La startup française Ÿnsect, spécialisée dans la production d'insectes, a levé 160 millions d'euros auprès d'investisseurs. Cela lui permettrait de faire des choix stratégiques pour augmenter sa rentabilité afin de créer une entreprise plus durable.

Une levée de fonds qui renforce la position d’Ÿnsect sur le marché

Ÿnsect est une startup française qui se spécialise dans la production d'insectes destinés à l'alimentation humaine et animale. Elle utilise des technologies avancées pour élever des insectes tels que les vers de farine et les grillons, qui sont riches en protéines et en nutriments.

La société a récemment levé 160 millions d'euros auprès d'investisseurs historiques et de nouveaux investisseurs, mais elle n'a pas divulgué l'identité de ces derniers. Cette levée de fonds en capital est destinée à soutenir la croissance de la société et à financer ses projets de recherche et développement.

En 2021, Ÿnsect avait déjà levé 372 millions de dollars lors d'une série C, ce qui en faisait alors la startup d'insectes la mieux financée d'Europe. Avec cette nouvelle levée de fonds, elle renforce sa position dans le secteur en pleine expansion de l'agriculture et de l'alimentation durables.

Ÿnsect prévoit également de lever des fonds supplémentaires un peu plus tard dans l'année. La société a pour objectif de répondre à la demande croissante de protéines alternatives et de contribuer à la transition vers une alimentation plus durable et respectueuse de l'environnement.

Le site Ynsect contient plus d'informations sur les protéines dans les insectes

La voie de la rentabilité de la startup

Outre la fermeture de son site de production néerlandais, l'entreprise prévoit de réaliser des bénéfices en construisant des installations plus petites, moins gourmandes en logiciels, et en modifiant les produits sur lesquels elle se concentre.

Ÿnsect a acquis l'entreprise néerlandaise de vers de farine Protifarm en 2021. « Nous avons constaté qu'il nous faudrait investir des dizaines et des dizaines de millions pour atteindre le seuil de rentabilité sur les sites néerlandais », explique Antoine Hubert, président et CEO de la startup. Suite à cela, le site de Protifarm deviendra un centre de recherche.

L'entreprise va par ailleurs se détourner de la production d'insectes destinés à l'alimentation animale. En effet, ce produit étant à faible marge, la startup préfère se concentrer davantage sur les insectes destinés à la consommation humaine, à l'alimentation des animaux de compagnie et à l'alimentation des plantes. En mars dernier, l'Union européenne a donné son feu vert à deux nouveaux insectes destinés à la consommation humaine. Il existe donc à présent quatre sortes d’insectes autorisées par l’UE.

« Nous devons établir des priorités », explique M. Hubert. « Je pense qu'il est positif pour l'entreprise de construire des fondations plus solides. Il n'est pas mauvais que le marché veuille une rentabilité plus rapide, c'est ainsi que l'on construit des entreprises durables. »

Le plan révisé prévoit aussi un plus grand nombre de coentreprises et de partenariats, ce qui permettra à Ÿnsect de partager les coûts d'exploitation. Effectivement, Ÿnsect travaille actuellement sur un projet au Mexique. 

Outre la fermeture de la ferme néerlandaise, Ÿnsect possède deux fermes en France et une aux États-Unis. Malgré les quelques suppressions de postes, la nouvelle stratégie prévoit des embauches au cours de l'année 2023. La startup prévoirait la création d’environ 35 à 40 postes d’ingénieurs.