Spécialisée dans le recyclage des batteries, l’entreprise française Mecaware, basée à Lyon, vient de boucler une levée de fonds d’un montant de 40 millions d’euros. La start-up a développé une technologie brevetée à quatre reprises, et a « été distinguée en 2020 par l’American Chemical Society ainsi que par la revue Nature Chemistry ». Avec ce tour de table conséquent, l’entreprise compte préparer son passage à l’échelle industrielle, notamment grâce à l’ouverture de sites de production et à d’importants recrutements. 

Mecaware : une technologie de rupture

Pour recycler les batteries en fin de vie et les rebuts de production (produits ne pouvant pas être commercialisés), l’entreprise française Mecaware (pour MEtal & CArbon WAste REcycling) a développé une technologie qui repose sur « une innovation de rupture de la chimie combinatoire dynamique ». Ce procédé chimique « est issu de la recherche publique française : il a été mis au point par le Professeur Julien Leclaire du Laboratoire Chimie Supramoléculaire Appliquée de Lyon », présente Mecaware dans un communiqué. 

Avec sa technologie innovante, l’entreprise lyonnaise réalise « l’extraction métallique en circuit fermé, sans intrant impactant, sans production d’effluents et sans apport énergétique particulier ». Cela lui permet d’assurer le recyclage des batteries en fin de vie et issues des rebuts de production, d’en récupérer des métaux stratégiques de qualité, tout en présentant « un bilan économique et écologique particulièrement attractif ». Une solution qui « répond aux problématiques actuelles des procédés traditionnels », indique Arnaud Villers d’Arbouet, cofondateur.

Objectif : passer de 40 à 80 collaborateurs en 2024

Les ambitions de Mecaware s’accompagnent d’une levée de fonds de 40 millions d’euros, réalisée auprès du Crédit Mutuel Innovation, de Bpifrance dans le cadre de France 2030 et de ses investisseurs historiques : EIT InnoEnergy, UI Investissement, Kreaxi, BNP Paribas Développement, Crédit Agricole Création. Les partenaires bancaires de Mecaware prennent également part à cette opération financière.

Mecaware a développé une technologie pour recycler les batteries.

Fondée en 2020, Mecaware compte sur ces investissements pour accélérer son développement. En effet, la start-up française a annoncé, fin juin 2023, son arrivée à Lyon, qui devait lui permettre de « tester la faisabilité à l’échelle industrielle ». Cette installation implique le recrutement de nouvelles personnes : l’entreprise compte atteindre un total de 45 collaborateurs d’ici la fin de l’année. 

Le site lyonnais accueillera des bureaux, un laboratoire de recherche et développement ainsi qu’un hall industriel. L’objectif : produire « 50 tonnes de métal recyclé par an : lithium, nickel, cobalt, manganèse notamment ».

Par la suite, Mecaware envisage la construction d'une usine dans le Nord de la France pour lancer sa production industrielle, tout en conservant un centre technique en région lyonnaise. Elle espère, d’ici 2024, continuer à grandir et compter au total 80 personnes, et devenir « leader du recyclage des batteries et producteur de métaux stratégiques en France et en Europe ».