La provision comptable est une somme que l’on inscrit dans le bilan comptable des entreprises. Figurant au passif, elle permet de rendre les documents comptables les plus précis possibles.

Une provision comptable, qu’est-ce que c’est ?

En comptabilité, une provision est une charge que l’on inscrit au passif du bilan. Sa particularité réside dans le fait qu’une part de ses données est inconnue : on l’inscrit sur l’exercice en cours mais sans connaitre toutefois son montant exact ou son échéance.

Ce concept est lié au principe de prudence en vigueur en comptabilité. On émet ainsi des provisions lorsque l’on constate un risque qui est mesurable et probable, mais qui reste incertain.

À quoi servent les provisions comptables ?

La prise en compte des provisions comptables dans le bilan sert à rendre le document le plus précis possible. Elles permettent d’une part de respecter le principe comptable de prudence et d'autre part, d’anticiper les éventuels risques auxquels l'entreprise peut avoir à faire face.

Il existe différents types de provisions, qui permettent de parer à plusieurs éventualités. On peut donc réaliser une provision aussi bien pour une augmentation des charges que pour la dépréciation d’un actif, par exemple.

Quels sont les différents types de provisions comptables ?

On classe généralement les provisions en trois catégories. D'abord, les provisions pour risque. Entrent dans cette catégorie les provisions pour les garanties données à des clients, dans le cas où le produit ou le service présenterait un problème et que le client demanderait à faire jouer la garantie légale ou contractuelle. On compte également ici les provisions pour perte de change : lorsqu’une entreprise réalise des transactions avec des partenaires étrangers et qu’elle ne bénéficie pas de couverture de change en particulier. Enfin, entrent également en compte ici les provisions pour litige. Cela arrive lorsqu’une société est portée devant les tribunaux.

Ensuite, les provisions pour amendes et pénalités. Ce type de provision est prévu lorsqu’une entreprise a commis une infraction (qu’elle soit fiscale, sociale, etc.). Elle encourt alors une amende et peut-être des pénalités qui doivent être provisionnées sur le bilan.

Enfin, les autres provisions pour charges. Entrent dans cette troisième catégorie principalement les provisions pour travaux et pour remises en états de site (désamiantage, démantèlement, dépollution, etc.).

Comment inscrire au bilan une provision comptable ?

On estime et on comptabilise les provisions en fin d’exercice, au moment de réaliser les comptes annuels.

La provision, qui constitue une dette probable, est à inscrire au passif du bilan. De fait, dans le compte de résultat, elle crée une charge. Les différents comptes auxquels imputer les provisions sont précisés dans le PCG (le plan comptable général). Tous sont des comptes de la classe 15 :

  • 151 – provisions pour risques,
  • 152 – provisions pour risques et charges sur emprunts,
  • 153 – provisions pour pensions et obligations,
  • 154 – provisions pour restructurations,
  • 155 – provisions pour impôts,
  • 156 – provisions pour renouvellement des immobilisations,
  • 157 – provisions pour charges à répartir sur plusieurs exercices,
  • 158 – autres provisions pour charges, etc.

Trois cas de figure sont ensuite possibles, en fonction du fait que le risque pris en compte se produise ou non. Si le risque se produit bien, la dette qui a été créée au bilan vient compenser la charge créée dans le compte de résultat.

Si le risque ne se produit pas mais reste cependant présent, on laisse la provision dans le bilan. Puis on l’ajuste en toute fin d’exercice, afin d’être le plus proche du réel.

Si le risque disparait finalement, la provision est annulée via un mécanisme appelé la « reprise de provision ». Cela crée ensuite une augmentation du résultat exceptionnel de l’entreprise.