Les entreprises font régulièrement face au crédit client. Ce dernier représente la somme d’argent qu’un client doit payer à une société après la vente ou la réalisation d’une prestation. Toutefois, les entreprises doivent prendre des précautions pour se protéger du risque de crédit client. Ce risque peut, en effet, avoir un gros impact sur la gestion de la trésorerie

Quelle est la définition de « créance client » ? 

Une créance client, ou crédit client, désigne le montant qu’un client doit à une société. On parle de crédit client à partir du moment où la société a assuré la réalisation de sa prestation ou la vente de sa marchandise. 

En effet, les entreprises octroient habituellement un délai de paiement de 30 jours après la date d’émission de la facture. Cependant, il est variable en fonction de la fiabilité du client et du secteur d’activité, dans certaines limites.  En effet, les différentes parties du contrat peuvent s’accorder sur un autre délai. En revanche, le délai maximal fixé par la loi est de 60 jours après émission d’une facture. Ce délai est toujours inscrit dans les conditions générales de vente sur le contrat ou bien sur une facture.

Crédit client versus impayé 

Un impayé et un crédit client sont deux notions distinctes. 

Lorsque la société émet la facture, son montant s’ajoute dans les créances clients, soit le crédit client. Le débiteur dispose ensuite d’une date limite pour effectuer le paiement de la marchandise ou de la prestation, qui est indiquée sur la facture.

Cependant, à partir du lendemain de la date limite du règlement de la facture, si le paiement n’a pas été effectué, on considère que le client est dans une situation de retard. L’entreprise peut alors entamer son processus de relance pour obtenir recouvrement de la créance. Si rien ne change, l’entreprise considère que le crédit est un impayé. 

Crédit client versus dette

Un crédit client, ou créance, est l’argent que doit le débiteur, soit le client, à une société, appelée le créancier

A contrario, une dette correspond, selon la définition, à une somme d’argent que doit une entreprise à son fournisseur, lorsque ce dernier a réalisé sa prestation ou a assuré une livraison de marchandise. Par ailleurs, on parle de crédit fournisseur si c’est le fournisseur qui autorise un délai de paiement à l’entreprise. 

 

À noter :

Dans un bilan comptable, une dette s’inscrit dans le passif tandis qu’une créance est comptabilisée dans l’actif.  

Ce sont donc deux notions importantes à ne pas confondre en comptabilité.

Quel est le calcul du crédit client ? 

Le crédit client est calculé en nombre de jours. 

Plus les délais du crédit client sont longs, plus la gestion de l’entreprise est délicate en matière de finances. En effet, cela signifie que l’entreprise doit attendre plus longtemps avant de percevoir les sommes qui lui sont dues. Cela impacte directement son besoin en fonds de roulement. 

Le délai de paiement légal par défaut est de 30 jours entre professionnels, à partir de la réalisation de la prestation ou de la réception de la marchandise. Cependant, les différentes parties du contrat peuvent s’accorder sur une durée plus longue. Elle ne pourra, en revanche, pas excéder la limite de 60 jours à compter de la date d’émission de la facture. 

Pour le calculer, il faut prendre en compte les encours clients qui ont été facturés, mais qui ne sont pas réglés, ainsi que le nombre de jours sur la période. Par ailleurs, il est toujours calculé TTC. 

Voici le calcul du crédit client : (montant TTC des créances clients / chiffre d’affaires de l’entreprise TTC) x 360

 

Bon à savoir :

Si l’entreprise souhaite offrir une facilité de paiement à ses clients, elle peut se rapprocher de sa banque pour obtenir des informations sur le recours aux lignes d’escompte, à l’affacturage ou à une assurance crédit.

Crédit client et trésorerie

Pour les entreprises, le crédit client représente les liquidités qui lui restent à percevoir. Il impacte donc directement le besoin en fonds de roulement du professionnel. Pour rappel, le BFR représente la somme dont a besoin un professionnel pour palier un décalage entre ses dépenses et ses encaissements.

Si les crédits clients évoluent en impayés, alors la société à la possibilité de se protéger au niveau de sa comptabilité en réalisant une provision des créances douteuses. Elle sera débitée dans le bilan comptable à la ligne « clients douteux ou litigieux », sur le compte 416, et sera créditée à la ligne « créances clients », sur le compte 411. 

Si les montants des crédits clients sont acceptables, l’entreprise devrait pouvoir assurer la gestion de ces pertes financières. Toutefois, si les crédits clients s’aggravent, l’entreprise pourrait voir ses finances et sa comptabilité impactées. Dans le pire des cas, cela peut même conduire au dépôt de bilan

Pour pallier ce risque, les entreprises peuvent trouver des financements pour consolider leur activité. Elles ont par exemple la possibilité de faire un emprunt ou de trouver un nouvel investisseur. De plus, elles peuvent utiliser des logiciels qui vont lui permettre de suivre toutes leurs créances clients.

Comment lutter contre le risque de crédit client ?

Lutter le risque de crédit client va permettre à une société de pérenniser son activité. Pour ce faire, le poste client peut mettre en place plusieurs actions : 

  • Instaurer un processus de recouvrement ;
  • Modifier ses conditions générales de vente ;
  • Analyser différentes informations sur la santé financière de ses clients ;
  • Proposer une formation à ses commerciaux sur les aspects financiers des actions commerciales ;
  • Ou encore utiliser des logiciels spécialisés.

Par ailleurs, elle prendra en compte différentes informations comme la présence ou non d’une provision pour créances douteuses ou d’une assurance crédit. 

Instaurer un processus de recouvrement

Pour maximiser la gestion du recouvrement du crédit client, les entreprises ont la possibilité de mettre en place une stratégie. On parle également de credit management. Par exemple, elles ne s’adresseront pas de la même façon à un client qui est potentiellement risqué qu’à un bon client. 

L’une des missions du credit management peut-être de catégoriser les acheteurs. Cela permettra au credit manager d’adapter les relances et les moyens de contact pour chaque type de client.  Pour certains, le chargé de recouvrement va privilégier les appels, pour d’autres des échanges par écrit. Dans tous les cas, il doit y avoir une trace écrite qui constitue une preuve en cas de litige. 

Une simple lettre de relance de la part du service de crédit management suffit généralement à recouvrir le crédit client. Toutefois, après plusieurs relances inefficaces, la société peut envoyer une lettre de mise en demeure. Si elle s’avère infructueuse, elle peut ensuite décider d’engager une procédure judiciaire. 

Modifier ses conditions générales de vente 

Pour se protéger des mauvais payeurs, l’établissement peut inclure une clause de réserve de propriété dans ses conditions générales de vente. 

En cas de non-paiement, cette clause permet à la société de rester légalement propriétaire de la marchandise, jusqu’à ce que le paiement ait été effectué intégralement, même si la livraison a été réalisée.

Dans ces conditions, l’acheteur n’est alors que le « possesseur » de la marchandise et non pas le propriétaire, même s’il a déjà reçu la marchandise. 

Par ailleurs, si le paiement est effectué dans les temps, il y a alors une cession de propriété de la marchandise au profit de l’acheteur. 

De plus, pour qu’elle soit recevable, elle doit apparaître dans les conditions générales de vente, être datée, approuvée et signée par l’acheteur. 

Analyser la santé financière de ses clients

Effectuer une analyse financière et se renseigner sur la solvabilité de chacun de ses acheteurs permet au poste client de l’entreprise d’anticiper un possible risque de non-recouvrement. Ce dernier signifie que l’entreprise n’est pas parvenue à récupérer les sommes qui lui sont dues, malgré les actions qu’elle a mises en place. 

Les entreprises ne peuvent pas être assurées d’éviter des impayés. En revanche, plus le client à une santé financière saine, moins il y a de risques. À l’inverse, si sa situation se dégrade, l’entreprise constatera rapidement les effets du non-recouvrement des créances. 

Voici les éléments à regarder : 

  • Évolution du chiffre d’affaires ;
  • Document RCS, registre du commerce et des sociétés
  • Les mentions légales. Elles sont identifiables sur le site du client ou sur des documents B2B
  • Ou encore la convention collective utilisée. 
 

Attention :

Le risque d’insolvabilité de crédit client ne se limite pas qu’aux nouveaux clients, mais aussi aux anciens. En effet, les conditions financières d’un ancien client peuvent évoluer et s’améliorer, comme se dégrader. Il est donc recommandé aux entreprises d’effectuer un examen de la solvabilité du client pour chacun des nouveaux encours importants avec ce dernier. Les risques ne sont pas totalement écartés, mais ils sont mieux maîtrisés. 

Utiliser des logiciels spécialisés 

La dématérialisation des factures est un autre moyen de maîtriser les risques liés au crédit client. 

Cela permet notamment à la société : 

  • D’éviter les erreurs sur les factures ;
  • De gagner du temps ;
  • D’avoir une vision d’ensemble sur le nombre de clients qui n’ont pas encore payé et les montants qui restent à recouvrer ;
  • De réaliser des calculs plus simplement grâce à des outils intégrés ;
  • Et d’obtenir un suivi des factures en temps réel. 

En clair, il s’agit d’un outil qui permet d’avoir une vue globale sur la gestion de sa trésorerie et de son besoin en fonds de roulement.

En fonction du type de logiciel, le manager a même accès à : 

  • Des calculs sur les délais de paiement des créances moyens, ou DSO ;
  • Une analyse qui prévoit les comportements des payeurs à chaque encours ;
  • Un processus d’envoi d’une lettre de relance automatisé ; 
  • Et des rapports détaillés sur la comptabilité client. 
 

Bon à savoir :

L’art. 153 de la loi de Finances, va rendre obligatoire la mise en place de factures électroniques pour les transactions entre professionnels entre le 1ᵉʳ juillet 2024 et le 1ᵉʳ janvier 2026.

En revanche, si la société utilise aussi un logiciel spécialisé dans la gestion de recouvrement, ce dernier peut avoir un coût élevé.