Le crowdfunding, vous connaissez ? Ce procédé est idéal pour une entreprise qui n’a pas de garantie ou de fonds personnels pour mener à bien un projet. Pour cela, une campagne de crowdfunding doit-être réalisée. C’est elle qui permettra de présenter le produit ou l’activité sur les plateformes dédiées. Grâce à ces campagnes, les entreprises peuvent susciter la contribution du public. Seulement, pour attirer les investisseurs, il faut se démarquer. Alors, comment s’y prendre ? Quels sont les points à ne pas oublier ? 

Qu’est-ce que le crowdfunding ? 

Le crowdfunding est une forme de financement basée sur la participation collective de particuliers ou de professionnels au travers d’une campagne. On peut le traduire par “financement participatif”. 

Ce type de financement est en plein essor depuis les années 2000 et l’avènement d’Internet. En effet, le crowdfunding est né sur Internet grâce à la multiplication des sites et applications dédiées.

Le crowdfunding vise un public très varié. Au niveau des créateurs de la campagne, il s’agit souvent d’entrepreneurs qui trouvent en ce mode de financement une alternative aux prêts bancaires classiques. Il peut aussi s’adresser à des associations à but non lucratif ou à des particuliers qui ont un projet professionnel (tant qu’ils respectent les conditions légales d’exercice de leur activité et les formalités obligatoires). L’option du financement participatif s’adresse donc à toutes les entités en recherche de fonds, quel que soit leur secteur d’activité, leur statut ou leur niveau d’ancienneté.  

Des chiffres ? En France, en 2020, 1020 millions d’euros ont été récoltés (contre 629 millions d’euros en 2019) grâce à diverses campagnes de crowdfunding. 

Comment marche le financement participatif ? 

En application, l’entité qui a besoin de financement lance elle-même sa campagne de crowdfunding. Elle fixe un objectif qui se traduit par un montant, souvent justifié par une explication détaillée des besoins de la structure. 

Pour cela, elle doit s’adresser à une plateforme digitale spécialisée dans le financement participatif. Ces dernières mettent à disposition des interfaces attractives et intuitives tant pour le créateur de la campagne que pour les futurs contributeurs. 

Une fois la campagne publiée sur la plateforme dédiée, chacun peut contribuer selon la forme de financement souhaitée. Généralement, l’entreprise qui arrive à atteindre son objectif de crowdfunding remercie ses contributeurs en leur offrant une contrepartie ou des intérêts. Toutefois, il existe d’autres formes de crowdfunding dont le mécanisme diffère. 

Quel est l’intérêt du crowdfunding ?

Le crowdfunding repose sur une idéologie collaborative et collective. Plutôt que de recourir à des prêts bancaires traditionnels et donc de demander une somme très importante à une seule entité, on divise la somme à récolter entre un nombre illimité d’interlocuteurs. Chacun peut alors contribuer au projet selon ses propres possibilités. 

Le crowdfunding n’est pas magique. Il ne suffit pas de proposer une campagne pour que tout s’enchaine et que les contributeurs défilent pour participer. Le projet doit avoir du sens, être concret et donner envie. Comme pour l’élaboration d’un plan de communication, la campagne doit-être précise et structurée.

Choisir la bonne forme de crowdfunding pour une campagne réussie

Il existe de nombreuses formes de financement participatif. Le monde digital étant encore en mouvement et en évolution constante, les modèles de crowdfunding ne sont pas figés. Leur différence réside dans leur fonctionnement et dans le type de financement demandé. Alors, le point de départ de votre campagne commence ici, avec le choix du modèle qui convient le mieux à votre projet. Voici les trois plus répandus.

Campagne de reward crowdfunding : un don = une contribution 

Le reward crowdfunding est sans doute la forme la plus répandue de financement participatif. Ce type de financement est le moins risqué des trois. Le principe est simple : chaque contributeur offre une somme d’argent (un don) et reçoit (dans la plupart des cas) une compensation. Dans ce cas, elle n’est pas financière. Elle prend souvent la forme de contreparties matériellesgoodies, produits de la marque, préventes permettant aux investisseurs d’obtenir leur produit ou leur service en avant-première lors du lancement…

Par exemple : 

Un apiculteur décide de faire une campagne de crowdfunding afin d’implanter 50 ruches sur un terrain agricole. Naturellement, les contreparties proposées s’orientent vers le miel de sa propre récolte : 

  • 10 euros : un petit pot de miel 
  • 20 euros : un grand pot de miel
  • 50 euros : un grand pot de miel + une visite exclusive des ruches… 

Crowdlending : le prêt participatif 2.0 

Le crowdlending est le modèle qui se rapproche le plus du traditionnel prêt bancaire. Comme une banque, les contributeurs ne font pas des dons, mais prêtent de l’argent au créateur du projet. Selon les modalités imposées par la plateforme, le remboursement peut ensuite s’accompagner d’une échéance, d’intérêts ou d’autres obligations. Avant de se lancer dans le crowdlending, il convient de se poser quelques questions : est-ce que mon projet est assez mature pour arriver à terme ? Comment pourrais-je rembourser ce prêt si mon projet n’aboutit pas ? N’est-ce pas trop risqué ? 

Crowdequity : investir dans une société 

La dernière forme abordée est l’investissement collectif au capital d’une entreprise. Ce fonctionnement permet aux contributeurs de tirer des avantages des bénéfices générés par l’entreprise. Ici, les contributions sont généralement plus importantes que pour les autres formes de crowdfunding. Le crowdequity est une forme de financement participatif qui s’adresse davantage aux entreprises déjà bien installées. 

Cibler pour bien démarrer votre campagne de crowdfunding  

Avant de rentrer dans le vif du sujet, deux étapes préliminaires apparaissent comme inévitables pour mener à bien votre campagne de crowdfunding. Comme les fondations d’une maison, certaines bases doivent être posées pour qu’un projet soit solide et viable. Avant de créer la campagne, définir la cible visée et choisir la plateforme adaptée sont donc deux points à ne pas oublier. 

L’analyse du cœur de cible 

Le ciblage est la clé d’une campagne réussie et d’une plateforme adaptée ! La cible correspond au public à qui s’adresse en priorité les produits ou les services proposés. Par exemple, une marque qui souhaite commercialiser des appareils auditifs aura pour cœur de cible un public de seniors. La communication commerciale entourant ce produit ne sera donc pas la même que pour un bien s’adressant à des adolescents. Il est donc nécessaire de connaître sa cible avant de se lancer. 

Le choix de la plateforme 

En fonction de votre cible et de votre cœur de métier, il faudra ensuite s’intéresser au bon type de plateforme.  

Ce choix n’est pas à prendre à la légère puisque toute la campagne va prendre vie sur l’application. Sa réussite en dépend. Pour guider votre choix stratégique, vous pouvez alors vous intéresser aux centres d’intérêts et au fonctionnement propre de chaque plateforme, l’une pouvant mieux correspondre à vos attentes qu’une autre. 

Travailler sur le contenu de la campagne de crowdfunding

Budget, esthétisme de la présentation, ton à employer, contenu détaillé… Comment créer un contenu à la fois attractif et complet pour mener à bien la campagne de crowdfunding ? 

De l’art de parler des chiffres 

Parlons peu, parlons budget ! Comme son nom l’indique, une campagne de financement participatif présuppose que son auteur a besoin de fonds pour faire vivre son projet. Sur la plateforme, ce budget apparaît comme un objectif à atteindre dans un temps limité. Mais, ce dernier ne peut pas reposer sur une simple estimation. 

Les contributeurs ont besoin de savoir concrètement à quoi leurs dons vont servir. Le web a donné lieu à de nouvelles préoccupations et les consommateurs ont besoin de transparence. Ils ne veulent pas se faire arnaquer et veulent en savoir toujours plus.

C’est pourquoi ils se tournent vers le financement participatif qui détourne les chemins de financement traditionnels pour toucher la cible d’une autre manière et faire participer les futurs clients à la fabrication d’un projet ou d’un produit. Les consommateurs ne sont plus passifs, mais bien actifs dans leur consommation. Ils doivent donc en savoir plus et ne se contentent plus uniquement de consommer. Ils veulent connaitre les étapes de fabrication, les matériaux utilisés, les coûts nécessaires, le montant de la TVA, les bénéfices réalisés… Il ne faut donc pas hésiter à insérer des chiffres réels pour qu’ils comprennent à quoi vont servir leurs 50 euros, avant de les donner. 

De même, les contreparties proposées doivent faire l’objet d’une attention particulière. La règle d’or ? Ne pas promettre des contreparties que vous ne pourrez pas assumer à terme. 

Une astuce pour se démarquer ? Créer différents paliers d’objectifs pour ne pas être en reste une fois l’objectif principal atteint et pour montrer au public l’ambition du projet.  

Soigner la présentation de la campagne de crowdfunding pour accroitre son attractivité 

La présentation doit être professionnelle et attractive : interactive, bien expliquée, avec des vidéos, une démo, une infographie… Toutes les idées sortant du traditionnel contenu textuel pourront se démarquer. Vous ne vous sentez pas capable de réaliser ce type de présentation ? Pourquoi ne pas faire appel à des agences de communication spécialisées dans ce type de campagnes pour vous aider ? 

D’autre part, le ton employé dans la présentation ne doit pas être trop ciblé. Il doit être clair et viser un large public. Même si vous visez un cercle de contributeurs plus professionnel, n’oubliez pas que des internautes particuliers peuvent aussi s’intéresser à votre projet. Alors, employer des termes techniques démontrant une expertise, oui, mais pourquoi pas les définir ensuite afin que d’autres individus puissent aussi comprendre vos idées ? 

De manière générale, plus votre contenu sera percutant, plus les internautes y seront sensibles. Raconter l’histoire du projet, ses prémisses, votre vie, bref faire un storytelling qui suscite l’intérêt de l’internaute et qui le renvoie à sa propre histoire personnalisera votre appel à contribution.  

Communiquer pour plus de visibilité 

Un contenu attractif dépourvu de visibilité n’a pas grand intérêt. Pour récolter les fruits de votre travail, il vous faudra donc gagner de la visibilité. Alors, sur le web, en version papier ou dans la rue, la communication sera votre meilleur allié !

La communication : la clé d’une campagne de crowdfunding réussie  

Comme pour beaucoup d’innovations web, de nouvelles structures ou de nouvelles méthodes de financement qui se passent sur Internet, la visibilité est primordiale. Et pour cela, il faut COMMUNIQUER

La communication ne doit pas seulement faire l’objet d’une attention particulière avant et pendant la campagne. A posteriori et quelle que soit la réussite de la campagne de financement participatif, il faut continuer à communiquer avec les contributeurs et les personnes qui se sont intéressées au projet. Elles deviendront peut-être des leads ou des ambassadrices du projet. Il faut donc soigner les relations, leur faire du feedback, les tenir régulièrement au courant des nouvelles étapes de réalisation du projet, des nouvelles campagnes de financement, etc. Il faut en faire des clients privilégiés. 

En parlant de temps… La campagne de crowdfunding est délimitée dans le temps avec des délais plus ou moins longs à respecter selon les plateformes. Généralement, une campagne est ouverte pendant un à deux mois. Il est donc important de teaser le lancement de cette campagne de financement participatif bien à l’avance sans toutefois risquer de lasser les internautes. D’autre part, la saisonnalité a son importance dans le choix du lancement de la campagne selon le type de produits commercialisés. Créer une campagne de crowdfunding pour lancer des box spéciales fêtes des mères au mois de juillet, soit presque un an avant la période visée, est peut-être trop tôt. À l’inverse, la créer en mars est peut-être trop tard si les préventes ne peuvent pas arriver à la bonne date. 

Varier les modes de communication  

Tout d’abord, le premier cercle à solliciter est l’entourage proche. Ce premier palier de communication basé sur le bouche-à-oreille permet de diffuser l’information simplement et gratuitement, et ce, avant, pendant et après la réalisation du projet. La famille, les amis, les collègues, les connaissances, les amitiés virtuelles ou les cercles concentrés lors d’activités de loisirs sont autant de points de contact à solliciter lors du lancement d’une campagne de crowdfunding. 

Même si la communication digitale est facile à mettre en place et offre des résultats rapides, les campagnes de communication physiques sont aussi très importantes. Il est ainsi recommandé de participer à des salons, de distribuer des prospectus, d’aller à la rencontre de la cible… Selon le budget dont dispose la structure, différentes formes de communication peuvent être envisagées. 

Et après ? 

Dans le meilleur des cas ? Une somme conséquente est débloquée pour lancer le projet. Dans le pire ? L’objectif n’est pas atteint, mais de nombreux individus ont été sensibilisés à la campagne grâce aux efforts de communication. Ce n’est donc que partie remise et l’occasion de faire un bilan sur les points faibles de cette première campagne afin de mieux préparer la suivante. Et n’oubliez pas, plus qu’un simple outil de financement, le crowdfunding est aussi un levier de visibilité qui permet de créer une communauté réunie par des intérêts communs. Les contributeurs garderont le nom de la marque en mémoire et seront prêts à vous soutenir lors d’une prochaine campagne de financement participatif. 

Par ailleurs, si la campagne n’a suscité aucun intérêt alors peut être que le projet doit encore maturer afin d’être véritablement prêt.  Pourquoi ne pas se rapprocher de professionnels ? Demander conseil à des dirigeants d’entreprise du même secteur peut vous aider à consolider votre business plan pour présenter une prochaine campagne plus aboutie.