Impayés clients : les meilleures pratiques pour les gérer avec efficacité
En collaboration avec Baptiste Dellerie
Sommaire
La gestion des impayés est votre préoccupation quotidienne ? Vous n’êtes pas le seul !
Un nombre grandissant d'entreprises est concerné par cette problématique qui impacte à la fois la trésorerie, la solvabilité, mais aussi la stabilité financière.
Mais alors, comment reprendre le contrôle et assurer une gestion efficace des impayés ? Dans cet article, nous levons le voile sur les stratégies les plus efficaces à mettre en place et, le cas échéant, l’approche que vous devez privilégier pour recouvrer les impayés.
Gestion des impayés : les différentes étapes et procédures que vous devez absolument connaître !
En tant qu'entrepreneur ou professionnel de la finance, vous devez être préparé à gérer les impayés. Ce processus passe par différentes étapes, allant de la simple conciliation aux mesures judiciaires, qui vont crescendo. Cela vous laisse, ainsi qu'à vos clients, de nombreuses opportunités de régler la dette.
Quelle que soit la méthode que vous adoptez, il est essentiel d'opter pour une approche proactive et professionnelle. Cela vous permettra de minimiser vos pertes financières et de protéger la trésorerie de votre entreprise. En établissant des politiques de gestion des impayés claires et en suivant des procédures cohérentes, vous pouvez maximiser vos chances de récupérer les fonds impayés tout en préservant la relation commerciale avec vos clients.
Par ailleurs, n'oubliez pas que dès lors que vous identifiez un risque sur un potentiel client défaillant, il est indispensable de comptabiliser une provision pour client douteux afin de respecter le principe de prudence qui prévaut en comptabilité.
1ʳᵉ étape : la conciliation
La première étape dans votre gestion des impayés est généralement la conciliation. Elle consiste à établir un dialogue ouvert avec votre client, dans le but de comprendre les raisons du non-paiement et d'explorer des solutions alternatives.
Cette approche préventive peut souvent résoudre les problèmes, sans avoir à recourir à des mesures plus formelles. La conciliation démontre également à votre client votre volonté de trouver une solution mutuellement bénéfique.
2ᵉ étape : la relance
Lorsque la conciliation n'aboutit pas de manière satisfaisante, la relance devient alors essentielle pour recouvrer votre créance ou votre impayé. Cette étape implique l'envoi de rappels de paiement, dont le but est de rappeler à votre client ses obligations de paiement. Ces prises de contact prennent la forme :
- D'appels téléphoniques ;
- D'emails ;
- De courriers postaux.
Vous devez établir une politique de relance claire, associée à un suivi méthodique, pour éviter les retards prolongés dans le recouvrement de vos créances. De plus, vos relances doivent être professionnelles, mais fermes. Elles doivent en outre comporter des informations claires sur :
- La somme due ;
- La date d'échéance ou le délai pour effectuer le versement ;
- Et les conséquences du non-paiement de la facture.
S'il est important de préserver des relations cordiales avec vos clients, il est pour autant indispensable de conserver ce formalisme afin de pouvoir, au besoin, entamer des procédures contraignantes et judiciaires en constituant un dossier complet.
3ᵉ étape : la mise en demeure
Si les relances n'aboutissent pas non plus, la mise en demeure est alors votre prochaine étape. Cela revient à envoyer une notification formelle à votre débiteur, sous la forme d'une lettre. Dans celle-ci, faites apparaître clairement :
- La somme impayée ;
- La date butoir ou le délai pour s'acquitter de la dette ;
- Et les éventuelles conséquences légales du non-paiement.
Il est recommandé d'envoyer la mise en demeure en courrier recommandé avec accusé de réception. De cette façon, vous pouvez en confirmer la bonne réception par le débiteur. Cela vous permet ainsi de faire peser une pression supplémentaire sur le client pour qu'il règle sa dette.
4ᵉ étape : la procédure de recouvrement amiable simplifié
Si les démarches précédentes n'ont pas donné les résultats escomptés, vous pouvez alors opter pour une procédure de recouvrement amiable simplifié.
Cette méthode s'applique uniquement dans le cas d'une créance inférieure à 5000 euros. Elle implique l'intervention de professionnels, tels qu'une société de recouvrement ou un commissaire de justice. Ces derniers peuvent contacter le débiteur en votre nom et négocier un plan de paiement ou une solution de règlement. Bien que cette option puisse entraîner des frais supplémentaires, elle peut être fondamentale pour récupérer vos fonds sans recourir à des mesures judiciaires plus lourdes.
À noter
Dans le cadre de cette procédure, le commissaire de justice agit au même titre que la société de recouvrement, puisqu'il agit sans titre exécutoire, en tant que simple mandataire. Il n'est donc nullement en droit de faire peser une menace sur le débiteur de saisie sur biens ou sur salaire.
Dernière étape : le recouvrement judiciaire
En dernier recours, si toutes les autres options ont échoué, vous pouvez envisager le recouvrement judiciaire. Cette procédure contentieuse, qui se traduit par une injonction de payer, implique d'engager des poursuites légales contre le débiteur devant les tribunaux compétents. Dans ce cas-là, le commissaire de justice peut bel et bien procéder à une saisie sur biens ou sur salaire du débiteur, puisque le titre exécutoire lui confère ce droit.
La procédure judiciaire est souvent longue et coûteuse, raison pour laquelle il est préférable de l'éviter. Elle peut néanmoins s'avérer nécessaire pour récupérer des créances importantes et faire respecter vos droits légaux en tant qu'entreprise créancière. Il est par conséquent important de prendre en compte les divers coûts et risques associés à cette démarche, ainsi que vos chances de succès, avant d'entamer des poursuites judiciaires.
La gestion des impayés clients : votre feuille de route pour les éviter
Une facture impayée ou un simple retard de règlement, peuvent être insignifiants pour votre entreprise. Cependant, prenez garde : le cumul de plusieurs factures non réglées peut, en revanche, s'avérer problématique. Il est de ce fait préférable que vous sachiez comment gérer les impayés, afin d'éviter qu'ils n'aient de lourdes conséquences sur la santé financière de votre entreprise.
La clé pour une gestion du risque d'impayés réussie ?
La synergie et la mobilisation de différents services au sein d’une organisation.
Pour diminuer au maximum le risque, voici 4 éléments indispensables à combiner :
- Une sélection client rigoureuse ;
- Des processus internes fluides incluant une facturation claire ;
- Des relances automatisées ;
- Le tout dynamisé par une communication proactive et transparente avec vos clients.
En orchestrant avec justesse ces quatre actions, vous construisez un rempart solide et pérenne contre les impayés ! Une excellente solution pour réduire les risques financiers qu’ils font peser sur les entreprises.
Gestion du risque client : les 3 bonnes pratiques que vous devez adopter
Mieux vaut prévenir que guérir. C'est pourquoi le meilleur moyen de limiter les impacts de vos impayés est de les éviter. Voici un tour d'horizon de quelques mesures simples qui vous permettront d'anticiper les risques pour mieux les esquiver.
1. Mesurer le risque client avant de conclure un contrat
Avant de faire affaire avec un nouveau client, il est indispensable que vous procédiez à une évaluation approfondie du risque financier qu’il représente. Cela passe généralement par :
- L’analyse de l'historique de paiement du client, pour jauger son respect des délais et des conditions de règlement ;
- L’étude de ses états financiers et de ses ratios, afin de se faire une idée de sa performance financière et de sa solvabilité ;
- L’évaluation de son management, pour comprendre ses stratégies de ventes ;
- La recherche de ses références commerciales, pour appréhender sa réputation dans le secteur ;
- Ou encore le recours à des outils d'évaluation du risque de crédit visant à faciliter le suivi des factures et des relances.
Plus la probabilité de non-paiement est élevée, plus vous devez renforcer vos mesures de précaution.
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2. Établir des conditions de facturation personnalisées
Chaque client étant unique, il est en conséquence essentiel que vous adaptiez les conditions de paiement en fonction de sa situation financière et de ses antécédents de paiement. Cela peut inclure :
- Des délais de paiement plus courts pour les clients à risque élevé ;
- Des incitations à payer à temps, telles que des remises ou des réductions ;
- Ou encore des garanties supplémentaires, telles que des cautionnements ou des lettres de crédit.
3. Bien gérer vos relances
La communication proactive avec vos clients en retard de paiement est essentielle pour limiter les impayés, tout en préservant une bonne relation commerciale. Il est effectivement important que vous établissiez une politique de relance claire, avec des rappels automatiques à différentes étapes du processus de recouvrement. Restez poli, mais ferme dans vos communications. Veillez par ailleurs à mettre l'accent sur l'importance du paiement et les conséquences du non-paiement.
Gestion des impayés clients : faites appel à des intermédiaires pour récupérer vos créances
Une autre solution pour limiter vos impayés consiste à vous faire aider par des tiers. Étant donné que ces spécialistes ont l'habitude de gérer ces situations, les résultats sont généralement à la hauteur des espérances.
1. Les sociétés de recouvrement
Comme mentionné précédemment, faire appel à une société de recouvrement peut s'avérer utile pour maximiser vos chances de récupération des fonds. Il peut en effet valoir la peine d'externaliser le processus de recouvrement pour améliorer son efficacité, même si cela engendre des frais.
2. L’affacturage
Enfin, l'affacturage, également connu sous le terme de factoring, est une autre méthode de gestion des impayés. Elle consiste à céder vos factures impayées à un affactureur (le factor) en échange d'une partie de l'argent à récupérer. C'est ainsi au factor que revient la responsabilité de relancer le débiteur et de collecter la somme due. Il vous transfère ensuite l'argent, après déduction de la somme initialement payée et de ses propres frais. L'affacturage peut être une option attrayante si vous êtes confronté à des retards de paiement récurrents. Cette méthode vous permet en effet de recevoir une partie du montant dû immédiatement. Le risque d'impayé est ainsi réduit et votre trésorerie se porte mieux.
3. L’assurance pour créances douteuses
L'assurance pour créances douteuses, ou assurance crédit, protège votre entreprise contre les impayés clients. En cas de non-paiement d'une facture, l'assureur vous indemnise dès lors pour une partie de la créance. Ce mécanisme repose sur une analyse préalable du risque client par l'assureur et une surveillance continue de leur situation financière. Elle vous permet également de déléguer la gestion du risque client à des experts et d'optimiser la gestion du poste client.
D'un autre côté, l'assurance crédit représente un coût supplémentaire non négligeable et peut complexifier votre relation client. De plus, les garanties offertes par l'assurance crédit ne sont pas toujours exhaustives et peuvent être soumises à des conditions restrictives. Il est donc crucial que vous, en tant que dirigeant d'entreprise ou direction financière, réalisiez une analyse coûts-bénéfices approfondie avant de souscrire à une assurance crédit, en tenant compte de la situation financière de votre entreprise, de votre secteur d'activité, de votre politique de gestion du risque client et de vos perspectives de croissance.
Gestion des impayés : tableau récapitulatif
Méthode | Explication |
Conciliation |
Établir un dialogue ouvert avec le client pour comprendre les raisons du non-paiement et explorer des solutions alternatives. |
Relance |
Envoi de rappels de paiement par différents moyens (appels téléphoniques, e-mails, courriers postaux) avec des informations claires sur la somme due, la date d'échéance et les conséquences du non-paiement. |
Mise en demeure |
Notification formelle au débiteur par lettre mentionnant la somme impayée, la date limite de paiement et les éventuelles conséquences légales du non-paiement. |
Recouvrement amiable |
Intervention d'une société de recouvrement spécialisée ou d’un commissaire de justice pour négocier un plan de paiement ou une solution de règlement. |
Recouvrement judiciaire |
En dernier recours, engager des poursuites légales contre le débiteur, avec injonction de payer, afin de récupérer les créances. |
Limiter les impayés clients |
|
Gestion du risque client |
Évaluation approfondie du risque financier d’un client avant de conclure un contrat. |
Conditions de facturation |
Adaptation des conditions de paiement en fonction de la situation financière du client. |
Gestion des relances |
Politique de relance claire avec des rappels automatiques à différentes étapes du processus de recouvrement en mettant l'accent sur l'importance du paiement et les conséquences du non-paiement. |
Recours à des intermédiaires |
|
Sociétés de recouvrement |
Externalisation du processus de recouvrement à des spécialistes pour maximiser les chances de récupération des fonds. |
Affacturage |
Cession des factures impayées à un affactureur en échange d'une partie de la somme à récupérer, permettant ainsi de recevoir une partie du montant dû immédiatement et d'améliorer sa trésorerie. |
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