Appliquer la science du bonheur au travail, quand bien-être et performance se marient
Les trois niveaux de l’expérience humaine analysés par la psychologie positive se marient pleinement au travail. Alors comment les appliquer ?
La psychologie positive dans le milieu du travail donne matière à réfléchir, le nombre de recherches étant en constante augmentation. Cette approche est apparue depuis plus d’une décennie, en réponse aux vulnérabilités de l’être humain et aux maladies mentales qu’on retrouve au centre de la psychologie « traditionnelle ». En ce sens, la psychologie positive s’intéresse plus précisément au bien-être et à l’épanouissement. Elle s’articule autour de trois principaux niveaux d’analyse, à savoir : personnel, interpersonnel et institutionnel. Mais, qu’englobe-t-elle concrètement ? Et, comment s’applique-t-elle au monde du travail ?
La psychologie positive, quésaco ? 🤔
Comment est-elle née ?
Au cours des dernières années, la psychologie s’est davantage focalisée sur la positivité. Par conséquent, elle vise dorénavant non seulement à soigner ou apaiser les blessures, mais également à développer les capacités de chaque être pour construire une vie plus épanouie, et donc, heureuse. Le but ? Appréhender la vie de manière plus sereine.
Issue de la culture anglo-saxonne et pensée en 1998 par Martin Seligman, chercheur en psychologie et professeur, cette discipline est un courant de la psychologie. Autrement dit, c’est une science avérée, conçue à partir de recherches scientifiques rigoureuses s’appuyant sur des protocoles expérimentaux bien définis.
Le manifeste, rédigé à sa création en 1998, définit alors la psychologie positive telle que :
« L’étude scientifique des forces et des qualités qui permettent aux individus et aux communautés de s’épanouir ».
Psychologie positive ≠ Pensée positive
La psychologie positive est aussi considérée comme « la science du bonheur ». Elle ne doit toutefois pas être assimilée à la pensée positive.
Et pour cause, la pensée positive suggère une attitude positive en toute circonstance, alors que la psychologie positive suppose que certaines situations ont besoin d’être observées avec réalisme, voire critique négative.
La différence réside dans l’aptitude de la psychologie positive à explorer les caractéristiques « positives » de l’être humain. Elle se distingue d’une approche humaniste par une recherche plus formelle de fondements scientifiques.
De plus, la psychologie positive ne limite pas son champ à l’épanouissement personnel. Elle épouse également les relations interpersonnelles tout comme la sphère sociale et politique de la société – à plus grande échelle – en déterminant les facteurs sociaux du mieux-vivre ensemble.
La psychologie positive et le management 🚀
En quête d’un management bienveillant…
La psychologie positive offre de nouvelles perspectives au management, au niveau de la détermination des talents, de la nécessité d’entretenir de bonnes relations de travail ou encore de l’intérêt de motiver et engager ses collaborateurs.
Il existe néanmoins deux subtilités importantes :
- Ce n’est pas une version améliorée de la méthode Coué (maîtrise de soi-même par l’autosuggestion consciente) ni de la pensée positive ;
- La psychologie positive ne néglige pas le mal-être ni la souffrance.
Étayée par des préceptes scientifiques construits, elle remet l’humain en contact avec sa capacité naturelle au bonheur, à travers un chemin alliant authenticité, acceptation, compassion et résilience. L’objectif ? Transformer les mauvaises habitudes intrinsèques en vue de s’améliorer et avancer ensemble.
Selon Martin Seligman, une vie heureuse repose sur 3 piliers :
PILIERS | EFFETS | CONSÉQUENCES |
Une vie agréable | Animée par de bonnes émotions | Émotion positive |
Une vie engagée | Prise de conscience de ses points forts pour les utiliser au quotidien | Concentration intense et bénéfique |
Et une vie sensée | Mise en application de ces mêmes points forts au service d’une cause qui nous transcende | Innovation |
…réel vecteur de performance
Dans le monde professionnel, la psychologie positive laisse place à un style de leadership positif qui favorise :
- Une meilleure connaissance de soi, de ses forces et de ses atouts ;
- La capacité à présenter les succès d’une équipe pour renforcer la motivation, l’audace et l’implication ;
- L’aptitude à produire de manière plus efficace en répartissant des tâches adéquates ;
- L’aptitude à générer une cohésion reposant sur le respect, l’entraide, l’estime et la gratitude ;
- La capacité à inviter à partager des émotions positives.
Ainsi, tout un chacun peut s’épanouir en restant maître de sa transformation et de sa sérénité.
Sur quoi repose la psychologie positive au travail ? 📚
Les outils et pratiques de la psychologie positive conjuguent sens moral et humanisme. Leur utilisation est réalisable au quotidien dans le cadre professionnel, en tenant compte de certaines caractéristiques.
Le mieux-être pour soi et pour autrui
La psychologie positive s’adresse aux personnes recherchant le mieux-être : pour eux et pour autrui. La mise en application de cette approche se fait par conviction ou par curiosité active, mais sûrement pas par effet de mode et encore moins sous la contrainte.
S’autoriser l’auto-test
Il est important de laisser place à une marge de tester, de découvrir ce qui nous rend heureux, de s’engager au travail de manière plus vivante, et ce, en commençant par soi, en prenant conscience de ce qui fonctionne dans sa vie professionnelle avant de décider de contaminer positivement les autres. En d’autres termes, avant de vouloir transformer le monde qui nous entoure, il faut d’abord transformer son monde intérieur.
Le droit à l’erreur
Un autre élément de la psycho positive est le droit à l’erreur. On peut aussi l’utiliser comme outil d’amélioration puisque l’on tire des leçons de ses erreurs ! Ainsi, plus on est autonome et plus notre capacité à innover grandit. Apprendre de ses erreurs améliore incontestablement les performances de l’entreprise et étoffe l’innovation. Par la même occasion, la pression et le stress s’en voient réduits.
Un apprentissage constant
S’organiser de la sorte demande une réelle évolution de l’image que l’on se porte, de ses actions, de ses capacités ainsi que de ceux d’autrui. Ce n’est donc pas une solution miracle qui changera tout, en un claquement de doigt. Non ! Il faut penser cette approche comme un apprentissage dans la durée, le voir comme un chemin, et non comme un but. Il faut alors veiller à le mettre en pratique régulièrement, en étant constant et bienveillant envers soi-même.
Ces principes sont valables aussi bien pour un individu que dans le cadre d’une démarche collective axée sur la psychologie positive.
L’influence de la psychologie positive en entreprise 🖊️
La psycho positive influe sur la qualité de vie au travail (QVT). En effet, elle permet de créer un déclic au niveau organisationnel, et certains composants peuvent servir comme levier de motivation positif.
L’empathie répond, sans précédent, à l’appel des notions marquantes de la psychologie du 20e siècle, notamment quant à sa transversalité. Par définition, l’empathie est la reconnaissance et la compréhension des sentiments et des émotions d’un autre individu. C’est un trait de personnalité qui souligne donc la capacité à s’identifier à quelqu’un, à ressentir et partager ses émotions. C’est par ce biais qu’une personne peut se projeter dans le contexte de son interlocuteur.
L’empathie est aussi un élément majeur de l’intelligence émotionnelle. Appliquée au cas d’un manager, dirigeant ou encore chef, l’empathie est un outil puissant.
Et pour cause, si le manager est apte à percevoir les émotions que ressentent les membres de son équipe, il pourra :
- Mieux communiquer et être plus efficace en tant que médiateur lors d’éventuels conflits ;
- Et créer des liens de confiance pour que chaque collaborateur puisse se sentir à sa place dans ses tâches.
C’est alors un réel booster de performances !
Conclusion 👓
En somme, la psychologie positive peut s’affirmer comme un puissant levier de performance au travail. Cette approche, autant pour un individu que dans une démarche collective, requiert un travail profond sur soi se traduisant par un changement de vision sur soi, son fonctionnement, son potentiel, mais également sur ceux des autres.
En amont, des qualités humaines sont acceptées de façon égale, telles que le droit à l’erreur, l’empathie et également une plus grande autonomie.
Dans le monde du travail, le but est de permettre au salarié de développer ses propres forces de caractère au service d’un objectif commun. C’est ce qui va alors créer du sens à ses yeux.