À chaque stade de leur développement, les entreprises peuvent éprouver des besoins de financements. Apports personnels, aides, emprunts… les méthodes pour en obtenir sont diverses mais elles ne suffisent pas toujours lorsque les objectifs de développement sont importants. Pour permettre le financement de projets conséquents, c’est souvent vers les levées de fonds qu’il faut se tourner. Seulement, il existe différents types de levées de fonds, et en leurs seins, également différents types de séries.

Quels sont les différents types de levées de fonds ?

On entend parfois différents termes pour définir une levée de fonds. En réalité, c’est parce qu’elles sont catégorisées selon le moment où elles sont réalisées et l'étape de vie dans laquelle se trouve l’entreprise. Il en existe plusieurs : pré-seed, seed, série A, série B, etc.

À chaque nouvelle levée de fonds, les investisseurs se retrouvent pour échanger sur les besoins en financement de la société. C’est ce qu’on appelle un tour de table.

Qu’est-ce qu’un tour de table ?

Le tour de table est le nom que l’on donne aux réunions qui se tiennent entre les fondateurs d’une entreprise et les investisseurs qui souhaitent rentrer dans son capital.

C’est un moment d’échange où les différentes parties prenantes à la levée de fonds négocient les différents aspects de la levée de fonds :

  • Les conditions du prix de vente des actions (les primes d’émission, les pourcentages de participation…),
  • La valorisation de l’entreprise suite à la levée de fonds,
  • Le montant que les nouveaux investisseurs doivent apporter pour acquérir des actions,
  • Les clauses de cession des actions,
  • Les outils spécifiques utilisés (s’il y a des options convertibles, un BSA, etc.),
  • Et l’organisation des relations entre les futurs associés (le pacte d’associés, les changements dans les statuts…)

Levée de fonds : le pré-seed, ou levée d’amorçage

Les levées de fonds dites en « pré-seed », aussi appelées les levées de fonds d’amorçage sont celles qui sont réalisées en tout début de vie d’un projet.

C’est une levée nécessaire pour que la société soit lancée.

C’est en effet le financement qui sert à développer un produit ou un service, et élaborer l’offre commerciale qui va avec.

Les montants apportés en pré-seed servent aussi à :

  • Créer le modèle économique de la société,
  • Réaliser des études de marché,
  • Fabriquer des prototypes ou des pré-séries,
  • Payer les honoraires des prestataires qui aident à la création de la société (pour les aspects juridiques, techniques, comptables…),
  • Déposer des brevets,
  • Disposer de trésorerie…

Le pré-seed ne fait pas l’objet d’un réel tour de table puisqu’il ne réunit que les investisseurs qui seront en fait les investisseurs « historiques » du projet.

À ce stade-là du projet, les principaux investisseurs sont en général les fondateurs eux-mêmes, leurs amis ou leurs familles…

Ces levées peuvent aussi être accompagnées d’autres méthodes de financement via des aides, des emprunts…

Levée de fonds : le seed

Ces levées surviennent une fois que la société est déjà créée, qu’elle exerce son activité et vit de son propre modèle économique. Seulement, si elle désire développer son activité, se diversifier… elle aura de nouveaux besoins financiers. Cela peut être purement pour une utilisation comptable ou financière, ou bien pour combler d’autres besoins humains, matériels…

La levée de fonds peut alors être nécessaire pour diverses raisons, notamment un besoin de :

  • Recruter,
  • Investir,
  • Communiquer,
  • Développer son fonds de roulement…

En série seed, on peut voir intervenir différents types d’investisseurs. C’est là que se tiennent les premiers vrais tours de table. Ils peuvent regrouper :

  • Des établissements bancaires (pour des emprunts),
  • Des business angels,
  • D’éventuels investisseurs privés,
  • Des fonds d’amorçage,
  • Et en France, parfois aussi la BPI.

À ce stade, lorsque les levées de fonds sont importantes, il est courant que les fondateurs demandent un emprunt bancaire pour limiter la dilution de leurs parts du capital social.

Levée de fonds : la série A

Les levées de fonds en série A, tout comme les levées en Seed, servent à permettre le développement de l’activité de la société et à l’accélérer.

Seulement, à ce stade, il faut adapter les demandes car les enjeux sont souvent plus importants qu’en Seed. L’exigence professionnelle des investisseurs est en conséquence bien plus élevée.

La société doit donc se préparer au mieux, avec un business model viable pour convaincre les investisseurs de la rentabilité que dégagera le projet.

Par ailleurs, les entreprises doivent protéger leurs innovations, il est donc important qu’elles protègent leurs droits de propriété intellectuelle (brevets, dessins, modèles, droits d’auteurs…).

En complément, pour sécuriser les échanges lors des tours de table avec les futurs investisseurs, il est préférable de préparer des accords de confidentialité (NDA). Ces documents permettent de garder le contenu dévoilé confidentiel, que l’investisseur intéressé rejoigne la levée de fonds ou non.

Levée de fonds : la série B

Les levées de fonds en série B sont celles réalisées par des entreprises qui présentent déjà une certaine constance dans leur évolution. Elles sont viables, ont un business model qui fonctionne, mais elles cherchent généralement à s’internationaliser ou racheter d’autres sociétés. Cela peut se faire dans le but de racheter des concurrents ou pour étendre leurs activités à d’autres domaines.

À ce stade de vie de l’entreprise, il est courant d’intégrer aux levées des BSPCE (bons de souscription de parts de créateur d’entreprise) ou des BSA-AIR.

Ces outils permettent d’encourager les employés, en les associant de plus près à la réussite du projet.

Les levées de fonds peuvent prendre d’autre adjectifs pour les qualifier, dans la continuité de ceux évoqués ci-dessus : série C, série D…
On les utilise lorsqu’une entreprise a par exemple déjà mené une levée en série B, la suivante sera une série C et ainsi de suite.