Taille des entreprises en France : les critères expliqués (TPE, PME, ETI, GE)

Comprendre la taille d'une entreprise est une démarche essentielle pour divers acteurs. Que vous souhaitiez créer votre entreprise, que vous soyez un entrepreneur cherchant à situer votre structure, un professionnel réalisant des études de marché, ou une entreprise ciblant des partenaires commerciaux spécifiques, la classification en TPE, PME, ETI et GE offre un cadre d'analyse pertinent. Cet article vous guide à travers les différentes tailles d'entreprises en France, leurs définitions basées sur le nombre de salariés, le chiffre d'affaires et le bilan, et l'importance de ces catégories. 

Découvrez les critères de taille d'entreprise et les spécificités de chaque catégorie : de la définition de la TPE à celle de la grande entreprise, en passant par les caractéristiques des PME et ce qui distingue une PME d'une ETI.

Définition de la taille d'entreprise : les critères clés

La catégorisation par les taille d’entreprise

Le décret n° 2008-1354 du 18 décembre 2008 définit l'entreprise comme « la plus petite combinaison d'unités légales qui constitue une unité organisationnelle de production de biens et services jouissant d'une certaine autonomie de décision, notamment pour l'affectation de ses ressources courantes. ».

La loi de modernisation de l'économie (LME) a fait entrer dans sa législation un classement des entreprises. Ce classement les répartit dans ces quatre principales catégories : 

• les très petites entreprises (TPE)
• les petites et moyennes entreprises (PME)
• les entreprises de taille intermédiaire (ETI)
• les grandes entreprises (GE)

C'est plus précisément l’article 51 de la loi n°2008-776 du 4 août 2008 de modernisation de l’économie qui établit cette division par la taille des sociétés. 

Les avantages de cette catégorisation sont doubles :

• premièrement, elle permet à l’État français de faire des études statistiques et analytiques sur différents enjeux économiques ;
• deuxièmement, elle permet aux professionnels de diviser les ventes par taille d'entreprise et ainsi, de mieux organiser leur activité pour en tirer des bénéfices économiques.

Les seuils définissant les types d’entreprises

Le décret n° 2008-1354 du 18 décembre 2008 énonce les critères aidant à la détermination d’appartenance à une catégorie d'entreprises. Il a été plus récemment complété par le décret n° 2024-152 du 28 février 2024.

• une TPE doit avoir un effectif inférieur à 10 personnes et un chiffre d'affaires ou le total du bilan annuel n'excédant pas 2 millions d'euros. Attention, depuis le décret de février 2024, au sein des TPE, les micro-entreprises ont des seuils spécifiques pour certaines obligations comptables : un chiffre d'affaires net n'excédant pas 900 000 euros et un total de bilan n'excédant pas 450 000 euros.
• une PME doit avoir un effectif inférieur à 250 personnes et un chiffre d’affaires annuel n’allant pas au-delà de 50 millions d'euros ou dont le total du bilan n'excède pas 43 millions d'euros ;
• une ETI a un effectif supérieur à 250 personnes, mais toujours inférieur à 5 000 personnes. Son chiffre d'affaires annuel n'excède pas 1 500 millions d'euros ou le total du bilan doit être sous la barre des 2 000 millions d'euros ;

Qu'est-ce qu'une TPE ? Définition et exemples

Explication

Une TPE, ou très petite entreprise, correspond à la plus petite de toutes les tailles d'entreprise. Elle a :

• moins de 10 salariés ;
• un chiffre d'affaires inférieur à 2 millions d'euros.

Cette catégorie comprend les entreprises comptant moins de 10 salariés, et donc aussi les sociétés qui n'en ont aucun. Ainsi, cette taille d’entreprise est celle où se classifient les microentreprises. En effet, ce statut de micro-entrepreneur, connu sous l'ancienne appellation « auto-entrepreneur », compte un seul entrepreneur. Pour l'application de certaines règles comptables, les micro-entreprises ont des seuils distincts, avec un chiffre d'affaires net limité à 900 000 euros et un total de bilan plafonné à 450 000 euros.

Le classement en très petite entreprise va dépendre également du chiffre d'affaires. Celui-ci est plafonné à 2 millions d'euros pour cette catégorie. Au-delà, la compagnie sera classée comme PME. 

Exemples concrets et implications

Beaucoup de professionnels font partie de cette catégorie des très petites entreprises car ils ne dépassent pas ce seuil du chiffre d'affaires. 

On y retrouve de nombreux acteurs locaux tels que : 

• les artisans (plombiers, électriciens), 
• les petits commerces de proximité (boulangeries indépendantes, librairies de quartier), 
• les freelances (graphistes, développeurs web indépendants) 
• Des restaurateurs.

Au niveau des TPE, les données de l’INSEE permettent de connaitre les secteurs les plus représentés. Tout d'abord, concernant les secteurs, l'industrie représente 11 % des effectifs. Il s'agit surtout d'entreprises de l'artisanat commercial comme les boulangeries, les charcuteries, etc. Ensuite, en matière d'emploi, les premières activités exercées sont le service de la restauration, le travail médical et les services dans la maçonnerie.

Être une TPE implique souvent une grande flexibilité et une proximité forte avec la clientèle. Cependant, ces entreprises peuvent avoir un accès plus limité aux financements importants et sont souvent plus directement affectées par les fluctuations économiques locales. La gestion est généralement assurée par le dirigeant lui-même.

Définition des PME : caractéristiques et rôle économique

Explication

La catégorie PME rassemble les petites et moyennes entreprises. 

Elles doivent remplir les critères suivants : 

• compter un minimum de 10 employés et un maximum de 250 ;
• avoir un chiffre d'affaires annuel supérieur à 2 millions d'euros, mais aussi inférieur à 50 millions ;
• avoir le total de bilan à moins de 43 millions d'euros pour que l'entreprise ne bascule pas dans la classification supérieure.

En France, les PME représentent une part importante du classement par taille d'entreprise. D’ailleurs, elles sont considérées comme « la colonne vertébrale de notre économie », d’après un article paru dans Forbes en février 2025. En effet, « elles emploient près de la moitié des salariés et génèrent 43 % de la richesse nationale ».

Une PME compte en moyenne une trentaine de salariés en France.

Exemples concrets et implications

Les PME peuvent inclure des entreprises de fabrication à échelle régionale :

• des sociétés de services spécialisés (bureaux d'études, agences de communication de taille moyenne),
• certaines entreprises du secteur de la distribution avec plusieurs points de vente,
• ou encore des hôtels indépendants.

En tant que PME, ces entreprises ont souvent une structure plus formalisée que les TPE, avec des équipes dédiées à différentes fonctions (commerciale, marketing, production). Elles peuvent avoir une capacité d'investissement plus importante que les TPE et une portée de marché plus large, tout en conservant une certaine agilité. L'accès au financement peut être plus aisé, mais reste un enjeu important pour leur croissance.

Comprendre les ETI : entre PME et grandes entreprises

Explication

Les entreprises de taille intermédiaire correspondent à une catégorie d'entreprises située entre les petites et moyennes entreprises et les grandes entreprises. Les critères pour appartenir à ce groupe sont : 

• Avoir un chiffre d'affaires annuel net de 1 500 millions d'euros maximum, soit un total de bilan n'excédant pas 2 000 millions d'euros,
• Compter entre 250 et 5 000 salariés.

Exemples concrets et implications

Les ETI représentent un tissu économique important avec des acteurs comme : 

• des équipementiers automobiles de dimension nationale, 
• des groupes agroalimentaires régionaux avec une présence nationale, 
• des entreprises de logistique importantes, 
• ou des sociétés de conseil en forte croissance.

Les ETI se caractérisent par une structure managériale plus complexe, une capacité d'innovation significative et une présence souvent bien établie sur le marché national, voire international. Elles ont généralement un accès plus facile aux marchés financiers et une force de frappe économique considérable, tout en restant plus agiles que les grandes entreprises.

Grandes entreprises (GE) : définition et exemples majeurs

Explication

La dernière catégorie du classement des tailles d'entreprises correspond à celle des grandes entreprises (GE). Elles comptent :

• plus de 5 000 employés ;
• un chiffre d'affaires de plus de 1 500 millions d'euros ;
• un bilan total supérieur à 2 000 millions d'euros.

Cette classification va correspondre aux entreprises n'entrant pas dans les catégories énoncées précédemment.

Bon à savoir : ces entreprises sont aussi connues sous les noms de « groupe » ou de « grand compte ». Par exemple, toutes les entreprises du CAC 40 en font partie. 

Ces grandes entreprises sont dans la plupart des cas sur plusieurs sites et disposent de plusieurs filiales ou antennes réparties en France, mais aussi à l’international. Dans ce dernier cas, des directions régionales s’occupent de superviser le bon fonctionnement de l’entreprise à l’étranger. Il peut également s’agir de directions locales en charge sur le territoire du pays en question. 

Ces entreprises peuvent être des : 

• entreprises privées comme IBM ou LVMH ;
• entreprises publiques comme la SNCF.

Un tiers des grandes entreprises proviennent du secteur de l'industrie manufacturière. Les grandes entreprises sont principalement impliquées dans les secteurs de la fabrication d'automobiles ou dans la fabrication d'autres matériels de transport. 

Exemples concrets et implications

Les GE incluent les multinationales, les entreprises du CAC 40 (comme LVMH, TotalEnergies), les grands groupes industriels (Airbus), ou les grandes entreprises de services (SNCF, Orange).

Être une GE signifie une présence souvent internationale, une structure organisationnelle très complexe avec de nombreuses filiales, une forte capacité d'investissement en R&D et une influence économique et politique significative. Ces entreprises sont soumises à des réglementations strictes et font face à des défis de gestion de grande échelle.

Taille d’entreprise : Tableau récapitulatif