Dans le monde entrepreneurial, tout le monde parle de création de business. Mais quid de la reprise d’entreprise ? C’est une voie judicieuse pour se lancer à son compte, sans passer par la case départ. Dès lors, comment faire pour réussir sa reprise sans accrocs majeurs ? Voici 7 étapes clés pour y parvenir.

1. Construire son projet de reprise d’entreprise

Pour trouver la bonne entreprise à reprendre, de multiples solutions s’offrent à vous : 

  • Activer son réseau et celui de son entourage (professionnel et personnel) ; 
  • Consulter les annonces des sites spécialisés ; 
  • Faire de la prospection directe ;
  • Etc. 

Or, toutes reprises d’entreprises s’anticipent et se préparent. Une réflexion en amont est donc requise. Le secteur d’activité, la localisation, la taille de la compagnie sont autant de questions auxquelles il convient de répondre. Un accompagnement, tel que par un notaire, peut s’avérer judicieux. Il est également possible de suivre une formation dédiée. 

Enfin, pensez à vous entourer d’experts. En effet, dans le cadre d’une démarche de reprise d’une affaire, un certain nombre de domaines d’expertise seront abordés et, avec eux, un ensemble de formalités spécifiques surgiront. 

Or, il est peu probable que vous soyez à l’aise avec chacune d’entre elles. Afin de s’assurer de rester dans la légalité tout en gagnant du temps, pourquoi ne pas faire appel à des spécialistes métiers ? Par exemple, demander les conseils d’un expert en achat pour renégocier des contrats avec des fournisseurs.

Réunion reprise d'entreprise

2. Bien diagnostiquer et évaluer l’entreprise visée

Dès lors qu’une ou plusieurs sociétés ont été sélectionnées, il convient de réaliser différents diagnostics afin d’évaluer leur potentiel. 

Avant toute chose, une rencontre avec le cédant est conseillée, ce qui facilite l’accès aux données essentielles. Elle permet notamment : 

  • D’obtenir des informations fournies directement par ce dernier ;
  • D’avoir un aperçu du climat interne ;
  • De savoir si cette société est bien faite pour vous ;
  • Et, finalement, de collecter un maximum de données sur l’entreprise. 

Place également aux diagnostics d’entreprise qui permettent de rassembler tout ce qu’il faut savoir sur celle-ci. Attention, on ne parle pas encore d’audit à ce stade. 

Voici quelques types d’évaluation qu’il est suggéré de réaliser : 

À l’issue de ces analyses, vous serez en mesure de déterminer les points forts et les points faibles de la société que vous souhaitez reprendre, son potentiel et ses éventuels axes d’amélioration.

Enfin, si les résultats de l’évaluation sont favorables, viendra le temps de la construction du business plan ainsi que de l’organisation du montage juridique et financier.

Bon à savoir : 

Le site internet de Bpifrance propose un outil de prédiagnostic de reprise !

diagnostic avant reprise d'entreprise

3. Rédiger son business plan de reprise d’entreprise

La formalisation d’un business plan de reprise d’entreprise est indispensable. Surtout si vous souhaitez faire des demandes de financement !

L’exercice permet de poser sa stratégie et ses objectifs noir sur blanc. En synthétisant toutes les données récoltées, vous vous assurez notamment que le projet est financièrement viable et donc réalisable. En outre, cela permet de le crédibiliser et ainsi de convaincre de futurs partenaires financiers.

Un business plan doit être précis, clair et détaillé. Il peut être structuré de la façon suivante : 

  • Un sommaire qui présente synthétiquement le projet ;
  • Une présentation du repreneur, expliquant en quoi il est la bonne personne ;
  • Le projet de reprise avec ses modalités ;
  • Une présentation de l’entreprise à reprendre, de ses services ou produits ;
  • Une présentation du marché et de la concurrence sur le secteur ;
  • La stratégie de développement et d’amélioration de la compagnie reprise ;
  • Un dossier financier complet ;
  • Un calendrier présentant les différentes étapes clés du projet.

À noter : 

Afin de garantir que les négociations futures se déroulent dans un cadre sécurisé au sein duquel les échanges d’informations confidentielles sont protégés, notez qu’il est recommandé de rédiger une lettre d’intention.

4. Choisir le montage juridique de sa reprise d’entreprise

Il existe diverses possibilités de montages juridiques de reprise d’entreprise, selon la situation. Ainsi, si c’est une entreprise individuelle qui est cédée, par exemple, alors vous ne pourrez reprendre que le fonds de commerce (ou fonds artisanal pour l’artisanat), c’est-à-dire l’actif principal de l’EI.

En revanche, dans le cadre de la reprise d’une société, le repreneur à deux options : 

  1. Le rachat du fonds de commerce, soit seulement l’actif de l’entreprise ;
  2. Ou le rachat des titres de la compagnie, soit son actif et son passif.

Le premier cas est plus simple que le second. Il présente l’avantage de ne pas avoir à se soucier des passifs de la société, soit de ses dettes. Toutefois, vous devrez renégocier les contrats avec les fournisseurs (si vous souhaitez garder les mêmes), puisque lesdits contrats étaient au nom de l’ancienne société. Par ailleurs, vous devrez être très vigilant quant aux éléments cédés lors du rachat en établissant un inventaire particulièrement détaillé (stock, brevets, etc.).

Dans le second cas, vous rachetez en fait les parts sociales des associés de la société reprise. Ici, à la différence de la première option, vous reprenez l’entreprise dans sa totalité (actif et passif, donc dettes et créances). Seuls les propriétaires, voire les dirigeants, changent. Le fonctionnement de la société, les contrats en cours, etc., eux, ne sont pas altérés. Le risque majeur de cette option est de découvrir des dettes après le rachat, qui n’étaient pas connues jusqu’alors. 

5. Formaliser l’accord de reprise d’entreprise avec le cédant

En France, la reprise d’une affaire se poursuit avec la formalisation de l’accord avec le cédant. C’est l’étape du protocole d’accord, faisant suite aux négociations. En somme, cet acte engage le cédant et le ou les repreneurs à aller jusqu’au terme du projet de cession pour l’un et reprise pour l’autre.

Acte juridique écrit, son importance est capitale puisqu’il reprend tous les points de la négociation les uns après les autres. 

En effet, il permet : 

  • De déterminer les droits et les obligations qui concernent chaque partie ;
  • De fixer les modalités de reprise ;
  • Et d’affiner le calendrier des opérations qu’il reste à réaliser pour mener à bien l’opération.

Le protocole d’accord peut être rédigé :

  • Soit pour la cession d’un fonds de commerce. On pourra aussi parler de « promesse » ou de « compromis » de vente ; 
  • Soit pour la cession des titres

6. Conclure la reprise d’entreprise

Une fois le protocole d’accord signé, quelques semaines s’écouleront avant que vous ne signiez l’acte de cession.

Ce laps de temps vous permettra notamment de :

  • Réaliser l’audit de la compagnie. Ce dernier a pour but de s’assurer qu’aucun écart n’existe entre le diagnostic précédemment effectué et la réalité de l’entreprise ; 
  • Rassembler les différents financements. À savoir que pour obtenir le financement d’une banque, il faut au préalable avoir réuni les accords des autres financeurs, certifiant qu’ils investissent dans le projet de reprise. Comptez un minimum de trois semaines pour cette étape ;
  • Monter la structure juridique adaptée au type de reprise. 

La signature de l’acte de cession pourra ensuite intervenir. Celle-ci se fait en présence d’un avocat, d’un notaire ou encore sous seing privé et officialise enfin la vente. 

conclusion de la reprise d'entreprise et signature de l'acte de cession

7. Prendre sa place à la tête de sa nouvelle société

Vous voilà désormais entrepreneur à la tête d’une société ! Il est temps de prendre votre place. 

Parce qu’une compagnie est généralement façonnée par son dirigeant, la situation en interne va forcément être impactée par votre arrivée. Pour que tout se passe au mieux, vous devrez trouver l’équilibre entre : 

  • Changer les choses trop rapidement et générer de l’inquiétude auprès des salariés, voire des démissions ;
  • Ne rien modifier et risquer l’incompréhension, voire la non-reconnaissance de votre position de patron par vos salariés. 

C’est une situation délicate qu’il convient de gérer avec subtilité pour éviter toute déconvenue par la suite. Votre expérience en gestion d’équipe et votre leadership devront être intensément mobilisés. 

Voici quelques conseils généraux concernant les premiers jours : 

  • Pensez à rassurer vos nouveaux collaborateurs, par exemple sur leur avenir dans la compagnie, ou sur le futur de l’entreprise elle-même ;
  • Écoutez et analyser les motivations et comportements du personnel afin de comprendre au mieux le fonctionnement réel de la société ;
  • En externe, au niveau des relations commerciales et financières, veillez à créer des liens avec les clients, fournisseurs, banquiers, etc.