En Normandie, et plus précisément en Seine-Maritime (76), une start-up expérimente le recyclage des déchets alimentaires dans les cantines : TerraLéo.

Bois-Guillaume, une ville attentive à ses cantines

En Seine-Maritime, une ville se fait remarquer pour son service dans les cantines scolaires. En effet, au sein de Bois-Guillaume, la municipalité revendique un service exemplaire.

Les repas servis sont équilibrés ; élaborés par un diététicien. Ils comprennent plus de 65 % de produits locaux et issus de l’agriculture biologique et les cantines offrent des options de menus végétariens.

Ainsi, après avoir résolu les problèmes de goût et de qualité lors des déjeuners, la ville a désormais souhaité répondre à une nouvelle problématique : « Comment gérer les déchets alimentaires ?». En effet, le fait d’offrir des repas plus appréciés par les écoliers a engendré une diminution des restes, mais il reste toujours quelques déchets…

TerraLéo, une solution pour revaloriser les 14 tonnes de nourriture restante dans les déchets

Philippe-Emmanuel Caillé, le premier adjoint chargé de la transition écologique et énergétique pour la ville de Bois-Guillaume explique : « Une étude nationale estime que 120 grammes par écolier et par jour sont jetés à la poubelle. ». Ce chiffre, rapporté à la ville représente 14 tonnes de déchets alimentaires sur une année.

C’est pourquoi la ville a décidé de faire appel à TerraLéo, une start-up qui permet de trier et revaloriser les biodéchets. Ainsi, depuis deux semaines, les cantines sont équipées de poubelles spécifiques où les enfants jettent leurs biodéchets. En plus de favoriser l’écologie, cela permet aussi d’apprendre aux enfants les bons gestes de tri.

Des déchets qui servent à la méthanisation

TerraLéo passe plusieurs fois par semaine collecter les restes alimentaires dans les écoles. Ensuite, ils sont acheminés vers une usine de méthanisation.

Cela permet de transformer ces déchets en gaz, et ainsi d’alimenter des bâtiments de la ville.

Un dispositif qui vise à être élargi

Les cantines de la ville de Bois-Guillaume servent de lieux pilotes pour TerraLéo. Si l’opération est concluante, la municipalité envisage de transposer l’opération également dans les EHPAD, les crèches, les cantines d’entreprises, etc.

La première année, avec le matériel nécessaire et le support d’installation et de formation, l’opération coûte 11 000 euros. Les années suivantes, le coût varie en fonction du poids des déchets alimentaires, mais baisse à 3 000 ou 4 000 euros. La transformation peut donc être vite amortie pour les municipalités.

Et du côté de la start-up, cette opération servira de proof-of-concept pour séduire d’autres secteurs.

TerraLéo, pas seulement pour les cantines

La start-up est pour l’instant implantée en Normandie, seule région où elle offre ses services. En plus de cet essai dans les cantines, elle compte également proposer d’autres offres pour s’adapter à ses différents clients :

  • les municipalités,
  • mais aussi les entreprises,
  • et les particuliers.

En effet, pour chacun, les besoins sont différents et il faut donc prévoir des offres, presque « sur-mesure ».

Certaines entreprises d’autres secteurs font déjà confiance à TerraLéo pour l’optimisation de leurs déchets. C’est notamment le cas des boulangeries Paul ou d’hôtels appartenant au groupe Accor de la chaine Novotel. Avec de tels clients, implantés partout en France, et même à l’étranger, la start-up pourra rapidement proposer ses services partout dans le pays.