Être une entreprise éthique est un enjeu pour toutes entreprises. Il est indéniable que toute activité économique génère des conséquences sur l'environnement et la société : pollution, épuisement des ressources naturelles, droits des travailleurs... Néanmoins, certaines entreprises s'efforcent de minimiser ces effets en adoptant des pratiques respectueuses de l'environnement et des droits de l'homme.

Entreprise éthique : qu’est-ce que c’est ?

L'éthique joue un rôle essentiel dans la durabilité d'une entreprise. Elle répond aux attentes des consommateurs et des employés.

Définition de l’entreprise éthique

L’éthique se définit comme un ensemble de principes moraux ou de règles morales orientant le comportement de chacun. Dans la pratique, une entreprise éthique se caractérise par des prises de décision, une stratégie économique et une communication alignées sur le respect : 

  • De l'environnement ; 
  • Des individus ;
  • Et de la justice.

Une entreprise doit ainsi générer un impact positif sur la société et l'environnement. Cet engagement se manifeste :

  • Tout d'abord, en réfléchissant à des valeurs en cohérence avec les objectifs de l'entreprise. Ces valeurs doivent être validées par l'ensemble des parties prenantes (collaborateurs, partenaires et fournisseurs) ;
  • Ensuite, par la mise en œuvre des valeurs de l'entreprise à travers des processus, des objectifs et des indicateurs de suivi ;
  • Puis, par l'instauration d'actions morales et éco-responsables ;
  • Et enfin par le respect des réglementations en vigueur, avec une attention particulière portée à la lutte contre la corruption, au cœur des dispositions de la loi Sapin II.
 

Bon à savoir 

Il est important de noter que les valeurs à observer ne sont pas dictées par une entité externe, mais sont déterminées par l'entreprise elle-même.

Entreprise éthique et Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) 

L’éthique est un fondement essentiel de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), En effet, elle garantit la mise en pratique des trois piliers de la RSE, à savoir :

  • Premièrement, environnemental ;
  • Deuxièmement, social 
  • Et troisièmement, économique.

En effet, la RSE reflète l'apport des entreprises aux défis du développement durable et représente un levier essentiel pour devenir une entreprise responsable. En intégrant de manière volontaire les préoccupations sociales et environnementales dans ses activités, une entreprise s'engage à avoir un impact positif sur la société tout en préservant sa viabilité économique.

Le respect de l’environnement

Une entreprise éthique qui respecte l'environnement.

Le respect de l'environnement constitue le premier domaine d'intervention de la RSE. Pour générer un impact environnemental positif, une entreprise peut privilégier l'utilisation de technologies écologiques ou orienter son activité vers des produits à faible incidence environnementale. De plus, elle doit envisager des solutions pour réduire la pollution, gérer efficacement les déchets et préserver la biodiversité.

Collaborer avec des fournisseurs locaux qui accordent une importance particulière à ces préoccupations permet également d'agir directement sur l'environnement. Enfin, proposer des solutions ou des services visant à réduire la consommation d'énergies fossiles et de ressources non renouvelables représente aussi une manière d'avoir un impact positif sur l'environnement.

L’impact social

Le deuxième domaine d'action concerne l'impact social. Offrir un environnement professionnel sain et des conditions de travail épanouissantes contribue à une démarche RSE de qualité. Cela implique le respect des normes de sécurité et une considération envers les collaborateurs. 

À cet égard, l'entreprise peut favoriser par exemple : 

  • Un esprit ouvert au dialogue ;
  • Écouter de nouvelles propositions ;
  • Innover en matière de handicap ou de formation ;
  • Promouvoir la diversité ;
  • Mettre en place des procédures pour garantir le respect des droits de l'homme, notamment au sein de ses filiales et avec ses partenaires. 

En outre, la création d'une éthique d'entreprise s'articule autour de la transparence fiscale et d'une répartition équitable des richesses au sein de l'organisation. Il est également essentiel de prendre en compte le respect du consommateur.

L’impact sociétal

Le troisième domaine d'action concerne l'impact sociétal. Il vise à déterminer comment les activités d'une entreprise peuvent directement profiter au territoire dans lequel elle est implantée. 

Pour ce faire, l'entreprise peut engager un dialogue avec les organismes publics et les riverains afin que ses activités répondent à leurs besoins. Souvent, elle favorise l'emploi local. De plus, la simple mise en œuvre d'une approche respectueuse du droit et des obligations fiscales contribue au bien-être de l'ensemble de la société.

 

Bon à savoir

Pour faciliter la mise en place d'une démarche RSE, il est recommandé aux entreprises de s'adresser à la plateforme RSE, dont le rôle est de promouvoir et de soutenir les différentes initiatives volontaires de responsabilité sociétale des entreprises émanant d'acteurs privés. Il est important de noter l'existence de labels RSE et certifications pour reconnaître ces démarches.

Entreprise éthique : la responsabilité des consommateurs et des employés

L'intégration des préoccupations environnementales et humaines représente l'une des principales attentes des consommateurs. En effet, d’après un rapport publié par Salesforce : 

  • 66 % des Français souhaitent que les entreprises adoptent des pratiques éthiques et accordent de l'importance aux intérêts de leurs communautés. 
  • Parmi les répondants, 48 % privilégient les structures faisant preuve de générosité.
  • De plus, 63 % favorisent celles qui adoptent des pratiques respectueuses de l'environnement.

En ce qui concerne les employés, une étude CSA réalisée pour LinkedIn révèle qu'une entreprise écoresponsable suscite davantage d'attrait que ses concurrents non engagés. À titre d'exemple, avec des offres équivalentes, 78 % des salariés opteraient pour une entreprise engagée dans la transition écologique.

À long terme, la satisfaction des clients et des parties prenantes offre à l'entreprise plusieurs avantages, notamment :

  • Une augmentation du chiffre d'affaires ;
  • Une fidélisation des consommateurs en répondant à leurs attentes ;
  • Un renforcement du sentiment d'appartenance des employés ;
  • Une réalisation d'économies ;
  • Un évitement des conflits ;
  • Une anticipation des besoins du marché et des évolutions réglementaires.

Entreprise éthique : les caractéristiques 

Une entreprise éthique qui respecte les droits de l'homme.

Une entreprise est caractérisée comme éthique d’après plusieurs critères environnementaux et humains. 

Des engagements écologiques ambitieux

En premier lieu, une entreprise éthique se distingue par son engagement à réduire au maximum son impact sur l'environnement. L'objectif est de générer des revenus sans causer de préjudice à notre planète et à nos ressources.

L'adoption de pratiques durables est essentielle, telles que :

1. La conception écologique ;

2. La réduction des déchets et la pratique du recyclage ;

3. Les économies d'énergie ;

4. Le remplacement des énergies fossiles par des énergies renouvelables ;

5. La diminution de l'empreinte carbone résultant de ses activités ;

6. La gestion durable de la chaîne de valeur et la sélection de fournisseurs en accord avec les valeurs de l'entreprise ;

7. Le choix des matières premières.

Au-delà de contribuer à la préservation de l'environnement, l'entreprise se conforme aux réglementations environnementales actuelles et futures.

Une communication ouverte et transparente 

La législation française en matière de Responsabilité Sociétale des Entreprises requiert des entreprises une communication transparente. C’est le cas particulièrement en ce qui concerne le développement durable et les droits de l'homme. 

La loi sur la transition écologique et énergétique de 2015 impose aux entreprises l'obligation de communiquer sur les risques climatiques et les mesures prises pour réduire leur impact environnemental.

Par ailleurs, les lois Grenelle I de 2007 et II de 2010 définissent les obligations de reporting pour certaines entreprises françaises. Celles-ci sont tenues de partager publiquement des informations sur leur performance environnementale et sociale.

En résumé, une communication éthique se traduit par une transparence envers les clients, les employés et le public. Les pratiques, politiques, valeurs et impacts sociaux et environnementaux de l'entreprise doivent être clairement énoncés.

L'objectif est ainsi d'éviter tout risque de « greenwashing » et de « greenhushing ».

Le respect des droits de l’homme

Au-delà de sa contribution à la lutte contre le dérèglement climatique, une entreprise éthique s'engage à respecter les droits de l'Homme : 

  • De ses employés ;
  • De ses fournisseurs ;
  • Et de l'ensemble de ses parties prenantes.

 Divers critères doivent être pris en considération :

  • Assurer de bonnes conditions de travail, comprenant des locaux sains et sécurisés, des horaires décents et une rémunération adéquate ;
  • Respecter les droits des employés en veillant à leur bien-être, à leur santé et à leur sécurité ;
  • Lutter contre l'exclusion et la discrimination ;
  • Promouvoir l'égalité entre les genres ;
  • S'assurer que les fournisseurs respectent les normes éthiques, en interdisant tout travail forcé ou le travail des enfants.

Une entreprise engagée socialement

En tant que membre intégré de la communauté, une entreprise a la capacité - et la responsabilité - de minimiser son impact en apportant une contribution positive à la société de diverses manières :

1. Renforcer ses liens locaux ;

2. Améliorer l'insertion professionnelle de certaines populations ;

3. Réduire les impacts liés à l'extraction des ressources et à la production des biens ;

4. Développer des produits et services inclusifs ;

5. Lutter contre les inégalités économiques, sociales et culturelles.

 

Bon à savoir  

En accord avec l'Article 2 de la Loi n° 2014-856 du 31 juillet 2014 concernant l'économie sociale et solidaire, une entreprise est reconnue comme ayant une utilité sociale lorsqu'elle fournit un soutien aux personnes en situation de fragilité, participe à la prévention des exclusions et s'investit en faveur du développement durable.

Employés heureux de travailler dans une entreprise éthique

Entreprise éthique : comment l’évaluer ?

Les outils ci-dessous permettent aux consommateurs d'évaluer l'éthique d'une entreprise, tout en offrant aux organisations la possibilité de mesurer leur niveau d'implication et de le renforcer.

La charte éthique

Une charte éthique énonce de manière détaillée les principes éthiques en matière environnementale et sociale, ainsi que les valeurs morales d'une entreprise. Bien que non obligatoire, ce document s'intègre dans la stratégie RSE de l'entreprise et concrétise son engagement envers des pratiques éthiques.

Au-delà de la définition des valeurs à adopter, la charte éthique établit un code de conduite et un guide de bonnes pratiques que les employés et les parties prenantes doivent suivre. Cela peut englober des actions telles que la réduction des déchets ou la garantie de la sécurité et de la santé des travailleurs.

Les certifications et les labels

Divers labels permettent de certifier la mise en place d'une démarche RSE, attestant ainsi de l'éthique d'une entreprise :

1. Le label ISO 26000 : cette norme internationale en matière de responsabilité sociétale des entreprises établit le cadre à respecter pour instaurer une démarche de développement durable au sein de ses activités.

2. Le label Lucie : aligné sur la norme ISO 26000, ce label guide les entreprises dans l'intégration de la RSE et du développement durable dans leurs opérations.

3. Le label BCorp : attribué aux entreprises à but lucratif qui s'engagent en faveur du bien commun tout en maintenant leur rentabilité. En prenant en compte les enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux, une entreprise doit contribuer au développement d'une économie inclusive, régénérative et équitable.

Au-delà de confirmer l'engagement de l'entreprise en faveur de la protection des droits de l'homme et de l'environnement, ces labels constituent un avantage concurrentiel réel. Ils assurent la mise en œuvre de mesures environnementales et sociales, ainsi que l'engagement de l'entreprise à atténuer les impacts de ses activités.

L’indice de durabilité

L'indice de durabilité, issu de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire du 10 février 2020, se révèle être un outil précieux pour assurer la durabilité des produits et services de l'entreprise. Son objectif est de lutter contre l'obsolescence programmée en prolongeant la durée de vie des produits concernés.

Une évaluation de durabilité, notée sur 100, est assignée aux produits de l'entreprise en fonction de plusieurs critères, notamment :

  • Les matériaux employés, privilégiant la robustesse, le caractère renouvelable et la possibilité de réparation.
  • La méthode de conception, mettant fortement l'accent sur l'écoconception.
  • L'impact des processus de conception sur les êtres vivants, la société et l'environnement, visant à minimiser autant que possible cet impact.

Le plan de vigilance

Le dispositif de vigilance a été instauré à la suite de la tragédie du Rana Plaza. Cet édifice, situé au Bangladesh, abritait les ateliers de confection de sous-traitants de grandes marques de vêtements, présentant des conditions de sécurité insuffisantes et employant de nombreux salariés, principalement des femmes et des enfants, avec des rémunérations précaires.

L'effondrement du Rana Plaza en 2013 a entraîné la mort de plus de 1 000 personnes, se classant parmi les catastrophes les plus meurtrières de l'histoire du travail. 

En réponse à cette tragédie, le gouvernement français a promulgué la loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d'ordres. Cette législation impose aux multinationales françaises de plus de 5 000 salariés de garantir que leurs sous-traitants respectent les droits de l'homme et l'environnement. 

Elles sont tenues d'établir un Plan de vigilance et de prendre les mesures nécessaires pour : « Prévenir les atteintes graves aux droits humains, aux libertés fondamentales, à la santé et à la sécurité des personnes, ainsi qu'à l'environnement. »

Diffusé sur le site Internet des entreprises ciblées, ce texte a pour objectif de :

1. Élaborer une cartographie des risques ;

2. Évaluer de manière régulière les parties prenantes ;

3. Mettre en place des actions visant à prévenir les atteintes graves et à atténuer les risques ;

4. Assurer le suivi et l'évaluation des mesures en cours ;

5. Instaurer un mécanisme d'alerte.

La déclaration de performance extra-financière (DPEF)

Les entreprises portent une responsabilité non seulement financière, mais aussi environnementale et sociale. C'est dans cette optique que la Déclaration de Performance Extra-Financière (DPEF) a été instaurée. Ce rapport non financier détaille l'ensemble des initiatives de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) mises en œuvre au sein d'une entreprise.

La DPEF est obligatoire pour :

1. Les sociétés cotées, ayant un effectif dépassant les 500 employés et dont le bilan excède 20 millions d'euros, ou dont le chiffre d'affaires est supérieur à 40 millions d'euros.

2. Les entreprises non cotées, ayant un effectif moyen de 500 employés, dont le bilan ou le chiffre d'affaires dépasse les 100 millions d'euros.

En tout, environ 3 800 entreprises françaises seraient concernées.

Le bilan carbone

L'évaluation des émissions de gaz à effet de serre (GES) est essentielle pour toute entreprise souhaitant minimiser son impact environnemental. La réalisation d'actions de réduction nécessite une quantification préalable des émissions, et c'est à ce stade que le bilan carbone intervient. Cette analyse identifie les sources d'émissions les plus significatives et fournit une base solide pour définir des objectifs de réduction concrets.

Par ailleurs, l'établissement d'un Bilan GES réglementaire (BEGES) est une obligation pour les entités suivantes :

  • Les entreprises employant plus de 500 salariés ;
  • Les entreprises employant plus de 250 salariés dans les départements d'outre-mer ;
  • Les personnes morales de droit public comptant plus de 250 personnes ;
  • Toutes les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants.

De plus, ces entités sont tenues de publier leur bilan carbone sur le site de l’ADEME, exposant ainsi l'impact réel de leurs activités, leur plan d'action, ainsi que des objectifs de réduction concrets.

En consultant ce document, les consommateurs peuvent s'assurer que les actions d'une entreprise sont conformes aux engagements exprimés dans sa communication.

Exemple d’entreprises éthiques 

Les entreprises avec une affinité éthique très bonne sont, par exemple :

1. Helios

2. Veja

3. Enercoop

4. Biocoop

5. Jeujura

6. Bioburger

7. Ilek

8. MAIF

9. Weleda

10. Le Slip Français

11. Ma French Bank

12. La Camif

13. Vrai Triballat Noyal

14. Fleurivore

15. Bioviva

Entreprise éthique : tableau récapitulatif 

Catégorie Points clés
Définition de l'entreprise éthique - Ensemble de principes moraux guidant le comportement de l'entreprise.
  - Décisions, stratégie et communication alignées sur le respect de l'environnement, des individus et de la justice.
  - Génération d'un impact positif sur la société et l'environnement.
Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) - Trois piliers : environnemental, social, économique.
Caractéristiques d'une entreprise éthique - Engagements écologiques ambitieux : écoconception, réduction des déchets, énergies renouvelables.
  - Communication ouverte et transparente pour éviter le "greenwashing".
  - Respect des droits de l'homme pour les employés, fournisseurs et parties prenantes.
  - Contribution sociale : renforcement des liens locaux, réduction des inégalités.
Évaluation de l'éthique d'une entreprise - Charte éthique : détaillant les principes et valeurs morales.
  - Certifications et labels : ISO 26000, Lucie, BCorp.
  - Indice de durabilité, plan de vigilance, déclaration de performance extra-financière.
  - Bilan carbone : évaluation des émissions de gaz à effet de serre.