Florian Chevallier : nouveau président d'HYmpulsion
Découvrez le rôle de Florian Chevallier à la présidence d'HYmpulsion et les enjeux de la mobilité hydrogène en Auvergne-Rhône-Alpes.

HYmpulsion confirme son rôle de catalyseur de la mobilité hydrogène en Auvergne-Rhône-Alpes en confiant sa présidence à Florian Chevallier. Ce passage de témoin, depuis Thierry Raevel, intervient alors que le réseau régional franchit un cap industriel et que l’État resserre sa Stratégie nationale hydrogène. L’enjeu est clair : accélérer, standardiser, sécuriser les volumes et la rentabilité des usages.
Gouvernance : florian chevallier prend les rênes et ajuste le cap
HYmpulsion, société d’économie mixte régionale, officialise la nomination de Florian Chevallier à sa présidence. Il succède à Thierry Raevel, figure de l’écosystème énergétique, au moment où la filière régionale entre dans une phase d’industrialisation des infrastructures et des usages.
Cette gouvernance renouvelée s’inscrit au cœur d’un tour de table stable réunissant cinq actionnaires de référence : Région Auvergne-Rhône-Alpes, Michelin, Engie, Banque des Territoires et Crédit Agricole. La formule est assumée : combiner capitaux patients publics, expertise industrielle privée et ancrage territorial pour convertir des pilotes en actifs rentables.
À ce poste, Florian Chevallier aura la charge de la stratégie globale et de l’animation des comités, avec un mandat explicite : piloter une trajectoire de déploiement crédible, orchestrer l’alignement entre stations, usages professionnels et fournitures d’hydrogène décarboné, et assurer un niveau de qualité opérationnelle propice aux volumes.
HYmpulsion en bref : actionnariat et rôle
Actionnaires : Région Auvergne-Rhône-Alpes, Michelin, Engie, Banque des Territoires, Crédit Agricole.
Mission : développer un réseau de stations hydrogène et soutenir les usages professionnels en Auvergne-Rhône-Alpes.
Modèle : société d’économie mixte. Objectif d’effet d’entraînement sur les segments bus, poids lourds, utilitaires et flottes captives.
Le changement de présidence marque aussi une volonté de mise à l’échelle. Les priorités attendues vont de la fiabilisation des approvisionnements à l’optimisation des coûts par site, en passant par la massification des volumes via des partenariats flottes. L’interopérabilité et la standardisation des spécifications techniques figurent également à l’agenda.
Parcours et mandat : compétences énergie au service d’une filière en structuration
Professionnel aguerri des marchés de l’énergie, Florian Chevallier a réalisé l’essentiel de son parcours au sein du groupe Engie, dans des fonctions qui mêlent finance, stratégie, relations institutionnelles et marketing. Cette combinaison rare lui confère une double lecture, industrielle et politico-réglementaire, particulièrement utile pour les montages complexes d’infrastructures.
Depuis 2024, il dirige Engie Solutions Hydrogène en qualité de directeur général. Cette entité contribue activement aux projets d’hydrogène décarboné, avec un accent mis sur les électrolyseurs, les chaînes d’approvisionnement et les modèles de partenariats avec les territoires. La coordination entre opérateurs de stations, constructeurs de véhicules et donneurs d’ordre publics est au cœur de sa feuille de route.
À la présidence d’HYmpulsion, sa mission consistera à connecter des chantiers jusque-là traités en silos : arbitrages industriels, sécurisation contractuelle des volumes, schémas d’aides et gestion des risques d’exploitation. Les ordres de grandeur changent, tout comme la gouvernance des risques.
La structure mixte combine des financements publics et privés pour amortir les risques d’infrastructures émergentes. Elle permet :
- l’alignement des intérêts entre région, industriels et financeurs,
- l’accès à des aides et des garanties compatibles avec des CAPEX élevés et des ramp-up de volumes,
- une gouvernance apte à arbitrer rapidement entre les impératifs techniques et les objectifs de politique publique.
Ce montage se prête aux réseaux de stations, dont la rentabilité dépend fortement de la vitesse d’adoption des flottes.
Réseau et usages : jalons posés en 2025 et accélération ciblée d’ici 2027
HYmpulsion avance sur le terrain. Le 30 juin 2025, l’entreprise a inauguré sa huitième station hydrogène à l’aéroport Lyon Saint-Exupéry (Le Journal des Entreprises, 30 juin 2025). Ce site renforce l’axe logistique lyonnais et offre une vitrine opérationnelle pour des usages intensifs.
À mi-parcours de son programme, HYmpulsion avait déjà mis en service sept stations avant cette ouverture, marquant une montée en cadence progressive. La trajectoire annoncée vise un réseau supérieur à 15 stations d’ici 2027, couplé à des usages ciblés : bus urbains, bennes à ordures, poids lourds logistiques et utilitaires de flotte.
Hympulsion : feuille de route réseau
La stratégie privilégie des sites à fort potentiel de volumes, avec une logique de maillage autour de zones aéroportuaires, plates-formes logistiques, dépôts urbains et pôles industriels. L’emplacement des stations est pensé pour minimiser les détours, sécuriser la disponibilité et réduire les coûts par kilogramme distribué.
L’aéroport de Lyon joue ici un rôle de démonstrateur. L’intégration avec les flux de fret, la desserte des bus et la proximité d’acteurs industriels facilite l’agrégation de la demande. La visibilité offerte par un hub aérien renforce par ailleurs l’effet vitrine auprès de chargeurs et de transporteurs.
Repères 2025-2027 pour la mobilité hydrogène en Auvergne-Rhône-Alpes
- 8 stations opérationnelles au 30 juin 2025, avec l’ouverture de Lyon Saint-Exupéry.
- Plus de 15 stations visées d’ici 2027, pour basculer dans une logique de corridors régionaux.
- Bus et camions identifiés comme leviers prioritaires d’augmentation des volumes, grâce aux kilomètres quotidiens élevés.
Aéroport lyon-saint exupéry : site vitrine
Le choix de Saint-Exupéry répond à une logique de nœud véhiculaire, connectant les flux autoroutiers, ferroviaires et aériens. La station introduit un service adapté aux flottes captives et à la logistique du dernier kilomètre, avec une capacité d’amorçage suffisante et une extension possible au fil des volumes.
Cette démarche valide une approche par écosystème local : quand la distribution, les usages et l’accompagnement des opérateurs sont réunis, la courbe d’adoption s’accélère et la structure des coûts se rapproche des standards attendus par les transporteurs.
Articulation avec la stratégie nationale hydrogène : financements et cadres d’industrialisation
La feuille de route d’HYmpulsion se cale sur la Stratégie nationale hydrogène mise à jour le 15 avril 2025. Celle-ci confirme une trajectoire de 6,5 GW d’électrolyse à l’horizon 2030 et un budget public d’environ 9 milliards d’euros pour la décennie, avec une priorité donnée aux usages industriels et de mobilité lourde (presse.economie.gouv.fr, 15 avril 2025).
Pour les territoires, l’enjeu est spécifique : transformer ces enveloppes en projets bancables. Il faut faire converger subventions à l’investissement, garanties, aides à l’exploitation ciblées et contrats d’approvisionnement à long terme. À défaut, l’équation économique des stations et des flottes peut rester fragile.
Engie solutions hydrogène : stratégie et rôle
Sous la direction de Florian Chevallier, Engie Solutions Hydrogène anime des projets d’électrolyse et de mobilité, avec une attention portée à l’intégration système : production, stockage, distribution. L’objectif est de réduire le coût total de possession pour des flottes professionnelles en articulant long terme industriel et contraintes opérationnelles quotidiennes.
Ce socle d’expérience se transpose chez HYmpulsion pour faciliter la bascule d’une logique d’expérimentation à une logique d’industrialisation. La réplication de stations standardisées, la rationalisation des procédures d’exploitation et la montée en compétence des mainteneurs figurent parmi les leviers opérationnels.
Le 31 juillet 2025, l’État a accordé un premier permis d’exploration d’hydrogène naturel en sous-sol. Objectif : mesurer la réalité des gisements et la faisabilité d’une exploitation future à coûts compétitifs. Cette dynamique ouvre une piste complémentaire à l’électrolyse, potentiellement avec des coûts de production inférieurs si des ressources exploitables sont confirmées.
Pour les régions industrielles, des retombées sont envisageables à moyen terme : sécurisation d’un mix d’approvisionnement et nouvelles chaînes de valeur pour la géologie, le forage et la sécurité des sites.
En parallèle, les pouvoirs publics encouragent le déploiement d’usages lourds via des mécanismes d’achat groupé, de contrats de long terme et d’appels d’offres dédiés, de manière à stabiliser la demande et à enclencher des effets d’échelle positives.
Effets économiques régionaux : emplois, filières et chaînes logistiques
La montée en puissance d’HYmpulsion participe à l’émergence d’une économie régionale de l’hydrogène. Les investissements dans les stations, couplés aux acquisitions de flottes, génèrent des besoins en travaux publics, génie électrique, maintenance, sécurité, conduite de projets et exploitation de sites.
Les estimations relayées dans la presse économique évoquent la création de plusieurs centaines d’emplois d’ici 2026 dans l’écosystème énergie et mobilité, à mesure que les stations se multiplient et que les volumes augmentent. Ces effets d’entraînement s’étendent également aux zones logistiques et aux opérateurs urbains, avec des impacts visibles sur la formation professionnelle.
Michelin : stratégie et résultats
Actionnaire d’HYmpulsion, Michelin enrichit l’écosystème par son expertise dans les matériaux, les procédés industriels et l’innovation, avec un historique notable dans l’hydrogène via Symbio. La présence du groupe au capital favorise la connexion entre technologies, industrialisation et usages, et contribue à la crédibilité des feuilles de route régionales auprès des partenaires internationaux.
À terme, cette articulation entre fournisseurs, opérateurs et institutionnels peut se traduire par des hubs d’innovation plus visibles et des co-localisations d’activités, notamment dans la maintenance et les services associés aux stations.
Le coût total de possession d’un véhicule hydrogène dépend fortement :
- du prix du kilogramme à la pompe, lié au coût de production et au volume distribué,
- du kilométrage annuel et du taux d’utilisation, qui diluent les coûts fixes,
- des incitations publiques à l’achat et à l’exploitation,
- de la fiabilité et de la disponibilité des stations, qui conditionnent la productivité des flottes.
Les segments à forte intensité d’usage sont mécaniquement les plus favorables à court terme.
Pour les collectivités, l’enjeu porte aussi sur la qualité de l’air et la réduction du bruit urbain. Les flottes à hydrogène offrent des gains immédiats en zones denses, avec un impact local rapide et mesurable, notamment sur les lignes d’autobus et les utilitaires de service public.
Défis industriels : sécuriser les volumes et la rentabilité des sites
La filière fait face à une équation exigeante. Les coûts de production restent volatils, la disponibilité d’électricité décarbonée à prix compétitif est une condition clé, et la montée en cadence des fabricants doit accompagner l’arrivée progressive des flottes.
La présidence de Florian Chevallier devra arbitrer plusieurs chantiers structurants :
- standardiser les stations pour abaisser les coûts unitaires et faciliter la maintenance,
- sécuriser des contrats d’approvisionnement stables pour lisser la volatilité,
- accompagner les clients flottes dans l’adoption, via des modèles de services et des garanties de performance,
- calibrer finement la capacité des sites afin de concilier disponibilité et retour sur capital.
L’ouverture d’un premier permis d’exploration d’hydrogène naturel en France au 31 juillet 2025 offre un levier prospectif. Si des gisements exploitables à coût compétitif sont démontrés, une diversification des sources d’approvisionnement pourrait émerger, en complément de l’électrolyse.
Prises de position publiques récentes
Au 1er juillet 2025, la dynamique régionale est mise en avant avec l’ambition de rester leader français en matière d’hydrogène, via des investissements ciblés sur les infrastructures et les usages lourds. La communication publique souligne l’équipement des aéroports et des zones logistiques, pour soutenir l’adoption par les bus et les camions.
Sur le volet politique, la Région Auvergne-Rhône-Alpes s’emploie à animer la coordination des acteurs. Des prises de parole officielles ont rappelé la volonté de consolider l’avance du territoire et d’attirer des projets ancrés dans la durée. À noter : la fonction exécutive de la Région est assurée par son président, tandis que Fabrice Pannekoucke intervient comme vice-président délégué aux transports, rôle central pour le déploiement des infrastructures.
Le financement combine généralement :
- CAPEX subventionné via des aides publiques,
- apport en fonds propres par les actionnaires,
- dettes ou quasi-fonds propres selon le profil de risque,
- revenus d’exploitation issus de contrats avec des clients flottes, parfois avec des minimums garantis.
Le business plan repose sur la montée de volumes et des coûts d’énergie maîtrisés. Les engagements pluriannuels des clients sont décisifs pour la bancabilité.
La sécurité industrielle et la disponibilité sont une autre exigence. Elles mobilisent des compétences de maintenance, de supervision à distance, de gestion des stocks et d’intervention rapide, afin de garantir une expérience utilisateur comparable aux carburants traditionnels.
Cadre national et régional : 2026 comme point d’inflexion pour les transports
La presse économique souligne que 2026 pourrait marquer un point d’inflexion pour les transports hydrogène en Auvergne-Rhône-Alpes, avec l’arrivée de nouvelles stations et l’activation de contrats flottes. À mesure que les véhicules arriveront en nombre, l’élasticité de la demande côté opérateurs devrait améliorer la rotation des actifs de distribution.
Côté État, les dispositifs liés à la Stratégie nationale hydrogène servent d’appui à la montée en puissance. L’articulation entre l’aide au CAPEX, les appels d’offres industriels et les schémas de soutien à l’exploitation est appelée à se préciser, afin de sécuriser des modèles économiques pérennes.
Cas d’usage flottes captives : une rampe de lancement
Les flottes captives, comme les bus de dépôt ou les utilitaires livrant depuis une plate-forme unique, constituent un terrain favorable. La concentration spatiale permet des stations plus efficaces, tandis que les kilomètres parcourus assurent des volumes réguliers. Les contrats pluriannuels avec clauses de disponibilité facilitent la viabilité financière des actifs.
Le maillage régional doit refléter ces réalités opérationnelles. À court terme, le calibrage de la puissance de remplissage, le dimensionnement du stockage tampon et la gestion de la maintenance sur site feront la différence entre démonstrateur et outil industriel.
Le renforcement du réseau autour de corridors logistiques et de nœuds multimodaux s’inscrit ainsi dans une logique de massification des volumes, nécessaire pour optimiser le coût au kilogramme et attirer davantage d’opérateurs.
Regards d’analyste : pourquoi la nomination peut accélérer l’exécution
Le profil de Florian Chevallier coche des cases clés pour cette phase du marché. Sa connaissance des modèles de financement et des chaînes d’approvisionnement lui donne des atouts pour résoudre les goulots d’étranglement qui freinent la réplication rapide des stations.
Sur le terrain, sa capacité à fédérer autour d’objectifs chiffrés et à négocier des contrats d’approvisionnement et de distribution à l’échelle multi-sites pourrait accélérer la conversion des intentions en volumes effectifs. L’exécution opérationnelle devient ici l’alpha et l’oméga : tenir les délais, sécuriser la qualité, monter en cadence.
Dans l’écosystème, la combinaison HYmpulsion et partenaires historiques, dont Engie et Michelin, présente un avantage compétitif : elle allie un ancrage territorial solide à des compétences industrielles de rang international. Ce couple est central pour attirer des projets flottes d’ampleur, y compris ceux des grands donneurs d’ordre logistiques.
La dynamique nationale va dans le même sens, avec des signaux forts sur la décennie : 6,5 GW d’électrolyse à 2030, un cadre de financement clarifié et une volonté de souveraineté énergétique renforcée. Dans ce contexte, l’Auvergne-Rhône-Alpes, déjà très active, consolide une position de région pilote en France.
Le dispositif s’affine enfin avec l’exploration de l’hydrogène naturel. Si les travaux confirment des ressources exploitables, de nouveaux arbitrages pourraient émerger entre approvisionnement par électrolyse et production naturelle, en fonction des coûts, de l’empreinte carbone et de la sécurité d’approvisionnement.
La réussite passera par une gouvernance exigeante et une gestion fine des risques. La présidence d’HYmpulsion devra conjuguer transparence vis-à-vis des collectivités, lisibilité contractuelle pour les opérateurs et discipline industrielle côté exécution.
Cap opérationnel confirmé pour la mobilité hydrogène en auvergne-rhône-alpes
L’entrée en fonction de Florian Chevallier acte une nouvelle étape pour HYmpulsion. Le réseau progresse avec 8 stations en service au 30 juin 2025, et un cap affiché au-delà de 15 sites d’ici 2027. À l’échelle nationale, la trajectoire de la SNH II et les premiers signaux sur l’hydrogène naturel renforcent le cadre d’action, avec des moyens financiers et réglementaires réaffirmés.
La suite se jouera sur la vitesse d’exécution, l’agrégation des volumes flottes et la compétitivité du kilogramme. Si ces trois conditions sont réunies, la région pourrait convertir son avance en avantage structurel durable, au bénéfice de l’emploi, de l’industrie et de la qualité de l’air. La nomination à la présidence d’HYmpulsion devrait servir de levier pour transformer l’élan régional et les ambitions nationales en actifs opérationnels et en volumes tangibles.