.

En France, le credit scoring est majoritairement utilisé par des organismes de crédit. Les banques traditionnelles l’examinent moins, car elles disposent déjà de données sur leurs clients. Elles sont donc déjà plus aptes à les évaluer.

 

À noter

La loi Hamon de 2014 prévoyait de créer un registre national qui recenserait toutes les données sur les crédits à la consommation des particuliers (crédit travaux, prêt immobilier, réserve d’argent, prêt auto…). L’objectif était de prévenir le risque de surendettement. Finalement, ce dispositif ne rentrera pas en vigueur, après que le Conseil constitutionnel l’a censuré. 

Critères pris en compte pour le credit scoring

Pour établir les scores de crédit, plusieurs données sont prises en compte : 

  • L’historique de crédit : un emprunteur capable de démontrer son aptitude à rembourser un prêt bancaire est susceptible d’obtenir un credit score plus élevé. Avoir déjà réalisé plusieurs emprunts peut donc se révéler avantageux dans ce cas ; 
  • Le type de crédit que la personne souhaite contracter ; 
  • Le nombre de credit inquiries : c’est le nombre de fois où le credit report, ou dossier de crédit, a été consulté par une entité. Il est en général proportionnel au nombre de demandes de prêts. Un grand nombre de credit inquiries peut faire baisser le credit scoring ; 
  • La régularité des factures (remboursement de crédits, loyers…) ;
  • Et le taux d’usage de la réserve de crédit. Elle est disponible pour la plupart des cartes de crédit. Le risque de crédit bancaire augmente lorsqu’il y a une forte utilisation de la réserve de crédit. Il en résulte une baisse de la note du credit scoring. Il est recommandé à un emprunteur de ne pas utiliser plus de 30 % de la réserve (par personne) pour augmenter son credit score. 

Pour les particuliers, plusieurs autres critères et données peuvent aussi être pris en compte : 

  • Le métier ;
  • Le salaire ;
  • Le type de contrat de travail ;
  • L’âge ;
  • Et le nombre d’enfants.

Une note est attribuée pour chaque facteur. L’ensemble constitue le credit scoring. 

Les avantages et inconvénients du score

Peu utilisé en France, il se base exclusivement sur certaines données, ce qui présente des avantages et des inconvénients à bien connaître avant d’effectuer une demande de prêt bancaire. 

Les avantages pour les clients et pour les banques 

Il est avantageux pour les clients qui ont un bon score, puisque les risques encourus sont moindres. Ils peuvent ainsi voir leur établissement bancaire leur accorder un prêt, immobilier ou auto par exemple, plus facilement. C’est aussi surtout le cas pour un crédit à la consommation, puisque la banque automatise le processus de traitement des données et d’acceptation du prêt. 

Cela facilite la prise de décision des banques ou autres organismes prêteurs d’accorder ou non un prêt, puisqu’ils ont la possibilité de réaliser une analyse de données pour évaluer la santé financière du client. Cela leur permet d’éviter un risque bancaire. 

Les inconvénients pour un établissement bancaire et un emprunteur

Toutefois, le processus d’accord de prêt est déshumanisé. En effet, il se base en grande partie sur des formules statistiques qui prennent uniquement en compte des données. Ainsi, il n’est pas possible de défendre son projet auprès de sa banque.

De plus, certaines personnes se voient refuser une demande de prêt bancaire à l’annonce de la décision de la banque ou de prêt immobilier alors qu’elles disposent de ressources complémentaires, mais qui ne sont pas prises en compte dans les critères des algorithmes qui effectuent le calcul du credit score.