Le protectionnisme est une politique économique. Par toutes les voies possibles, son but est de limiter voire d’empêcher l’accès au pays des industries étrangères et de leurs produits ou capitaux. Cette doctrine, qui s’oppose au libre-échange, a pour objectif de favoriser le développement des entreprises locales. 

Qu’est-ce que le protectionnisme ?

Le protectionnisme est une doctrine économique qui flirte fortement avec la politique. Concrètement, il s’agit pour un pays de mettre en place des mesures qui protègent ses industries face à la concurrence internationale. 

Le protectionnisme va à l’encontre du libre-échange et des politiques libéralistes. Celles-ci prônent à l’inverse la libéralisation des échanges à l’échelle internationale comme un générateur de richesses pour tous les pays. 

Ainsi, dans une politique protectionniste, c’est l’État qui est aux commandes. On parle d’ailleurs d’une démarche interventionniste des pouvoirs publics. En effet, l’État met des moyens qui sont de son ressort pour tout bonnement intervenir dans l’économie. Cela peut prendre plusieurs formes et être plus ou moins étendu à tout le territoire. Ainsi, les politiques protectionnistes peuvent toucher toutes les industries ou se concentrer sur des secteurs en particulier. Souvent, il s’agit de secteurs en développement ou considérés comme fragiles ou, au contraire, stratégiques

Le protectionnisme peut faire l’objet d’une politique tout à fait assumée et affichée, mais il peut aussi s’installer plus insidieusement. En effet, certains États ne s’avouent pas protectionnistes alors même que certaines mesures détournées ont de tels objectifs. 

De même, les mesures protectionnistes peuvent être temporaires. Cela peut notamment dans le but de soutenir une industrie dans le besoin à un moment clé. 

Quelles sont les mesures protectionnistes ?

Concrètement, le protectionnisme se traduit par différents types de mesures. Elles peuvent aller à l’encontre des potentiels importateurs ou favoriser les industries nationales. Pour réguler l’économie et ainsi défendre les intérêts nationaux et la force de production étatique, le protectionnisme met donc en place des barrières qui peuvent être tarifaires ou non tarifaires. 

En général, on retrouve ce type de mesures dissuasives pour les entreprises étrangères : 

  • Application de droits de douane : en imposant des exceptions tarifaires aux pays étrangers importateurs, les prix de leurs produits augmentent inévitablement aux yeux des consommateurs, le but étant de les rendre moins attractifs et décourager leur consommation au profit des produits locaux ; cela peut aussi prendre la forme de taxes à l’importation ou d’impôts spécifiques, par exemple. 
  • Multiplication de normes à l’entrée : une manière détournée de diminuer l’importation consiste aussi à durcir les mesures sanitaires ou de production ; sous couvert de protéger le consommateur, ces régulations ont surtout pour but de pénaliser certaines industries étrangères bien ciblées. 
  • Application de quotas : certains pays s’attèlent à établir des limitations en termes de quantités de produits importés, ce qui peut réduire drastiquement la place accordée aux entreprises étrangères sur le marché national. 

À l’inverse ou en complément, certains pays adoptent aussi des mesures encourageantes pour les entreprises locales : 

  • Mise en place d’aides et de subventions : pour favoriser les producteurs locaux, l’État peut élaborer des programmes pour appuyer leurs efforts d’exportation ou leur développement sur le territoire.  
  • Diffusion de campagnes : pour soutenir ses industries, des campagnes de soutien pour promouvoir la valeur ajoutée et le savoir-faire local sont aussi légions (ex : “achetez français”). 
  • Favorisation lors des appels d’offres : certaines mesures consistent aussi à faire passer les producteurs du pays avant les autres dans les appels d’offres, voire à ne permettre aucune participation étrangère. 

Quels sont les inconvénients du protectionnisme ?

Bien que le libéralisme n’ait jamais remporté l’adhésion de tous, les politiques protectionnistes attirent aussi leur lot de critiques. Cette pratique interventionniste des États est notamment accusée de privilégier des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général. 

En effet, on remarque parfois que les mesures de protection sont davantage adressées aux entreprises soutenues par des lobbys qu’aux entreprises qui en ont réellement besoin. En effet, en se targuant de valoriser l’emploi et l’économie locale, certains États encouragent plutôt les industries représentant un intérêt politique.  

Par ailleurs, les détracteurs du protectionnisme estiment qu’il va à l’encontre de la juste loi du marché et d’une concurrence constructive. En effet, les mesures reliées mèneraient à un déséquilibre de la répartition du travail à l’échelle internationale. De plus, le protectionnisme a tendance à miner les efforts de R&D et d’innovation en encourageant indirectement un certain immobilisme. C’est d’ailleurs ainsi, que les industries protégées peuvent se faire largement dépasser à l’international sans avoir conscience du retard accumulé.