Il n’est plus question d’ignorer les préoccupations environnementales ! Passer à l’acte reste encore incertain quant au moment opportun, mais l’intention est présente. C’est, pour le moins, ce que démontre l’accord de Paris. Qu’en est-il réellement de la crypto-monnaie ? Quel impact environnemental engendre-t-elle et pourquoi ?

Crypto-monnaies versus écologie : les doutes relevés

Oui, les crypto-monnaies ont du succès et ne cessent de progresser dans leur ascension économique et politique, cependant la question écologique se pose de plus en plus… Le système de cette monnaie virtuelle a essentiellement recours à la blockchain. Certes elle leur permet d’être sécurisées et décentralisées, mais c’est aussi un abysse écologique conséquent. Et pour cause, elle nécessite une quantité d’énergie importante pour assurer son fonctionnement.

D’autre part, parmi les crypto-monnaies, le Bitcoin détient une capitalisation qui pèse à elle seule plus de la moitié des liquidités du marché. Pour fonctionner, elle repose sur des centaines de milliers d’ordinateurs, entre autres, des mineurs payés à contrôler chaque transaction. On évalue actuellement que le Bitcoin produit une empreinte carbone identique à celle d’Hong Kong ! En parallèle, l’empreinte carbone de l’Ethereum, seconde crypto au monde, aurait un impact environnemental similaire à celui de la Lituanie.

Comme le montre l’image ci-dessous, si le Bitcoin était un pays, il serait parmi le top 30 des pays consommant le plus d’énergie dans le monde.

bitcoin-consommation-énergie

Par ailleurs, bon nombre de personnalités ayant investi dans la crypto-monnaie luttent pour développer des sources d’énergie verte. Jack Dorsey, PDG de Twitter et Square en fait partie : « Nous pensons que les crypto-monnaies finiront par être entièrement alimentées par de l’énergie propre, éliminant ainsi leur empreinte carbone et favorisant l’adoption des énergies renouvelables à l’échelle mondiale », annonçait-il en décembre dernier. 

Un accord sur le climat et un objectif zéro émission d’ici 2040 ?

Une vingtaine d’entreprises du secteur ont rejoint un accord à l’initiative d’Energy Web Foundation, la semaine dernière. Active depuis 2019, la fondation se situant à Zug, en Suisse, a émis le « Crypto Climate Accord ». Il fait état d’un accord pour le climat, spécial crypto-monnaies. L’objectif serait idéalement de se servir uniquement de l’énergie renouvelable pour les blockchains d’ici 2030, au plus tard. D’autre part, pour 2040, le but est que toute l’industrie crypto soit au « zéro net » d’émissions de carbone.

Cet accord est, d’autant plus, principalement organisé par le privé. De ce fait, il « ne consiste pas à se réunir et à demander des subventions par quelque moyen que ce soit », affirme Jesse Morris, le directeur commercial de la fondation. Pour mettre en place le plan, la création d’un logiciel est envisagée, permettant d’indiquer le pourcentage d’énergie renouvelable exploitée sur une blockchain. « Si nous pouvons rendre le bitcoin vert, il sera beaucoup plus facile et moins risqué pour d’autres organisations de venir acheter plus de bitcoins », précise Jesse Morris.

Enfin, en novembre prochain aura lieu la prochaine conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26). Celle-ci se tiendra à Glasgow. L’Energy Web Foundation pourra compter sur Tom Steyer, un philanthrope et financier américain, mais également sur plusieurs entrepreneurs et PDG félicités pendant la COP21 et l’Accord sur le climat de Paris. La démarche vise donc à soumettre un plan et en discuter en novembre, lors de la conférence des Nations Unies sur le climat.