Marie Ekeland vient de lancer un nouveau fonds d’investissement baptisé 2050. Sans actionnaires, il promeut la diversité ainsi que le respect des personnes et de l’environnement. Il veut révolutionner les modèles d’investissement existants et s’adresse exclusivement aux entreprises dont les projets constituent réellement une avancée concrète en matière sociale, environnementale et de développement durable.

2050, le nouveau fonds d’investissement de Marie Ekeland

On ne présente plus Marie Ekeland, figure incontournable dans le monde des investisseurs français. L’ancienne co-fondatrice du fonds de capital risque Daphni, spécialisé dans la tech for good, annonce cette semaine le lancement d’un nouveau fonds d’investissement : 2050.

Avec 2050, l’objectif affiché de cette quadragénaire est clairement de diversifier les modèles d’entrepreneuriat. Elle considère en effet qu’il est urgent de faire apparaitre de nouveaux profils dans le monde des investisseurs. « On doit penser l’investissement différent et permettre l’émergence de nouveaux role models pour l’entreprenariat », estime-t-elle.

Or, le but de 2050 est aussi et surtout de destiner l’argent disponible à des initiatives qui permettent réellement d’améliorer la société. Il s’agit d’appuyer les entreprises qui oeuvrent pour un avenir meilleur et qui veulent concrétiser des projets qui participent à l’épanouissement des personnes et de la société. Telle est la vision du fonds 2050 : « On croit plutôt à un monde fertile car productif, inventif, évolutif et inclusif. L’argent a toujours une destination. La question à se poser c’est : laquelle ? On pense qu’il faut utiliser l’argent pour donner la puissance d’agir à celles et ceux qui travaillent à un futur fertile et les intégrer à un écosystème qui leur permettra de résister et de se développer », déclare Marie Ekeland.

Le fonds 2050 de Marie Ekeland : plus qu’un fonds d’investissement à impact

La nécessité de créer ce fonds est venue de deux constats. D’un côté, « les limites de la planète et de ses ressources », qui sont, pour la fondatrice, le problème majeur d’aujourd’hui. De l’autre, le souhait de plus en plus de consommateurs de recourir à des produits ou services locaux, éthiques et durables. Des expectatives qui ne sont pas encore comblées, comme l’explique Marie Ekeland : « il y a une attente des consommateurs autour de produits locaux, durables, éthiques qui n’est pas encore satisfaite. »

L’ambition du fonds 2050 est donc bel et bien de se destiner aux start-up qui prennent vraiment en compte ces problématiques éthiques, environnementales et de développement durable. Ainsi, selon Marie Ekeland, le fonds d’investissement 2050 sera plus qu’un fonds à impact. « On est aujourd’hui dans une nouvelle transformation complète de l’économie avec des institutions obsolètes. Une bascule est en train de s’opérer et dans ce cadre, 2050 n’est pas un fonds à impact. C’est plus que ça. On finance des entreprises alignées avec les enjeux de la planète, dans toute leur organisation, leur modèle. », affirme-t-elle.

Par conséquent, inutile de se tourner vers 2050 si « vous avez le raisonnement du passé » ou si « votre RSE est en bas à gauche de votre stratégie », met en garde la fondatrice. On l’aura compris, pas question ici de faire du greenwashing.

Fonds 2050 : la première société d’investissement sans actionnaires

C’est au sein même de la structure organisationnelle du fonds d’investissement 2050 que Marie Ekeland a commencé à mettre en pratique sa nouvelle vision de l’investissement privé. En effet, elle a fait le pari de monter une société d’investissement sans aucun actionnaires.

C’est donc un fonds de pérennité qui détient la société à 100 %. Cela est rendu possible grâce à un dispositif créé par la loi Pacte.

Quant au conseil d’administration, il est constitué d’une véritable équipe. On y trouvera des investisseurs, des experts, des venture partners mais aussi des entrepreneurs qui bénéficient des financements.

Un objectif de 100 à 150 millions d’euros par an

L’objectif de ce nouveau fonds est d’arriver à lever 100 à 150 millions d’euros par an. Il compte investir de cette façon plus d’un milliard d’euros à l’horizon 2030.

Ces sommes seront prioritairement investies dans cinq secteurs : la santé, l’alimentation, l’éducation et la culture, l’habitat et le transport ainsi que l’assurance.