Doctolib poursuit sa stratégie de sécurisation des données de santé. Il vient de racheter la start-up Tanker, à l’origine d’une technologie de chiffrement de bout en bout intégrable sous forme de SDK. L’objectif ? Sécuriser les données relatives à la santé. Le montant de l’opération n’a toutefois pas été révélé.

Une technologie déjà familière pour Doctoblib

Doctolib et Tanker se connaissent déjà très bien. L’entreprise de télémédecine utilise effectivement la technologie de Tanker depuis 2019. Elle lui permet de chiffrer de bout en bout les données de santé de ses utilisateurs. 

« L’acquisition de Tanker est l’évolution logique de notre relation et nous pouvons être fiers qu’une telle technologie reste en Europe, alors que les leaders mondiaux technologiques l’avaient dans leur radar », explique Stanislas Niox-Chateau, président et co-fondateur de Doctolib.

Cette union ne vient donc pas perturber le fonctionnement des outils de Doctolib. Par ailleurs, ce dernier continuera le déploiement de la technologie de Tanker à une plus grande échelle. 

Des données accessibles seulement aux patients et à leurs professionnels

Doctolib revendique, à ce jour, 60 millions d’utilisateurs particuliers et 300 000 utilisateurs professionnels de santé en France, en Allemagne, mais également en Italie, où il a racheté son concurrent

La start-up Tanker a été fondée en 2015 par Guillaume Pontallier, Clément Ravouna et Cédric Gestes. Son but tend à fournir, aux développeurs, une solution de chiffrement de bout en bout intégrable sous forme de SDK. De ce fait, elle s’intègre directement dans le code des applications SaaS

« Les données personnelles de santé des patients qui utilisent Doctolib ne sont accessibles qu’aux patients et à leurs professionnels de santé en toutes circonstances », précisait Doctolib au cours d’une précédente présentation. En d’autres termes, seuls le professionnel de santé et son patient ont accès au contenu des messages échangés. 

Doctolib et Tanker, une stratégie intelligemment pensée

D’une part, ce rachat s’inscrit dans une démarche de prise en compte croissante de la sécurité des données personnelles, et ce, par Doctolib. Celui-ci a, en effet, obtenu deux certifications en novembre 2021 : 

  • La première sur la sécurité des systèmes d’information ;
  • Et la seconde sur l’hébergement des données de santé. 

D’autre part, cette stratégie répond aussi à des accusations quant à la protection des données par la licorne. Pointée du doigt en juin 2021, elle a été accusée d’avoir utilisé deux cookies pour collecter les données de ses utilisateurs allemands. 

Cela concernait notamment la spécialité de la médecine, le traitement et le secteur – public ou privé – recherché ainsi que l’adresse IP de l’appareil ayant servi à la recherche. Ensuite, deux géants de la publicité recevaient ces données : Facebook et Outbrain.

La réponse de la licorne fut réactive : elle garantissait ne pas avoir collecté de données avec ces cookies et n’avoir « jamais transmis de données médicales à un acteur tiers, que ce soit en France ou en Allemagne ». De plus, tel que l’exige le Règlement général sur la protection des données (RGPD), elle assurait avoir sollicité le consentement des utilisateurs.