Covid-19 et start-up : quels secteurs ont profité de la crise ?
Covid-19 et start-up : innovation ou réinvention, quels domaines d’activité ont tiré leur épingle de la crise sanitaire ?
Quelle place occupe l’entrepreneuriat en France à l’heure de la crise sanitaire ? E-commerce, dispositifs en ligne, technologies médicales ou aménagement de la circulation urbaine… Covid-19 et start-up : quels domaines d’activité ont su tirer des bénéfices, innover ou se réinventer malgré ce contexte de crise économique ?
L’entrepreneuriat Français
Depuis quelques années, la tendance est à la création ou reprise d’entreprise. Le principe de l’entrepreneuriat réside, comme l’indique son sens étymologique, dans le fait de mener une activité dont on est le seul initiateur. Et l’envie d’entreprendre ne date pas d’hier ! Depuis la mise en place d’un nouveau régime en 2009, la démocratisation du statut d’auto-entrepreneur et l’ouverture d’esprit grandissante sur le sujet ont contribué à la naissance d’un grand nombre de start-up. Entre 2009 et 2016, le nombre de créations d’entreprises françaises avoisinait les 250 à 300 000 par an. Dès fin 2017, grâce à la simplification des procédures administratives, on atteignait finalement les 550 000 dans l’hexagone.
L’entrepreneuriat à l’heure de la crise sanitaire
Depuis maintenant plus d’un an, de nombreux secteurs d’activité subissent les conséquences liées à la crise sanitaire. Culture, voyage, restauration… l’indicateur de nombreuses entreprises stagne au rouge. Dans ce tunnel sans fin, la volonté d’entreprendre reste, quant à elle, en vogue et agit en faveur des Français.
Le désir d’entreprendre
Dans un contexte de crise économique inédit, le désir d’entreprendre reste d’actualité ! En effet, selon une étude réalisée par Harris Interactive pour la Fondation Entreprendre, l’entrepreneuriat serait perçu comme une alternative professionnelle intéressante dans le contexte actuel par 50 % des Français. Par ailleurs, 45 % la classifie comme une alternative « tentante ». D’autre part, 76 % de la population nationale estime que la création d’une entreprise représente un levier de réalisation personnelle. Les répondants estiment également qu’elle est synonyme d’indépendance et de liberté.
L’action d’entreprendre
Un an après la chute de l’économie, la création d’entreprises est pour sa part en plein avènement. En effet, d’après l’Insee, depuis la fin du premier confinement, la création d’entreprise connait une hausse constante et ce, d’un mois à l’autre, avec une hausse générale de 3,8 % sur une période de 12 mois. La même étude* nous indique que les secteurs ayant vécu l’augmentation de créations d’entreprises la plus significative sont la livraison de repas, avec une croissance de 78 % et la vente e-commerce, avec une augmentation de 58 %. À contrario, le secteur de la restauration a subi une chute de 100 %.
*Comparaison faite entre la période de janvier à février 2020 et la période de mars à mai 2020
Covid-19 VS start-up : zoom sur les secteurs qui ne connaissent pas la crise
Depuis le début de la crise sanitaire, début 2020, les entreprises souffrent de la crise économique. Toutes ? Non. Si Covid-19 et start-up n’ont pas fait bon ménage pour beaucoup, ce combo a parfois été synonyme d’opportunités. En effet, bien que de nombreux secteurs aient fait face à la crise à contre-courant, d’autres se sont montrés particulièrement résistants en avançant le vent dans le dos. Véritable coup de boost pour certains, occasion saisie en vol pour d’autres… Tour d’horizon des domaines d’activité qui ont tiré leur épingle de la crise !
Covid-19 VS start-up : Team coup de boost !
Medtech
Développé depuis quelques années, l’écosystème de la medtech intègre les technologies de communication et d’information au domaine de la santé. Face à l’explosion des consultations à distance pendant la période du confinement, ce secteur a bénéficié d’un regain de popularité et s’est renouvelé avec le développement de nombreux outils pour les professionnels. Ces outils émergents, aussi bien dédiés à la prise en charge des patients qu’au domaine de la recherche, définissent la médecine de demain.
Avec plus de 40 millions d’inscrits, la plateforme de rendez-vous médicaux en ligne et de gestion des téléconsultations Doctolib se place en troisième position des start-up qui résistent le mieux à la crise sanitaire selon le palmarès LinkedIn Top Startups 2020. Le service est particulièrement sollicité depuis le début de la crise du coronavirus.
E-commerce
Qui dit crise, dit évolution des modes de consommation. À l’ère où de nombreux commerces sont considérés comme « non-essentiels », le secteur du e-commerce a quant à lui augmenté son bénéfice. Avec un volume d’opérations déjà considérable au printemps 2020, le e-commerce enregistre à ce jour un bond encore plus prodigieux. Qu’il s’agisse de grands groupes, d’applications ou d’e-boutiques, le secteur de la vente en ligne palliant aux fermetures et aux restrictions de déplacements a donc mis le pied dans l’accélérateur.
ManoMano, start-up spécialisée dans la vente en ligne d’articles de jardinage et de bricolage, a vu ses ventes exploser au cours de l’année 2020. Cette plateforme e-commerce, fondée en 2013, sort donc en vainqueur avec la multiplication par 2 de son volume d’affaires.
Livraison à domicile
Toujours au registre des nouveaux modes de consommation, la tendance s’est largement tournée vers la livraison à domicile. En effet, les start-up spécialisées dans la livraison de repas et de courses en tous genres, se sont installées dans la durée faisant ainsi profiter aussi bien les acteurs de la logistique du e-commerce que les intervenants et de la chaîne technologique. Ce concept, déjà existant dans « le monde d’avant » a vu éclore de nouvelles entités et services d’une part et redonner vie à des dispositifs quelque peu oubliés de l’autre.
Lancée en 2016, Shopopop soutient le principe de la livraison collaborative entre particuliers. Cette plateforme, qui revendique désormais 400 000 utilisateurs, a vu son nombre de commandes décoller pendant le premier confinement et a reçu de nouvelles propositions de collaboration avec des grands groupes et enseignes depuis.
Équipements audiovisuels et solutions collaboratives
À l’heure ou le télétravail est plébiscité par le gouvernement et les sociétés de services de manière générale, les fournisseurs d’équipements et de solutions digitales sont sur le qui-vive. Et bien que principalement présente dans le secteur professionnel, la solution de réunion virtuelle s’est aussi grandement installée dans nos salons favorisant ainsi les interactions à distance. Sur un marché déjà bien occupé, les start-up spécialisées dans les outils de visioconférence sont revenus plus fortes et plus innovantes avec la Covid-19.
Révolution dans le secteur de l’audiovisuel, la start-up française La Vitre propose une version revisitée de la visioconférence. La jeune pousse dépoussière les codes de la visioconférence avec un air de téléportation. C’est à travers un écran à taille réelle que les interlocuteurs se retrouvent, debout. On peut ainsi se retrouver en face de son collègue, comme si on le rencontrait à la machine à café. La Vitre, qui avait installé son dispositif dans les Ephad durant le confinement, revendiquait 122 « vitres » fin 2020.
Service de transport urbain
Érigé comme une véritable barrière contre le coronavirus, le vélo s’offre une deuxième jeunesse ! Ce regain de popularité offre à cette pratique sportive un développement éclair. Les deux roues sillonnent donc les routes pour le plus grand bonheur des réparateurs et fournisseurs de vélos, trottinettes ou scooter en libre-service.
Implantée dans le secteur du vélo, la start-up Cyclofix a su profiter de la crise. Lancée en 2016, la jeune pousse française voit le contexte actuel comme une aubaine pour son activité dédiée à la réparation de vélos et de trottinettes à domicile. Au cours des derniers mois, la demande s’est multipliée par 10 pour la jeune pousse.
Fintech
Entre innovation et digitalisation, le succès des acteurs de la Fintech est à son apogée depuis plus d’un an. Avec des services de paiement, d’investissement et de financement en ligne adaptés à la crise sanitaire, cet écosystème revendique des solutions qui répondent aux contraintes de la situation actuelle. Les fintechs ont tiré un réel avantage de la crise avec des services entièrement digitalisés.
En 9e position du palmarès des start-up qui résistent le mieux à la crise sanitaire selon le LinkedIn Top Startups 2020, Quonto, spécialiste des comptes bancaires pour professionnels, s’en est tiré haut la main. En effet, la numérisation de l’intégralité de ses services lui ont permis de rebondir, allant jusqu’à l’augmentation de ses effectifs en fin d’année 2020.
Covid-19 VS start-up : Team action réaction !
D’autres acteurs du monde de la start-up ont parfois su changer leur fusil d’épaule pour répondre à la nouvelle donne pendant que d’autres ont carrément vu le jour grâce à la crise !
Services de désinfection
Du côté des marchés en pleine expansion, le secteur de la désinfection sort le grand jeu et pour cause… Dans le contexte actuel, les professionnels et les particuliers prennent conscience de l’insuffisance des règles d’hygiène habituelles. Dans cette course folle, les solutions de purification se multiplient sous toutes leurs formes.
Le Robot de décontamination de Shark Robotic en est le parfait exemple. Initialement connue pour son robot pompier ayant prêté main forte lors de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris, la start-up Shark Robotics a, dès le mois d’avril 2020, développé un robot de décontamination à grande échelle pour s’adapter à la demande. Ce dernier pulvérise du liquide désinfectant et tue les micro-organismes pathogènes présents dans les lieux publics et hôpitaux.
Solutions médicales
Objectif numéro un de cette guerre sanitaire ? Trouver un traitement ! Bien que de nombreuses entreprises se soient placées dans les rangs, chacune avec sa propre approche, le remède à l’épidémie n’est pas si facile à trouver. Vaccin, traitement curatif… les start-up du domaine ont mis leurs projets sur pause pour se consacrer au besoin criant créé par la Covid-19. Les essais cliniques sillonnent le monde et risquent de faire les choux gras de bons nombres pour encore longtemps.
Dans une course effrénée pour la découverte d’un remède miracle, les laboratoires ont donné corps et âme. Parmi eux, la start-up Signia Therapeutic, issue du laboratoire lyonnais VirPath. Cette dernière a confirmé son efficacité grâce à la validation d’un candidat médicament contre la Covid-19 et ce, seulement 3 semaines après la réception des échantillons du virus.
Dépistage
Pour assurer un retour à la normale, le dépistage à grande échelle est nécessaire. PCR, antigènes, anticorps… Tous les moyens sont bons pour détecter le virus de manière massive, efficace et rapide. Là encore, il s’agit d’un marché qui n’a eu d’autres choix que de se renouveler et de dédier tous ses efforts à la crise sanitaire.
Dès les alertes en Chine, la start-up caenaise Loop Dee Science a su valider un kit de dépistage express. Ce dernier permet de savoir si une personne est positive à la Covid-19, en moins de 30 minutes, un temps record. Après avoir obtenu une validation scientifique, la jeune entreprise normande a pu déployer son système d’analyse dans les maisons de santé.
Équipement sanitaire
La crise aura aussi permis l’invention de produits qui ont connu un essor inespéré. Aux grands maux, les grands moyens… et les start-up ont été au rendez-vous ! On pense aux nouvelles entreprises dédiées à la fabrication de toutes sortes de masques, à la création de nouveaux produits tels que les visières, les gels nettoyants d’un nouveau genre ou encore à l’invention d’autres objets insolites pour faire rentrer les gestes barrières dans le quotidien des Français.
Au premier confinement, la start-up Everfoot a créé un dispositif qu’on aurait probablement pas envisagé sans la crise. Il s’agit d’un dispositif hygiénique qui fait tout son sens face aux nouvelles mesures sanitaires : une pédale qui s’installe à hauteur des pieds en guise de poignée de porte. Avec ce produit spécial Covid, la start-up a déjà équipé bon nombre d’infrastructures à travers la France.
Industrie du télétravail
Enfin, s’il y a bien une réalité qui s’est très largement installée depuis la crise, c’est celle du télétravail. Démocratisé auprès de milliers d’employés, le télétravail s’est aussi assorti de son lot de contraintes. C’est dans ce contexte que plusieurs start-up ont saisi l’opportunité d’attaquer le problème du confort et de la productivité des travailleurs à la maison. D’un côté, certains hôtels, longtemps laissés déserts, ont été jusqu’à se réorienter pour offrir des espaces de travail à la journée. De l’autre, les start-up ont, elles aussi, créé des offres adaptées à la nouvelle normalité.
La start-up Fleex a vu le jour avec la crise du Covid-19. Son créneau : « apporter aux salariés tout le confort du bureau à domicile » grâce à une solution clé en main. Boostée par la crise, la jeune pousse a connu des débuts plus qu’encourageants en équipant d’importants clients comme BackMarket.
Dans un contexte mondial complètement bouleversé, tant sur le plan sanitaire qu’économique, l’écosystème entrepreneurial a su tirer son épingle du jeu en déployant efficacement de nouvelles solutions répondant aux besoins du moment. Digitalisation des services, actions collaboratives, adaptation aux modes de consommation, prévention… les start-up de nombreux domaines d’activité ont su mettre à profit leurs compétences et leur capacité de résistance récoltant ainsi une croissance considérable.