Facture électronique obligatoire pour les entreprises à partir de 2026 : le point sur la réforme
À vos agendas (électroniques, bien entendu) ! La facturation électronique obligatoire s’impose à partir de septembre 2026 et sonne le glas du dossier papier.
Dites adieu aux photocopies et aux dossiers papier : la facturation électronique devient obligatoire en France à partir de septembre 2026. Que cette annonce ne vous inquiète pas cependant, la réforme va s’appliquer graduellement jusqu’en septembre 2027, afin de donner le temps aux entreprises de s’adapter. De plus, le gouvernement a mis en place plusieurs documents en ligne afin de vous expliquer la réforme sous ses aspects théoriques et pratiques. Infonet vous aide à faire le point sur ce nouveau procédé dématérialisé.
Facturation électronique obligatoire en 2026 : la fin du dossier papier
La facturation électronique obligatoire va entrer en application dès le 1er septembre 2026 (au lieu du 1er juillet 2024). Ce nouveau processus d’émission et de transmission des factures va s’appliquer graduellement. Il implique notamment la mise en place d’outils et de services. En revanche, cette réforme prévoit des cas d’exception à la facturation électronique obligatoire.
⚠️ Mise à jour importante depuis Octobre 2024
Un changement majeur vient d'intervenir dans les modalités de transmission de vos factures électroniques suite à une annonce de l'État qui a eu lieu le 15 octobre 2024. Voici ce que vous devez retenir :
Initialement, vous deviez avoir le choix entre deux options pour transmettre vos factures :
- Soit via l'une des « plateformes de dématérialisation partenaires » (PDP) - une option payante ;
- Soit via le portail public de facturation (PPF) - une option gratuite - qui devait remplacer progressivement la plateforme Chorus Pro, utilisée depuis 2017 pour la transmission des factures à destination du secteur public.
Suite à cette annonce de l'État, voici ce qui change pour votre entreprise :
- L'État abandonne complètement le projet de portail public de facturation (PPF), ce qui signifie que l'option gratuite n'existera plus.
- Vous devrez obligatoirement passer par une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) payante pour gérer votre facturation électronique.
- Vous aurez le choix parmi plus de 70 PDP déjà immatriculées sous réserve par la DGFiP.
À qui le tour ? Pensez à consulter le calendrier de la réforme
L'obligation d'envoi des factures électroniques en France se fera selon un calendrier progressif. En effet, l’administration espère ainsi ménager les entreprises et leur permettre d’effectuer la transition sans encombre. Pour ce faire, elle a opté pour une mise en œuvre de la facturation électronique qui se fera selon les modalités suivantes :
- À partir du 1er septembre 2026 : l’ensemble des entreprises assujetties à la TVA devront être en mesure de recevoir des factures électroniques.
- Dès le 1er septembre 2026 : les grandes entreprises, pour leur part, auront l'obligation de passer à l’envoi de leurs factures via format électronique à cette date ;
- À partir du 1er septembre 2026 : les entreprises intermédiaires seront à leur tour soumises à l’obligation de facturation électronique obligatoire ;
- Dès le 1er septembre 2027 : généralisation de la réforme aux petites et moyennes entreprises, ainsi qu’aux microentreprises.
Un envoi électronique qui passe désormais exclusivement par les PDP
La réforme comporte deux volets : l’e-invoicing et l’e-reporting. Si vous n’êtes pas à l’aise avec l’anglais, ne vous inquiétez pas, Infonet vous explique tout. L’e-invoincing, c’est l’obligation faite aux entreprises de facturer sous format électronique. En revanche, l'e-reporting concerne la transmission aux autorités des données de facturation des opérations non concernées par la facturation électronique.
L’e-invoicing s’adresse à l’ensemble des transactions réalisées entre deux entreprises assujetties à la TVA sur le territoire français. Par conséquent, les opérations effectuées avec des particuliers, à l’étranger ou par des opérateurs non assujettis à la TVA ne relèvent pas de l'obligation de facturation électronique.
Bon à savoir
L'État a annoncé l'abandon du Portail Public de Facturation (PPF) dans un communiqué du 15 octobre 2024. Les entreprises devront désormais obligatoirement passer par les plateformes de dématérialisation partenaires (PDP) pour leur facturation électronique.
Devenir une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP) : comment ça marche ?
Le service d’immatriculation des plateformes de dématérialisation partenaires (PDP) est quant à lui ouvert depuis le 2 mai 2023. Ce dernier, qui se trouve à Lille, est un service compétent de la Direction générale des Finances publiques (DGFIP). Si votre entreprise souhaite devenir une plateforme de dématérialisation partenaire (PDP), il vous suffit de remplir un formulaire déclaratif ainsi qu’un guide d’utilisation de votre solution.
Ce service d’immatriculation aura à la fois la charge :
- De l’immatriculation des plateformes de dématérialisation partenaire (PDP) et du renouvellement des immatriculation ;
- De la surveillance du respect de l’obligation de transmission à laquelle sont soumis les et les plateformes et les utilisateurs ;
- Des sanctions applicables en cas de non-respect des obligations.
Concrètement, à quoi va ressembler votre facture électronique ?
Sur la facture, les éléments suivants doivent désormais apparaître :
- Le numéro SIREN de l’acheteur ;
- Le type de transaction (livraison ou prestation de service) ;
- L’adresse de livraison ou de réalisation de la prestation ;
- La référence au paiement de la TVA.
En termes de format de la facture, plusieurs alternatives semblent possibles. Les formats retenus à ce jour sont :
- Cross Industry Invoice (CII) ;
- Universal Business Language (UBL) ;
- Un format mixte alliant fichier de données structuré au format XML et fichier PDF.
Bien entendu, la plateforme utilisée vous tiendra au courant du statut de votre facture en précisant le dépôt (réception des documents), le rejet (par la plateforme), le refus (par les clients) ou l’encaissement de cette dernière.
La facturation électronique pour toutes les factures ?
La facturation électronique concerne en principe l’ensemble des transactions réalisées par des acteurs assujettis à la TVA en France, ainsi que les assujettis non redevables à la TVA. En revanche, toutes les factures ne sont cependant pas concernées par la facturation électronique obligatoire. En effet, vos factures n’entreront pas dans le cadre de la réforme si elles concernent :
- Des transactions internationales ou intracommunautaires ;
- Des transactions réalisées avec des particuliers.
De même, vous ne serez pas concerné si les opérations que vous effectuez concernent :
- Des prestations dans le domaine de la santé, de l’enseignement ou de la formation ;
- Des transactions immobilières ;
- Les transactions bancaires et financières ;
- Les opérations d’assurance et de réassurance.
Enfin, si vous travaillez pour une association à but non lucratif, sachez que l’ensemble de vos opérations est exempté de facturation électronique.
Des sanctions possibles pour les réfractaires à la facturation électronique ?
Le non-respect de l’obligation de facturation électronique obligatoire, que ce soit la facturation ou la transmission des données de facturation, entraîne des pénalités. Pour les contrevenants, des amendes peuvent être imposées par facture ou par transmission.
En cas de non-respect de la facturation électronique :
- 15 euros par facture non émise au format électronique, avec un plafond annuel de 15 000 euros par année civile ;
- 15 euros par facture, avec un plafond annuel de 45 000 euros par année civile, pour les plateformes.
Pour le non-respect de l’obligation d’e-reporting :
- 250 euros en cas de non-reporting, avec un plafond annuel de 15 000 euros par année civile ;
- 750 euros par transmission, avec un plafond annuel de 45 000 euros par année civile, pour les plateformes.
Facturation électronique obligatoire en 2026 : on vous explique le pourquoi du comment
La facturation électronique obligatoire est une pratique qui s’est démocratisée au cours de ces dernières années. Ce procédé permet notamment une économie de papier et un meilleur contrôle des flux économiques.
Un peu de lecture : que disent les textes ?
Selon l’article 289 du Code des impôts, les factures électroniques « sont émises et reçues sous une forme électronique quelle qu'elle soit. Elles tiennent lieu de factures d'origine pour l'application de l'article 286 et du présent article. Leur transmission et mise à disposition sont soumises à l'acceptation du destinataire ».
En France, la dématérialisation trouve son fondement dans le cadre de la loi de finances rectificative pour 2022. Selon cette dernière, « les assujettis à la TVA en France devront, à terme, émettre, transmettre et recevoir les factures sous format électronique, dans leurs transactions avec d’autres assujettis ».
Une lubie bien française ?
Cependant, loin d’être une invention française, la facture électronique pour les entreprises s’est déjà imposée dans plusieurs pays. En effet, le procédé rencontre un vif succès à l’échelle mondiale, avec des variations nationales néanmoins. Par exemple, l’Italie est devenue le premier pays européen à adopter un tel dispositif en optant pour une plateforme unique avec monopole d’État.
La majeure partie des pays d’Amérique latine se sont également lancés dans la digitalisation fiscale depuis le début des années 2000. Cette première évolution du genre répondait ici davantage aux besoins d’une politique de lutte contre la fraude fiscale. En revanche, dans le cas sud-américain, le passage aux procédures dématérialisées implique avant tout un contrôle des transactions par les institutions fiscales, qui doivent approuver les factures électroniques, et n’affecte pas les relations entre entreprises.
Contrairement aux exemples susmentionnés, la France avait initialement fait le choix d'un système hybride, associant une plateforme publique gratuite (PPF) et des plateformes de dématérialisation partenaires (PDP). Cependant, avec l'annonce d'octobre 2024 abandonnant le PPF, l'État a finalement opté pour un système entièrement décentralisé via les plateformes de dématérialisation partenaires (PDP) immatriculées par la DGFiP.
Et pour vous, quels avantages alors ?
Inspirée des pratiques en cours dans différents pays, comme nous l'avons vu, cette nouvelle loi présente plusieurs avantages.
En effet, malgré le coût du service PDP, la dématérialisation permet de réaliser des économies significatives par rapport à la gestion traditionnelle des factures papier : réduction des frais d'impression, d'envoi postal et de stockage physique. Par extension, la rapidité de la procédure devrait permettre d'accroître la productivité de l'entreprise. Enfin, votre gestion comptable devrait désormais gagner en efficacité en obéissant à des délais plus courts et profitant d'une meilleure traçabilité.
Secondement, au-delà de cet aspect économique, la fin de l'envoi des factures papier devrait avoir un impact écologique certain. Indirectement, vous faites donc un geste pour la planète tout en optimisant le fonctionnement de votre compagnie.
Bien entendu, l'administration espère, elle aussi, tirer profit de la réforme. Elle mise effectivement sur le passage à la facture électronique pour accélérer la lutte contre la fraude fiscale. De même, les autorités comptent sur la digitalisation pour accroître la compétitivité de l'entreprise française. Pour finir, le gain de temps devrait permettre à l'administration de mieux estimer le temps réel de l'activité des entreprises afin d'adapter les politiques économiques à la réalité du terrain. Le gain espéré pour l'économie est de 4,5 milliards d'euros.
Le gouvernement vous explique tout
Pour faciliter la transition et aider les entrepreneurs à mieux appréhender la facturation électronique, le gouvernement a mis à disposition une série de fiches explicatives. Plus précisément, c’est la Mission facturation électronique, qui dépend de la Direction générale des Finances publiques (DGFIP), qui est à l’origine de ces documents. Ces dernières, au nombre de neuf, expliquent :
- La réforme de la facturation électronique obligatoire (contenu, objectif, déroulé…) ;
- Les aspects pratiques concernant sa mise en place (réception et transmission des factures électroniques, matériel nécessaire…).
Ces fiches sont disponibles au format Pdf sur le site du gouvernement dédié à la réforme. Elles peuvent alors être téléchargées ou simplement consultées en ligne. Les fiches ont les intitulés suivants :
- « Que va-t-il se passer pour mon entreprise en matière de facturation ? » (Fiche 1)
- « Mon entreprise sera-t-elle obligée de facturer électroniquement ? » (Fiche 2)
- « À partir de quelle date mon entreprise doit-elle être prête à recevoir des factures électroniques ? Et à en émettre ? » (Fiche 3)
- « Quelles sont les premières étapes pour mon entreprise en matière de facturation électronique ? » (Fiche 4)
- « Quelle documentation est disponible ? Où trouver de plus amples informations ? » (Fiche 5)
- « À compter du 1er septembre 2026, comment mon entreprise va-t-elle recevoir les factures électroniques de mes fournisseurs ? » (Fiche 6)
- « Transmission des données de transaction (e-reporting des données de transaction) : Mon entreprise est-elle concernée ? Quand, quoi et comment ? » (Fiche 7)
- « Transmission des données de paiement (e-reporting de paiement) - Mon entreprise doit-elle transmettre les données de paiement sur toutes les opérations qu’elle réalise (achat/vente, prestations de service/livraisons de biens) ? » (Fiche 8)
- « De quel équipement/logiciel mon entreprise aura-t-elle besoin pour la facturation électronique et/ou le e-reporting ? » (Fiche 9)
Facturation électronique obligatoire : un résumé
La facture électronique va se répandre dans l’Hexagone à partir du 1er septembre 2026, pour une généralisation prévue au 1er septembre 2027. Ce nouveau système de facturation implique le développement d'outils de gestion et de traitement des factures. De même, il prévoit une application dans un périmètre délimité, avec des exceptions et des sanctions possibles. Pour vous aider à appréhender ce nouveau système de facturation, voici un tour d’horizon de la facture électronique.
Calendrier |
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Plateforme d’envoi et de réception |
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Informations présentes sur la facture |
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Sanctions pour manquement à l’obligation d’e-invoicing |
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Sanctions pour manquement à l’obligation d’e-reporting |
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