Agriodor, la start-up rennaise qui développe des parfums comme alternative aux pesticides, réalise une levée de fonds de 3 millions d’euros. L’agrotech espère que cette collecte de fonds, la seconde en moins d’un an, lui permettra de se développer à l’international. La jeune pousse espère que cette nouvelle étape de son projet lui permettra d’accéder à des surfaces plus vastes, ainsi qu’à une législation plus souple.

Une levée de fonds de 3 millions d’euros pour Agriodor

Agriodor vient de réaliser un tour de table de 3 millions d’euros. Il s’agit de la seconde collecte de fonds de la start-up qui avait déjà levé 5 millions d’euros en mai 2023. Ces succès ont été possibles grâce au soutien d’investisseurs tels que Cap Horn, BNP Paris Développement, Capagro, Swen Capital Partners ou encore Breizh up.

La somme collectée devrait permettre à la jeune pousse de poursuivre son développement à l’international. Parmi les marchés visés se trouvent essentiellement les États-Unis et le Brésil. À propos de cette seconde levée de fonds, Alain Thibault, CEO d’Agriodor, déclare : « Face à l’énorme succès que nous rencontrons, nos partenaires financiers historiques nous donnent les moyens d’accélérer notre développement en portant notre financement à 8 millions d’euros. Nous allons nous implanter sur les marchés US et brésiliens, là où sont les plus grandes surfaces agricoles. Alors que les insectes sont de plus en plus résistants, notre solution préserve les agriculteurs tout en augmentant les rendements ».

Agriodor devrait également profiter de son succès pour étoffer quelque peu ses équipes. Si l’agrotech compte aujourd’hui 19 collaborateurs, elle espère recruter une dizaine de personnes très prochainement. 

Enfin, ces levées de fonds devraient permettre à la start-up de tester sa solution sur de nouvelles cultures, ainsi que sur de nouvelles familles d’insectes.

Page d'accueil du site internet d'Agriodor, la start-up qui vient de réaliser une levée de fonds de 3 millions d'euros

Une alternative aux pesticides

C’est en 2019 qu’Agriodor a vu le jour. Sa solution consiste en des parfums sous forme de granules à base de kairomones ou d’allomones. Le but de ces granules est de modifier le comportement des insectes ravageurs et de réduire ainsi les dégâts qu’ils causent. La jeune pousse propose donc une solution écologique et respectueuse de la biodiversité.

Pour l’instant, la solution d’Agriodor est dans sa phase de test. Des essais sont actuellement en cours sur une surface de 500 hectares avec pour objectif une commercialisation dès 2025. Actuellement, la start-up espère obtenir une dérogation pour lancer sa phase de commercialisation en France et en Europe. 

« Nous attendons, d’ici fin 2024, une dérogation de la France pour pouvoir commercialiser notre solution. C’est en bonne voie. En effet, de manière assez surprenante, l’Europe a classé notre produit comme pesticide. Or, on utilise des molécules qu’on retrouve dans l’agroalimentaire ou la cosmétique. C’est comme si on développait un avion et qu’on nous appliquait la réglementation liée à la voiture. Le mot d’ordre des agriculteurs et que nous soutenons est « pas d’interdiction sans solution ». Or, sans homologation, l’Europe interdit les solutions alternatives. Pour commercialiser nos granules, environ 5 millions de tonnes en 2025, nous allons donc devoir demander une dérogation pays par pays » explique Alain Thibault.