Alma : 49 millions d’euros et une vision à l’international
Les Fintech continuent de séduire ! C’est aussi le cas pour la française Alma qui lève 49 millions d’euros et entreprend ses démarches à une plus grande échelle
Les prestations financières numériques sont de plus en plus sollicitées, notamment en ces temps de crise sanitaire. Dans cet élan toujours plus poussé, le secteur de la Fintech ne cesse son développement. L’année passée, Lydia levait 112 millions d’euros en deux tours de table et Qonto récoltait 104 millions d’euros. C’est maintenant Alma qui réussit une levée de 49 millions d’euros.
Le paiement fractionné de plus en plus demandé
Son histoire commence en 2018, fondée à l’initiative de Louis Chatriot et Guillaume Desloges, Alma est une plateforme permettant aux commerçants de proposer de régler en plusieurs fois. En d’autres termes, la société propose une solution de paiement en trois fois pour les marchands qui génèrent moins de 150 millions d’euros de chiffre d’affaires. En amont, un paiement échelonné en quatre fois est également possible. Cette solution s’inscrit dans une démarche de flexibilité afin de faciliter les achats. En parallèle, pour garantir une certaine rentabilité, Alma prélève une commission. Celle-ci s’élève à 3,8% pour les paiements en trois fois et à 4,2% pour les paiements en quatre fois.
Propulsé grâce à la crise de la Covid, le monde de la Fintech a bénéficié d’une demande conséquente. En effet, des millions de personnes ont utilisé les plateformes en ligne telles qu’Amazon pour ne pas avoir à sortir. Ce changement de rythme de vie a permis aux Fintech d’accroître leur activité. La pépite Alma a donc développé de nouvelles fonctionnalités pour appuyer les nouveaux modes de paiement. “La croissance du marché du paiement fractionné et différé s’accélère avec une nécessité des commerçants de s’adapter aux nouveaux usages et leur permettre d’améliorer leur taux de conversion”, soulève Olivia de La Rivière, Growth Equity Investor du fonds Large Venture de Bpifrance.
Le paiement différé, une perspective intéressante en pleine pandémie
La française a alors décidé de mettre au point Pay Later. Cette solution de paiement différé propose aux consommateurs d’acheter des biens instantanément et de les régler ultérieurement (2 semaines à 1 mois après l’achat). Ce moyen offre la possibilité d’essayer des produits avant de les acheter. Cette option tend également à éviter que les magasins soient surchargés en pleine période de pandémie.
Cette fonctionnalité verra le jour notamment grâce à une belle levée de fonds. En effet, après une série A de 12,5 millions d’euros en 2020, Alma vient de boucler un nouveau tour de table en série B de 49 millions d’euros. Parmi les acteurs de cette opération, on retient Cathay Innovation, Idinvest et Bpifrance via son fonds Large Venture. Seaya Ventures et Picus Capital se sont aussi joints à l’investissement. Un soutien qui est, sans doute, plus que nécessaire à l’aboutissement du projet.
Cependant, la start-up n’en démord pas. Elle vise également à mener à bien un milliard d’euros de volume de paiements dans les deux années à venir.
Alma, un regard orienté vers l’international
Cette ambition grandissante ne s’arrête toutefois pas seulement à l’aspect financier. Alma prévoit, en effet, d’étendre ses services à une plus grande échelle en se lançant à la conquête du marché international.
Avec cette levée de fonds, Alma projette, d’une part, de développer de nouvelles fonctionnalités tel que le paiement fractionné jusqu’à 12 fois et, d’autre part, de tripler ses effectifs.
Selon Louis Chariot, Alma « va passer à la vitesse supérieure » en 2021. Les prochains mois se traduiront donc par une croissance conséquente de l’activité d’Alma à l’international. L’objectif majeur est de continuer à accompagner les marchands qui effectuent leurs ventes en France, mais également dans plusieurs pays européens. « Nous voulons accompagner les commerçants français pour l’acceptation des paiements non français », explique-t-il.
En matière de solutions de paiement fractionné et différé, on retrouve aussi Klarna, Fintech suédoise qui revendique 200 000 clients touchant 90 millions d’acheteurs. Acteur majeur sur le marché européen, elle est également une arme redoutable puisqu’un des concurrents les plus sérieux d’Alma. La société a, en effet, noté une augmentation de dix milliards de dollars après avoir levé 650 millions de dollars en septembre 2020. Une compétition qui s’annonce intéressante !