En 2024, les entreprises en France se retrouvent face à une série de défis majeurs. Cela englobe des enjeux économiques, réglementaires et technologiques. Les priorités des directions financières 2024 sont influencées principalement par des facteurs tels que la gestion du cash et le pilotage de la performance. Ce sont des éléments-clés dans la gestion de la permacrise, tout comme la sécurisation de la trésorerie. La protection contre les cybermenaces et la gestion des talents sont les autres points critiques à prendre en compte. 

Ces priorités sont déterminées par les changements rapides et les incertitudes persistantes du paysage économique mondial. Cette situation est due en grande partie à la permacrise, terme utilisé pour décrire un environnement d'incertitude et de volatilité continue.

Pour relever ces défis, les directions financières doivent avant tout faire preuve de résilience. Elles doivent en outre investir dans des technologies innovantes et renforcer leur collaboration avec d'autres départements de l'entreprise. En adoptant une approche proactive et agile, elles peuvent dès lors jouer un rôle central dans la navigation des entreprises à travers les turbulences économiques et technologiques de l'année à venir.

La résilience des directions financières 2024 face à la permacrise

Les directions financières 2024 font face à une situation sans précédent, notamment avec l'avènement de la permacrise, une crise permanente qui exige une résilience accrue. Selon l’enquête « Relever les défis », menée l’année dernière par PwC France et Maghreb, en collaboration avec la DFCG (Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion), les DAF (directeurs administratifs et financiers) doivent naviguer dans un environnement économique marqué par l'incertitude et la volatilité. 

Malgré l’anticipation d'une reprise de croissance dans les trois prochaines années, le niveau de confiance des dirigeants financiers est en baisse, avec seulement 57 % d'entre eux qui se sentent confiants face aux perspectives de croissance à court terme, autrement dit à un an. Celui relatif aux perspectives de croissance sur 3 ans se situe quant à lui à 74 %. Ces chiffres ont progressivement perdu des points depuis 2022, où ils se situaient respectivement à 85 % et 87 %. 

Deux membres des directions financières analysent des statistiques à l'aide de leurs ordinateurs et de graphiques

Entre crise économique et incertitude géopolitique, la conjoncture internationale n’a de cesse d’empirer, et ce à plusieurs niveaux. Les avis convergent désormais vers une acceptation forcée de cette situation, où la volatilité est plus que jamais de mise. Il semble après tout préférable d’apprendre à vivre avec les risques, plutôt que de tenter de les contrôler à tout prix. C’est pourquoi il est important de bien les identifier, afin de définir de nouveaux objectifs en conséquence.

Directions financières 2024 : de nouvelles priorités en perspective

Pour faire face aux obstacles actuels, les directions financières 2024 doivent gagner en agilité et s'adapter aux risques qui persistent. Elles envisagent de ce fait d'activer plusieurs leviers de transformation, notamment : 

  • L'évolution des modèles de pilotage ;
  • La restructuration organisationnelle ;
  • Et l’activation des leviers technologiques.

Ces transformations visent à digitaliser la fonction finance et à optimiser l'efficacité opérationnelle, afin de mieux répondre aux enjeux des transformations à venir.

La gestion du cash et de la liquidité au premier plan

Selon la même étude PwC, pour la première fois en cinq ans, la gestion du cash et des financements prend la première place parmi les priorités des directions financières. Elle est suivie par le pilotage de la performance, tant pour les grands groupes que pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) et les petites et moyennes entreprises (PME). Cette évolution reflète la nécessité pour les entreprises de sécuriser leur trésorerie dans un contexte économique incertain. 

Les priorités des directions financières 2024

Les directeurs financiers envisagent d'investir dans de nouvelles technologies, pour améliorer la gestion de la trésorerie et anticiper les besoins de liquidité à court et moyen termes. Le recours aux logiciels de recouvrement de créances se considère également de plus en plus pour gérer le paiement des factures clients avec davantage d’aisance, grâce à l’automatisation. Une parfaite maîtrise du besoin en fonds de roulement (BFR) est désormais indispensable pour faire face à l’inflation découlant de la pandémie et des conflits internationaux actuels. Les entreprises sont d’ailleurs de plus en plus nombreuses à recourir au cash pooling pour fiabiliser leur prévision de trésorerie.

Des besoins accrus en nouveaux talents

La gestion des talents apparaît comme un autre impératif majeur à l’horizon 2024. Dans un contexte de mutations rapides et complexes, les équipes financières doivent être en mesure de s'adapter, tout en maintenant un haut niveau de performance. La rareté des profils qualifiés dans le domaine financier constitue un défi de taille. Les entreprises peinent en effet à attirer et fidéliser les talents nécessaires à la gestion des processus financiers. Cette situation se voit exacerbée par la nécessité croissante de compétences en gestion électronique des factures et en analyse de données. La transformation digitale et la dématérialisation des directions financières, bien que porteuses d'opportunités, accroissent ainsi la pression sur le recrutement de profils spécialisés.

Un directeur administratif et financier fait passer un entretien à une candidate dans un open space

Pour répondre à cette problématique, les directions financières doivent dès lors se centrer sur la gestion des talents. Cela implique non seulement de recruter des candidats qualifiés, mais aussi de les former et de les fidéliser. Certains leviers permettent d'attirer et de retenir les talents, comme :

  • Les politiques d’horaires flexibles et de télétravail ;
  • La création d'espaces de travail conviviaux ;
  • Ou encore la promotion d'une culture d'entreprise inclusive.

Par ailleurs, la collaboration avec les autres départements de l'entreprise revêt une importance capitale. Les projets pluridisciplinaires nécessitent effectivement une coopération étroite entre les équipes financières et les autres services. C’est pourquoi il est primordial d'encourager la collaboration, afin de favoriser l'émergence de solutions innovantes visant à renforcer la position stratégique des directions financières.

Une cybersécurité qui devient de plus en plus nécessaire

La cybersécurité émerge elle aussi comme une priorité croissante pour les sociétés en France. Avec la montée en puissance des menaces cyber, la sensibilisation des collaborateurs devient essentielle pour se protéger contre les cyberattaques. Cette affirmation est d’autant plus vraie pour les ETI et les PME, qui placent cette menace en deuxième position des principaux risques de cette année, entre l’inflation et la volatilité macro-économique. Celles-ci s’accordent effectivement à dire que ce risque-là grandit chaque année. C’est en tout cas l’opinion de 70 % des répondants, 49 % jugeant par ailleurs que leur entreprise n’est pas prête à y faire face.

Les DAF doivent par conséquent mettre en place des mesures de sécurité robustes, pour protéger les données sensibles de l'entreprise. Celles-ci passent avant tout par des actions de sensibilisation, suivies par un investissement croissant dans des solutions de cybersécurité.

Les leviers de protection face aux risques cyber

Des défis technologiques à relever

D’autres défis complexes sont à souligner. Ils vont de la gestion du cash à l'intégration de nouvelles technologies, telles que l'intelligence artificielle et la facture électronique. Pour y faire face, il est nécessaire : 

  • D’adopter une approche agile ;
  • D’investir dans la formation des équipes ;
  • Et de collaborer étroitement avec les autres départements de l'entreprise.

L’intelligence artificielle au service des directions financières

L'IA émerge comme une solution de choix dans de nombreux secteurs d’activité, en offrant des opportunités significatives pour améliorer : 

  • L'efficacité opérationnelle ;
  • La qualité de l'information financière ;
  • Et la prise de décisions. 

Selon l'étude réalisée par PwC, 45 % des directions financières envisagent d'investir dans l'IA d'ici trois ans. Les avantages attendus de l'intelligence artificielle générative comprennent notamment : 

  • L'automatisation des tâches manuelles et répétitives ;
  • Le recentrage des équipes sur des activités à plus forte valeur ajoutée ;
  • Une meilleure expérience client ;
  • L’optimisation de la détection des fraudes ;
  • Ainsi que l'amélioration globale de la qualité des informations financières.

Cependant, malgré son potentiel, l'IA soulève également des préoccupations en matière de cybersécurité, en raison de la sensibilité des données financières. Les directions financières 2024 doivent donc accorder une attention particulière à la sécurité des données lors de l'adoption de solutions d'IA. Elles ont tout intérêt à privilégier les plateformes cloud sécurisées et à renforcer les compétences digitales de leurs équipes.

Mise en place progressive de la facture électronique

Un autre défi technologique majeur de l’horizon 2024 est la mise en place progressive de la facture électronique. Avec la réforme du e-invoicing, toutes les entreprises françaises devront être en mesure de recevoir des factures électroniques à partir du 1er septembre 2026. Cette transition nécessite une préparation minutieuse. La Chambre de commerce et d'industrie (CCI) estime d’ailleurs la durée moyenne du projet entre 12 et 24 mois. Les entreprises doivent choisir entre différentes plateformes de dématérialisation. Elles doivent aussi s'assurer que leurs systèmes d'information sont capables d'intégrer les nouvelles exigences en matière de facturation électronique.

La conduite du changement joue un rôle essentiel dans la réussite de ce projet. Celui-ci s’accompagne d’un besoin de documentation, de communication et de formation pour assurer une transition fluide. Les sociétés doivent également veiller à ce que les factures électroniques soient conformes aux exigences légales. Celles-ci doivent en effet contenir toutes les mentions obligatoires, sous peine de retarder les délais de paiement.

 

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