Unseenlabs envoie son quatrième satellite dans l’espace
Unseenlabs, jeune pousse installée à Rennes, envoie dans l’espace son quatrième nanosatellite avec le soutien d’Arianespace.
Après avoir effectué ses premiers lancements avec l’Américain Rocket Lab, Unseenlabs a mis son satellite BRO-4 en orbite avec un lanceur Vega du Français Arianespace. L’opération s’est déroulée dans la nuit du 16 au 17 août 2021. Pesant dix kilos, le rôle principal du satellite est d’observer le trafic maritime.
Unseenlabs et Arianespace partent à la conquête de l’espace
Depuis quelques années, de plus en plus de start-up partent à la conquête de l’espace en y lançant leurs propres satellites. « Pour développer nos services de surveillance en mer, nous avons besoin de données. Notre efficacité opérationnelle repose sur ces dernières », explique Jonathan Galic, président et cofondateur de la SpaceTech Unseenlabs, qui a réalisé le lancement de son quatrième satellite dans la nuit du lundi 16 au mardi 17 août 2021.
Se positionner en milieu de gamme, entre les prix bas de SpaceX et le service intransigeant de Rocket Lab, tel est l’objectif d’ArianeGroup. « Le premier peut être assimilé à un train. On prend sa place et on arrive à destination sans pouvoir s’arrêter en chemin. Le deuxième a plus à voir avec le taxi : on choisit son arrivée précise, tout en payant un coût élevé », se réjouit Marino Fragnito, directeur de Vega au comité exécutif d’Arianespace.
Des satellites de configurations variées
D’une part, Unseenlabs s’est tourné vers le lanceur d’Arianespace pour une raison précise. En effet, celui-ci peut atteindre une gamme d’orbites comprises entre 540 et 640 kilomètres d’altitude. « Les systèmes capables d’effectuer un rallumage en orbite sont encore rares, alors qu’ils permettent d’économiser en carburant… et sont donc plus accessibles », indique Jonathan Galic. Ce dernier souhaite constituer une constellation de 20 à 30 satellites qui couvrira la totalité des océans. Cela sera notamment possible grâce à l’intervention de la solution de surveillance des navires d’ici à 2025.
D’autre part, Vega est apte à accueillir des satellites de configurations variées. « Si nous comptons bien rester dans la gamme des microsatellites, nous pourrions éventuellement en envoyer de plus gros avec ce lanceur moyen », précise le dirigeant de la jeune pousse bretonne.
Une qualité de service irréprochable pour les clients
Le projet vise à apporter une qualité de service aux petits et gros clients. Les « petits » clients, aussi appelés « passagers auxiliaires », bénéficient d’une qualité de service qui leur permet d’améliorer le positionnement de leurs satellites. Marino Fragnito affirme qu’« ils sont particulièrement adaptés pour maximiser le remplissage du lanceur ». Toujours selon lui, l’intérêt croissant des fonds d’investissement pour les SpaceTech européennes va « changer la donne ».
Le choix d’Unseenlabs s’est tourné vers Arianespace pour ses critères techniques, mais également pour des raisons d’autorité. « C’est rassurant que le lancement ait lieu en Guyane, sans avoir de frontière à traverser. Les États-Unis ne sont pas les derniers en matière de captation de propriété intellectuelle », détaille Jonathan Galic.
La start-up tricolore, qui a levé 20 millions d’euros fin avril 2021, projette d’optimiser sa technologie de captation des ondes radiofréquences d’ici à son prochain lancement. Le but ? Couvrir de nouveaux cas d’usage.