BforCure réussit une levée de 2,8 millions d’euros
BforCure obtient 2,8 millions d'euros pour détecter les variants de la Covid-19 de manière plus rapide. Le financement a été mené par Bpifrance.
BforCure boucle un second tour de table de 2,8 millions d’euros, après une première levée réussie de 2 millions d’euros en septembre. L’opération, menée par Bpifrance, favorisera l’accélération de la détection des variants de la Covid-19. Pour ce faire, la jeune pousse s’appuiera sur son atout : son laboratoire mobile et connecté. La biotech travaille aussi sur une plateforme cloud sécurisée, opérée par Google, pour émettre facilement les données aux autorités sanitaires, afin de surveiller la tendance épidémiologique.
Des agents pathogènes détectés en 15 minutes
BforCure, start-up spécialisée dans la détection ultra-rapide du SARS-CoV-2, vient de recevoir un financement de 2,8 millions d’euros de Bpifrance. L’opération tend à déployer le projet « CovVADIS » (Coronavirus Variant Diagnostic Solution) qui détecte en l’espace de 15 minutes les variants du SARS-CoV-2, le virus à l’origine de la Covid-2.
Fondée en 2018, BforCure est une biotech basée à Montreuil. Elle a pensé un automate mobile et connecté, nommé Chronos DX. Ce dernier est capable de détecter en moins de 15 minutes des agents pathogènes et des biomarqueurs.
Grâce à cette innovation, le laboratoire a obtenu le marquage CE IVD (diagnostic in vitro), en avril 2021. Ce marquage a ainsi pu permettre sa commercialisation sur le marché européen.
BforCure, une technologie de pointe
Chronos DX utilise la technologie « Fastgene », créée par Elvesys, la grande sœur de BforCure. Cette technologie permet de miniaturiser le procédé de biologie moléculaire « PCR » sur une puce. Celle-ci est ensuite introduite dans l’automate. Ce procédé permet de dupliquer en grand nombre une séquence d’ARN à partir d’une faible quantité.
Le premier cas d’usage de ce laboratoire se concentre sur le dépistage du SARS-CoV-2. Maël Le Berre, CEO et CTO de BforCure, précise qu’il y a actuellement, « une vingtaine de machines » installées en France, dans des laboratoires, des hôpitaux et également à l’aéroport de Marseille Provence.
Une réduction du délai entre l’analyse et le contact tracing
« L’objectif est de raccourcir le délai entre l’analyse d’un échantillon chez un patient suspecté d’être infecté et le moment où les pouvoirs publics peuvent prendre les mesures appropriées », détaille Christophe Pannetier, cofondateur et directeur scientifique de la pépite.
De ce fait, BforCure se focalise sur les réactifs afin de trouver les nouveaux variants de la Covid-19. À ce jour, Chronos DX permet de détecter le variant Delta de manière effective. Dorénavant, l’enjeu de la biotech consiste à pouvoir développer un test apte à différencier Delta d’Omicron.
La réussite de cette mission sera conduite via l’intervention du projet CovVADIS. En effet, « il va permettre d’automatiser le processus de développement des tests. Là où il faut en général un mois et demi pour développer un test, nous passons à 15 jours ». Le test en question sera disponible d’ici à quelques semaines, en vue de démasquer le variant Omicron.
D’autre part, les fonds de Bpifrance permettront de produire plus de réactifs, sur une base quotidienne. « Nous devrions être capables de produire 10 000 réactifs par jour, contre près de 1000 aujourd’hui », affirme Maël Le Berre.
BforCure assure la connexion des laboratoires au cloud
Enfin, BforCure travaille également sur le contact tracing et la surveillance épidémiologique destinés aux autorités sanitaires. Dès que l’automate a analysé l’échantillon, le résultat sera envoyé sur un cloud nommé Gaia. Ce dernier est, par ailleurs, en cours de développement.
« À terme, une fois qu’il y aura un nombre de machines assez important en France, Santé Publique France ou les Agences régionales de santé pourront se connecter directement sur ce cloud et connaître en temps réel le dépistage du porteur d’un variant », explique Christophe Pannetier.