Lancée en 2018, MexBrain vient de boucler une levée de fonds conséquente de 5,75 millions d’euros. Cet investissement permettra de financer le premier essai clinique prévu en 2022.

Un procédé associant dialyse et nanotechnologie

Grâce à son procédé d’extraction des métaux lourds dans le sang, MexBrain souhaite réguler le manque ou l’excès de certains éléments engendrant d’importants problèmes. On retrouve, par exemple, la maladie de Wilson se caractérisant par une accumulation de cuivre dans le foie et le cerveau. Cet excès de cuivre conduit à des troubles neurologiques et hépatiques graves chez les personnes qui souffrent de cette maladie. 

Olivier Tillement et François Lux sont les deux chercheurs à l’initiative de ce projet. Il consiste à associer des cathéters de microdialyse et des nanotechnologies capables de détecter les métaux. Cette recherche a suscité l’attention de Thomas Brichat et Sébastien Groyer qui n’ont pas hésité à se joindre au projet. « Nous avons tout de suite vu le potentiel du projet et avant même de débuter les premières manipulations, nous avons créé l’entreprise », confirme Thomas Brichart. 

La solution a été travaillée en cours de route grâce aux essais effectués. À l’heure actuelle, MexBrain utilise un système de dialyse classique au lieu de la microdialyse. Ce système de dialyse se couple également à une nanotechnologie élaborée par la start-up. Ainsi, en se basant sur la nanotechnologie qu’elle a développée, MexBrain est capable de capter une quantité plus conséquente de métaux dans le dialysant. De ce fait, elle parvient à les extraire du sang. « Le concept est simple, mais c’est son application qui est complexe, car il existe une multitude d’équilibres qui se superposent les uns aux autres et les ions métalliques ne sont pas libres de passer par la membrane facilement ». 

Une levée de fonds vouée à concrétiser le projet 

La start-up a séduit la région Rhône-Alpes, Pulsalys ainsi que l’Institut Lumière Matière. Son projet innovant est d’ailleurs en phase de test depuis deux ans. Les essais se focalisent principalement sur des « fluides reconstitués mimant le sang, sur de petits animaux comme le rat, puis sur des fluides plus complexes, sur du sang humain et sur du mouton », explique Sébastien Groyer. C’est grâce à cela que la solution de MexBrain a été en mesure de démontrer sa capacité d’extraction. 

De plus, les fondateurs ont réussi à boucler un tour de table de 5,75 millions d’euros auprès d’Arbevel, du fonds French Tech Seed et de Kreaxi. MexBrain peut donc passer à la phase suivante de ses essais et continuer son développement.

Des essais cliniques en devenir pour MexBrain

En premier lieu, l’essai clinique devrait commencer au début de l’année 2022. Il se focalisera notamment sur la maladie de Parkinson et sera testé sur des cas aigus. « Lorsqu’on diagnostique la maladie, le taux de cuivre est généralement très élevé, car la personne en a accumulé pendant 10 ou 20 ans. Des traitements existent, mais ils sont assez lents à agir, car de fortes doses engendrent des effets secondaires importants. Avec notre solution, nous pourrions permettre de réduire rapidement ce taux plutôt que de devoir atteindre six mois, par exemple », souligne Thomas Brichart. De ce fait, il sera primordial pour les sujets de réaliser des dialyses durant quelques semaines, voire quelques mois, avant l’instauration d’un protocole médicamenteux. 

Dans un second temps, MexBrain envisage de déployer sa solution pour d’autres pathologies comme la transplantation, la septicémie ou l’hémochromatose. La start-up projette également de mettre sa solution sur le marché d’ici 2024, en attendant d’obtenir les certifications nécessaires. La concrétisation des projets dépendra, en somme, des résultats des essais.