Pourquoi devenir franchiseur quand tout nous réussit et qu’on pourrait garder l’ensemble du chiffre d’affaires en montant une filiale ? 

La franchise prouve maintenant son succès en affichant des résultats positifs depuis plusieurs années. D’après les chiffres, sondages, études et retours, les résultats financiers sont meilleurs que ceux des auto-entrepreneurs, surtout en temps de crise. 

Pourquoi devenir franchiseur : les avantages 

Gagner du terrain et des parts du marché 

Devenir franchiseur, c’est exporter son idée, concept et modèle économique. 

La collaboration entre le franchiseur et le franchisé est commerciale et technique. L’objectif du franchiseur est de réunir les forces des deux parties pour gagner du terrain et atteindre le succès rapidement. 

L’association entre les premières connaissances, le savoir-faire du franchiseur et l’envie, l’initiative et l’investissement du franchisé donne forcément quelque chose de fédérateur et de positif. 

Grâce à cette collaboration, le franchiseur peut satisfaire un plus large public en étant présent sur un territoire plus large. Par ailleurs, le contrat de franchise peut permettre au franchiseur de choisir l’emplacement du local et de l’imposer à son franchisé.

Bénéficier d’un meilleur rendement

L’aspect financier est non négligeable et probablement l’argument n°1 au « pourquoi devenir franchiseur ». C’est sans conteste l’une des raisons pour lesquelles certaines entreprises se tournent vers ce concept de franchise : le rendement. D’un point de vue financier, devenir franchiseur est intéressant parce que :

1. Contrairement à un réseau développé en succursales, la franchise permet la création de nouveaux points de vente financés par le franchisé. 

→ En effet, c’est le franchisé qui investit financièrement dans le projet.
→ Cela permet indirectement d’augmenter sa puissance d’achat donc ses prix de revient et sa qualité logistique.
→ Pour le franchiseur, le coût d’extension du réseau est donc moins important et il peut ouvrir plus rapidement et simultanément plutôt que d’avoir les fonds pour financer une succursale. 

2. Le versement de redevances peut-être important selon les négociations et les estimations chiffrées du business en question. 

→  Les redevances représentent les sommes versées par le franchisé périodiquement et régulièrement tout au long de la durée du contrat de franchise. C’est la contrepartie pour l’obtention du droit d’exploitation du concept, de la marque et du savoir-faire du franchiseur. 
→ Aussi appelées royalties, ces redevances ont un mode de calcul qui dépend du contrat. Elles peuvent se calculer de manière forfaitaire ou bien sur la base du pourcentage du chiffre d’affaires généré par le franchisé. Certains choisissent un mode de calcul qui mélange les deux précédents. 
Le traitement fiscal peut-être plus intéressant que celui d’une succursale, car le franchisé aura aussi à payer des impôts. 
→ Souvent confidentielles, ces redevances peuvent être considérables et rapporter beaucoup d’argent au franchiseur.

3. L’obtention des droits d’entrée dès le début 

→ Le franchisé remet à son franchiseur le droit d’entrée. Il s’agit en réalité de frais générés par l’ouverture de l’établissement et la transmission des éléments incorporels (savoir-faire, business plan, chiffres prévisionnels…).

Avoir le lead sur le franchisé 

Pourquoi devenir franchiseur ? Outre toutes les raisons mentionnées précédemment, être franchiseur a d’autres avantages. Ce statut permet notamment d’avoir le lead sur les actions du franchisé au degré souhaité. Devenir franchiseur, c’est octroyer à quelqu’un le droit d’utiliser le concept, l’image, le nom d’une enseigne, sans avoir à en gérer les retombées. Le franchiseur a le lead car il est en position de force dans le contrat. Il a l’avantage des négociations et peut imposer des conditions. 

Si c’est le contrat qui gère le degré d’indépendance du franchisé, les franchiseurs détiennent, dans la plupart des cas, un modèle de contrat. Celui-ci est souvent à leur avantage. Ils ont alors le lead et peuvent choisir quelle marge de manœuvre ils souhaitent laisser ou non. Celle-ci peut être différente d’une franchise à l’autre. 

Quelques chiffres évocateurs

Les chiffres et pourcentages de l’année 2020 démontrent clairement des avantages du statut de franchiseur : 

Nombre de franchiseurs 1 927 franchiseurs
Nombre de franchisés 78 032 franchisés
Chiffre d'affaires global 63,88 milliards d'euros
Représentation en termes d'emploi 668 837 emplois
Pourcentage de recul 2019-2020 (crise sanitaire COVID-19) -5,8 %
Pourcentage du chiffre d'affaires 2020 du secteur alimentaire (par rapport à 2019) +3,9 %
Pourcentage du chiffre d'affaires 2020 du secteur de l'aménagement intérieur (par rapport à 2019) +2,1 %
Pourcentage du chiffre d'affaires 2020 du secteur des commerces divers (par rapport à 2019) -5,6 %
Pourcentage du chiffre d'affaires 2020 du secteur de la restauration rapide (par rapport à 2019) -16,4 %
Pourcentage du chiffre d'affaires 2020 du secteur des équipements de la personne (par rapport à 2019) -22 %

Ces cinq secteurs restent les plus rentables en termes de chiffres d’affaires. On observe alors, pour certains, une stabilité malgré la crise. Pour d’autres, les chiffres sont en baisse, mais restent satisfaisants au vu du contexte économique actuel. La plupart ont connu moins de pertes que les auto-entrepreneurs, ce qui démontre la sécurité économique qu’offrent les statuts de franchisés et de franchiseurs.

Pourquoi devenir franchiseur : les inconvénients 

Si les avantages sont multiples et peuvent être convaincants, devenir franchiseur peut tout de même entrainer certains inconvénients.

Faire le bon choix de franchisé

C’est sûrement le plus contraignant : un franchisé reste une personne libre et indépendante. Ce n’est pas un employé. Le contrat de franchise est en réalité une relation commerciale qui doit se faire dans la confiance. Le franchiseur donne sur un plateau d’argent des conseils et business models qu’il a pu mettre des années à construire, ce qui peut finir par l’ébranler si le franchisé en fait un mauvais usage. Par ailleurs, le choix du franchisé pourra impacter l’image de la marque.

Ex : Un client se rend au Subway ou au Starbucks de sa ville. Le gérant, franchisé, est désagréable et manque de professionnalisme. Le client  reporte cette impression négative sur la marque de façon générale et la boycotte alors. Il laisse des avis négatifs sur les réseaux sociaux. L’enseigne a ainsi perdu un voire plusieurs clients et se fait une mauvaise réputation. 

Si un franchisé nuit à l’image du franchiseur, cela peut avoir des retombées négatives à l’échelle de la marque. Cependant, tout ne peut malheureusement pas être contractualisé. La confiance et l’entente mutuelle sont donc des éléments à prendre en considération. Devenir franchiseur, oui, mais pas à n’importe quel prix.

D’un autre côté, il faut aussi s’assurer de prévoir une clause de non-concurrence sans quoi le franchisé pourrait user des savoir-faire et de l’image du franchiseur pour monter sa propre entreprise. 

Assumer une gestion accrue

Bien que les avantages au fait de devenir franchiseur semblent attrayants, il est important de garder à l’esprit l’aspect organisation et gestion. Le franchiseur a des obligations légales et contractuelles :

Obligation de remettre un document d’information précontractuel (DIP) au franchisé 

→ Indirectement, cette obligation impacte le franchiseur qui doit faire des études et monter un dossier de franchise.

Mise à disposition du savoir-faire et des signes distinctifs 

→ Ce qui permet à un franchisé de faire du profit, c’est d’utiliser l’image de marque, le savoir-faire et toutes les caractéristiques qui définissent son franchiseur. Ainsi, le franchiseur doit jouer le jeu et mettre à disposition du ou des franchisés tous ces éléments (marque, brevet, licence, dessins et modèles, secrets d’affaire). Cela peut être risqué et représenter une gestion conséquente.

Dépense de temps et d’énergie pour gérer les franchises 

→ Bien qu’il soit possible que le contrat prévoie une assistance faible de la part du franchiseur, celui-ci doit tout de même veiller au grain dans l’intérêt de tous. Il doit vérifier le plus souvent possible que sa franchise est rentable et qu’elle en vaut la peine. Que ce soit à la création de la franchise ou tout au long de son existence, reste à la charge du franchiseur : 

  • Le choix des franchisés,
  • Le transfert des besoins, obligations, savoir-faire, business plan de l’enseigne,
  • La protection juridique des franchisés : concurrence, copie, propriété intellectuelle, consommateurs, etc.,
  • L’offre de formations aux franchisés, selon les besoins de chacun,
  • L’assistance permanente avant, pendant et après l’ouverture de la franchise,
  • Le renforcement des liens entre l’entreprise et la franchise : réunion, team building, brainstorming, séminaires, assemblées générales, etc.,
  • L’élaboration de tout l’aspect propagation, publicité, expansion, etc.

Alors, avant de regarder comment et qui peut devenir franchiseur, il peut être important de s’assurer de la stabilité du projet, tant d’un point de vue administratif que financier. De plus, la durée de vie du contrat doit le plus souvent être assez longue pour permettre au franchisé un retour sur investissement et une adaptation profonde. Devenir franchiseur, c’est donc anticiper et se projeter sur le long terme.