TSE, une entreprise d'énergie solaire, mène cette expérience dans la région de la Haute-Saône, dans le nord-est du pays, selon un rapport d'Euronews publié mercredi.
 
« L'objectif était de pouvoir répondre aux besoins de la France en matière de développement des énergies renouvelables, sans préempter les terres agricoles », a déclaré Xavier Guillot, responsable de la recherche et du développement en agronomie chez TSE.
 
« Cela permettrait de poursuivre le développement des activités agronomiques et agricoles, en l'occurrence, dans les grandes cultures comme dans l'élevage. »
 
L'entreprise veut savoir si l'énergie solaire peut être produite sans interférer avec les plantations céréalières extensives de la région.
 
Et si la fusion est réussie, elle pourrait révolutionner à la fois l'énergie solaire et l'agriculture.
 

L'agrivoltaïque et la France

La pratique consistant à utiliser la terre à la fois pour l'agriculture et l'énergie solaire est connue sous le nom d'agrivoltaïque. Elle est devenue très populaire depuis que l'Europe se dirige lentement vers une crise énergétique.
 
L'agrivoltaïque a déjà été expérimenté en France dans le cadre de programmes à plus petite échelle.
 
Cependant, TSE, l'un des principaux producteurs d'énergie solaire en France, installe 5 500 panneaux solaires sur cette ferme située près de la commune d'Amance pour déterminer si elle peut réussir à l'échelle industrielle.
 
L'entreprise affirme que les panneaux solaires utilisés dans son expérience produisent 2,5 mégawatts d'électricité pendant les heures de pointe, ce qui équivaut à l'énergie utilisée par 1 350 personnes.
 
Selon TME, l'installation sera raccordée au réseau électrique au début du mois de décembre.
 
Les panneaux solaires peuvent se déplacer verticalement et suivre la course du soleil, laissant passer la pluie. En fonction de la météo, ils peuvent réduire les dégâts causés par la grêle, faire monter la terre ou faire baisser la température de quelques degrés Celsius.
 
M. Guillot a expliqué que l'objectif « est de permettre aux agriculteurs de continuer à produire des denrées alimentaires tout en fournissant de l'ombre pour protéger les cultures du changement climatique - comme les sécheresses et les fortes chaleurs observées cet été. »
 

La crise énergétique s'aggrave dans l'UE

Plus de 100 000 personnes sont descendues dans la rue en France mardi 18 octobre pour réclamer une augmentation des salaires afin de faire face à la hausse des prix de l'énergie et à l'inflation.
 
Selon un rapport du Wall Street Journal publié mardi, environ 28 % des stations-service du pays n'ont plus d'essence ni de diesel.
 
L'escalade de la crise énergétique en Europe sert d'avertissement au président Emmanuel Macron et aux autres dirigeants européens quant aux incertitudes politiques auxquelles ils sont confrontés alors que le conflit en Ukraine fait rage sans qu'aucune résolution ne soit en vue.
 
La France n'est pas le seul pays concerné, des protestations ont également secoué d'autres nations européennes en raison de la persistance de la crise du coût de la vie, des pénuries de carburant et du manque de volonté du gouvernement de faire face à la situation.
 
Environ 40 % du gaz consommé dans l'UE était fourni par un gazoduc en provenance de Russie, dont la quantité a été réduite de 75 %.
 
La Russie a déjà déclaré que cette situation était la conséquence naturelle des sanctions économiques imposées à Moscou par l'Occident.
 
La guerre Russie-Ukraine a tenu le reste de l'Europe en haleine, mais les efforts déployés par diverses entités pour sevrer l'Europe de l'énergie russe ont poussé le continent vers des solutions plus écologiques.