Gcollect et lesBigBoss ont récemment publié un livre blanc qui fait l’état des lieux du marché du recouvrement. Le constat est sans appel : les acteurs du recouvrement ont mauvaise presse en France. Cette crise de confiance des entreprises envers ces sociétés, les fintech l’ont clairement identifiée, ce pour quoi elles se sont décidées à bousculer les lignes de ce marché. Comment ? En digitalisant les processus.

Des solutions insuffisantes 

Le recouvrement est une procédure judiciaire s’enclenchant lorsqu’un débiteur est en retard dans le paiement de sa créance. Quand une telle situation se produit, les créanciers peuvent faire appel à des sociétés de recouvrement. Le problème, c’est que, non seulement, les méthodes employées ne sont pas les plus saines mais, qu’en plus, elles se révèlent inefficaces.

C’est ce qu’a révélé le SAR (syndicat des acteurs du recouvrement, anciennement ANCR) en 2018. En effet, chaque année, les professionnels déplorent 56 milliards d’euros de créances impayées. Comme on pouvait s’y attendre, ces dettes non remboursées ont un impact terrible sur les trésoreries des entreprises. D’après le même organisme, en 2021, 25 % des dépôts de bilan résultaient de défauts de paiement. 

Logiquement, la confiance qu’ont les entreprises envers les sociétés de recouvrement est écornée : près de la moitié des décideurs du secteur de la finance et des dirigeants d’entreprise ont une mauvaise image des acteurs du recouvrement. Signe que les lignes du marché du recouvrement devaient bouger.

Créancier réclamant sa créance à son débiteur

La solution : la digitalisation

Rebattre les cartes du marché du recouvrement, ce sont les fintech qui sont sur le point de le faire. Si ce sont bien elles qui prennent les rênes du marché, 71 % des répondants de la précédente étude sont susceptibles de revoir leur jugement si elles proposent : 

  • Une offre de paiement fractionnée pour échelonner la dette ; 
  • Des solutions pour faciliter le paiement de la créance ; 
  • Une plateforme pour piloter le suivi des créances.

Comment les fintech comptent-elles s‘y prendre ? En digitalisant les procédures et en les rendant transparentes afin de préserver les relations commerciales, évolution louée par Florian Ait Mamar, vice-président prospective et innovation de l’AFDCC : « La digitalisation du process de recouvrement permet de rendre plus accessibles les nouvelles méthodes de relance en mettant en évidence l’incohérence des stratégies de relance classiques basées sur un agenda uniforme ou divergeant en fonction d’une typologie de clients. L’agenda de relance se module, varie en fonction des événements, il n’est plus figé et permet aussi grâce au machine learning d’adapter sa relance à son interlocuteur. »

L’IA ne doit pas remplacer l’humain

À l’heure où l’intelligence artificielle (IA) n’a jamais été aussi présente dans nos vies, elles peuvent également s’immiscer dans les processus de recouvrement. Pour autant, parmi les répondants de la dernière étude mentionnée : 

  • La moitié sont réfractaires à l’idée de la supplanter à l’intelligence humaine ; 
  • Plus d’un quart ne font pas confiance à l’IA pour leurs recouvrements.

Ainsi, si l’IA peut fluidifier les process, le dialogue reste indispensable. Xavier Cruchet, directeur financier chez Ingredia Dairy Experts, explique : « La personnalisation est la pièce maîtresse pour le recouvrement d’une facture impayée. De ce point de vue, l’IA détermine le profil du client et sait à quel moment la relance doit intervenir pour mieux dialoguer avec le client. Mais l’humain a aussi un rôle à jouer dans ce processus. Un rôle de surveillance et d’intervention si la relance n’aboutit pas : il est ainsi complémentaire de la technologie et veille à ce que la relation comporte toujours un volet humain pour rassurer le client. »

Pour aller plus loin

Gintech et lesBigBoss ne s’arrêtent pas là. En une cinquantaine de pages que compte leur livre blanc, ils dévoilent également : 

  • Une série de témoignages de décideurs et d’experts financiers sur la digitalisation du secteur ; 
  • Une étude réalisée par l’Institut YouGov qui prend le pouls du marché du recouvrement et donne des orientations aux crédits managers.