En envoyant des ballons vers l’espace, la pépite tricolore Zephalto souhaite concurrencer les milliardaires anglo-saxons. Toutefois, elle désire le faire de façon écologique, en respectant l’empreinte carbone.

Zephalto, une réponse verte au tourisme spatial ? 

L’offre de Zephalto ? S’envoler en ballon dans la stratosphère, et ce, jusqu’à 25 kilomètres au-dessus du sol. 

La différence avec les autres propositions actuellement présentes sur le marché spatial ? Une réponse verte à tous les projets dont on entend parler. Les tarifs sont variés : 

  • 450.000 dollars chez Richard Branson pour quelques minutes dans l’espace ; 
  • 28 millions pour un vol Blue Origin de Jeff Bezos, d’une dizaine de minutes ;
  • 55 millions de dollars pour Space X d’Elon Musk.

L’économiste Lucas Chancel estime qu’un vol spatial de cette envergure représenterait 429 tonnes de CO2 par passager. Pour avoir une idée plus concrète, c’est 400 fois ce que consomme en moyenne un Français chaque année. 

Ajoutons à cela que ces vols requièrent un entraînement assez dur. Ce dernier est, en effet, obligatoire afin de supporter le choc du décollage. Cette contrainte est alors responsable de la réduction du nombre de candidats.

Une montgolfière inspirée des frères Mongolfier

Toutefois, du monde intéressé ce n’est pas ce qui manque. Ce constat va prendre de l’ampleur puisque dans les 30 années à venir, le marché représentera 2700 milliards de dollars, selon la Bank of America. 

De plus, selon Zephalto, 40 % des riches dont le patrimoine dépasse les 5 millions d’euros souhaitent aller dans l’espace. C’est donc la clientèle que cible la start-up tricolore, en leur proposant un voyage spatial accessible à tous et décarboné. 

Comment ça fonctionne ? Zephalto puise son inspiration dans une vieille tradition française : celle de la montgolfière, des frères Mongolfier à Annonay, en 1783. Le principe est d’ores et déjà repris par le Cnes (Centre national d’études spatiales) qui envoie des télescopes dans la stratosphère avec des ballons gonflés à l’hélium. 

C’est tout naturellement que Zephalto a sollicité le Cnes. Tous deux travaillent donc ensemble pour que des humains puissent monter dans une nacelle fermée, pressurisée et tractée par deux énormes ballons : l’un pour monter dans le ciel, le deuxième pour freiner en cas de danger. La capacité serait ainsi de six personnes à bord en plus de deux pilotes.

À vos marques, prêts… volez ! 

Zephalto existe depuis cinq ans. Trois prototypes se sont déjà envolés, l’affaire fonctionne plutôt bien. Cependant, la nacelle n’est pas encore totalement prête. Il manque, en effet, plusieurs dizaines de millions de dollars pour qu’elle soit opérationnelle. Les patrons restent confiants, car le projet parait rentable, avec des billets pour le moins excessifs de 200.000 euros. 

Zephalto est néanmoins confrontée à des concurrents aux États-Unis et en Espagne. Certes, les tarifs de ceux-ci sont moins chers, mais la pépite française promet un accueil à la hauteur des plus grands palaces. 

Des places dans son carnet sont réservées. Un client, déjà enregistré chez Space X, a aussi acheté son ticket en ballon pour pouvoir emmener sa famille. Un succès digne des sagas de science-fiction ! Les premiers vols sont programmés en 2025 : 60 places seront disponibles contre 360 pour l’année suivante.