Le Super Tout Nu : quand le supermarché zéro déchet s’impose en France et son passage sur QVEMA
Découvrez comment Le Super Tout Nu bouscule la grande distribution en proposant un modèle zéro plastique et en misant sur l’innovation écologique.

La startup toulousaine Le Drive tout nu, à l’origine du concept de supermarché sans emballage baptisé Le Super Tout Nu, a récemment marqué les esprits lors de son passage télévisé dans l’émission « Qui veut être mon associé ? » sur M6. Son ambition : démocratiser la consommation sans plastique.
Une apparition médiatique à fort impact
L’émission « Qui veut être mon associé ? », diffusée le 26 février sur la chaîne M6, est réputée pour offrir à des entrepreneurs français une tribune unique. Présentant leurs projets devant des investisseurs chevronnés, les candidats tentent généralement de décrocher un soutien financier. Dans le cas de Le Drive tout nu, mené par Salomé et Pierre Géraud, l’objectif était surtout de faire connaître au grand public l’univers du zéro déchet. Bien qu’aucun accord d’investissement n’ait été conclu, l’enseigne a su rebondir grâce à la visibilité obtenue.
Selon les porteurs du projet, le passage à la télévision a provoqué un pic exceptionnel de trafic sur leur site web, accompagné d’une croissance notable de leur communauté. Un tel engouement peut être décisif pour les structures œuvrant dans un secteur encore considéré comme de niche, malgré son attractivité grandissante.
Le concept zéro déchet : une idée qui bouscule les habitudes
Fondée en 2018, l’initiative Le Drive tout nu s’est imposée comme une réponse concrète à la question de la réduction des déchets dans le domaine de l’alimentation et de la grande distribution. Les produits sont conditionnés dans des bocaux en verre, qui fonctionnent sur le principe de la consigne pour limiter l’utilisation d’emballages plastiques à usage unique.
La marque a ensuite élargi le concept au Super Tout Nu, un véritable supermarché qui privilégie les produits locaux (environ 60 % des références) et dont l’offre dépasse aujourd’hui les 2 000 articles. Fruits, légumes, produits frais ou secs, voire fromages et charcuterie à la coupe, tous sont disponibles dans des récipients en verre ou des emballages réutilisables.
Le système de consigne implique un surcoût temporaire réglé par le consommateur lors de l’achat d’un produit dans un bocal. Une fois ce contenant rapporté en magasin, le montant de la consigne est remboursé. Cela encourage le réemploi des contenants et contribue à réduire drastiquement la quantité de déchets plastiques générés.
Grâce à cette approche, Le Drive tout nu et son nouveau concept de supermarché veulent démontrer que l’absence totale de plastique n’est pas une utopie. Bien au contraire, la fréquentation des points de vente – notamment dans l’agglomération toulousaine – confirme qu’un public de plus en plus large est prêt à remettre en question ses réflexes de consommation.
Une émission télévisée, un levier de popularité
La participation à « Qui veut être mon associé ? » n’était pas planifiée à l’origine par l’équipe de Le Drive tout nu. C’est la production de l’émission qui a contacté les fondateurs pour leur proposer de pitcher leur projet devant plusieurs investisseurs reconnus de l’écosystème entrepreneurial français.
Salomé et Pierre Géraud ont alors saisi cette opportunité pour promouvoir la consommation responsable devant plus de deux millions de téléspectateurs. Outre l’aspect médiatique, le défi consistait à convaincre des entrepreneurs aguerris de la solidité financière et logistique du concept. Ce double enjeu, à la fois commercial et pédagogique, a rythmé leur passage sur le plateau.
Finalement, aucune prise de participation n’a été conclue, principalement à cause de la structure du deal proposée. Toutefois, la jeune entreprise n’y voyait pas la priorité. Son ambition profonde demeure la démocratisation du zéro déchet et l’élargissement de son audience. De ce point de vue, le pari télévisuel est plus que réussi, comme en témoigne l’afflux de nouveaux clients et le surcroît d’attention suscité.
Bon à savoir sur l’audience télévisuelle
Selon Médiamétrie, l’émission « Qui veut être mon associé ? » rassemble en moyenne 2 millions de téléspectateurs. Ce type de programme attire un public curieux d’initiatives entrepreneuriales, offrant ainsi à des projets innovants une tribune inestimable pour accroître leur notoriété.
Un premier supermarché en Haute-Garonne et des perspectives nationales
Après plusieurs années d’expérience sous forme de drive, l’entreprise a inauguré en mai 2024 ce qu’elle présente comme le premier supermarché zéro déchet à Labège, dans la région toulousaine. Avec ce magasin, l’objectif est de toucher une clientèle habituée à faire ses courses en libre-service, tout en continuant à promouvoir le réemploi.
Dès son ouverture, le nouveau point de vente aurait rapidement dépassé les prévisions de fréquentation. Les seniors, par exemple, se sont montrés particulièrement réceptifs à ce mode d’achat qui leur permet de sélectionner visuellent leurs produits. L’expérience sur place diffère du drive, plus apprécié des profils urbains et actifs, en quête de rapidité.
Parallèlement, Le Drive tout nu poursuit sa stratégie d’expansion : on dénombre déjà six établissements dans la métropole toulousaine, ainsi que des implantations à Lille et Bordeaux. À court terme, l’enseigne ambitionne de s’implanter à Nantes et Lyon, avec à la clé de nouveaux points de retrait sans emballage jetable et la possibilité d’y créer de futurs supermarchés zéro déchet.
Retour d’expérience : une communauté engagée et croissante
Au-delà des chiffres, l’un des éléments notables pour Le Drive tout nu reste l’engagement de sa communauté. Dès la diffusion télévisée, les réseaux sociaux de la marque ont été littéralement pris d’assaut. De nombreux spectateurs, séduits par la démarche éco-responsable, ont manifesté leur envie de s’informer et de participer.
Salomé Géraud insiste sur cette synergie : selon elle, chaque nouveau membre de la communauté devient un ambassadeur du zéro déchet, partageant autour de lui les bonnes pratiques. Ainsi, le bouche-à-oreille, combiné à la couverture médiatique, concourt à faire évoluer le modèle vers une structuration plus grande, à la fois en termes de logistique et d’approvisionnement.
Parallèlement, on constate un engouement similaire dans le reste de la France. Plusieurs initiatives comparables – boutiques vrac, opérations de consigne pour les bouteilles – témoignent d’une transition écologique plus vaste, même si les contraintes réglementaires ou logistiques peuvent freiner l’essor de ces solutions innovantes.
Le cadre juridique et réglementaire en France
Sur le plan légal, la France a entrepris depuis quelques années un véritable tournant en faveur de l’économie circulaire. La Loi Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire (AGEC), adoptée en 2020, vise notamment à réduire l’usage des plastiques à usage unique, à encourager la réutilisation et à mieux sensibiliser les consommateurs à l’impact de leurs déchets.
Pour Le Drive tout nu, ce cadre législatif est un appui, car il légitime et valorise leurs efforts visant à supprimer intégralement les emballages plastiques jetables. Toutefois, ces dispositions réglementaires ne simplifient pas tout : les acteurs du vrac et de la consigne doivent composer avec différentes normes d’hygiène et des contrôles sanitaires stricts afin de garantir la qualité des produits.
La réglementation impose une traçabilité rigoureuse des denrées alimentaires. Chaque bocal doit être parfaitement nettoyé, stérilisé et réétiqueté avant d’être remis en rayon. La démarche implique des investissements pour respecter les normes HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point), garantissant une sécurité alimentaire optimale.
Malgré la complexité de ces procédures, l’entreprise toulousaine prouve qu’il est possible d’allier respect de l’environnement et respect des normes. Son développement continu dans plusieurs grandes villes françaises en est la meilleure illustration.
Les enjeux financiers : un modèle d’affaires en plein essor
Même si Le Drive tout nu n’a pas obtenu l’appui financier escompté lors de l’émission, l’entreprise demeure très dynamique sur le plan économique. Il est important de noter que le secteur du zéro déchet, encore émergent, se structure peu à peu et attire l’attention de fonds d’investissement sensibles à la transition écologique.
Le modèle du vrac et de la consigne présente néanmoins des coûts initiaux plus élevés que la distribution traditionnelle, notamment pour l’achat, la gestion et le nettoyage des contenants réutilisables. De plus, les circuits logistiques requièrent une optimisation poussée pour éviter des trajets multiples et maintenir la rentabilité.
Cet équilibre complexe explique en partie que certains investisseurs, plus enclins à soutenir des projets au business model rapide et standardisé, hésitent à s’engager massivement. Néanmoins, l’exemple de Le Drive tout nu démontre qu’avec un positionnement clair et une communauté solide, un financement peut aussi provenir d’autres sources, comme la crowdfunding ou le soutien d’organismes publics (BPI, collectivités locales).
Analyse du potentiel de l’enseigne et de la concurrence
L’offre proposée par Le Drive tout nu se démarque dans le paysage français. Au-delà de l’aspect « courses zéro déchet », l’entreprise affiche un souci de la proximité avec des producteurs locaux – ce qui représente environ 60 % de son catalogue. Cette dimension assure une fraîcheur et une traçabilité appréciées par les consommateurs.
Sur le marché du vrac et du zéro plastique, la concurrence reste encore relativement segmentée, principalement représentée par des épiceries spécialisées et quelques grandes enseignes qui proposent un rayon vrac en guise d’offre complémentaire. Ces dernières années, plusieurs chaînes de supermarchés conventionnels ont néanmoins développé leur propre gamme de produits sans emballage, poussées par la pression législative et la demande des consommateurs.
Face à cette tendance, Le Drive tout nu capitalise sur son identité forte : un concept de drive couplé à un nouveau format de supermarché. Cette double approche permet de répondre aux besoins variés de la clientèle, qu’il s’agisse de clients pressés ou de personnes préférant déambuler dans un magasin pour visualiser les produits.
L’histoire d’une aventure familiale et passionnée
Si Salomé et Pierre Géraud partagent aujourd’hui leur vision du commerce durable, leur parcours initial n’était pas forcément dédié au monde de la distribution. L’envie de « consommer autrement » a cheminé au fil de constats sur les pratiques d’achat quotidiennes, l’explosion des déchets plastiques et la nécessité de transformer les modes de production.
C’est en cherchant à réduire leur propre consommation d’emballages qu’ils ont envisagé une solution plus globale. L’aventure démarre donc à Toulouse avec un premier drive zéro déchet. Le succès est rapidement au rendez-vous, ce qui a incité le couple à songer à un point de vente physique plus ambitieux. D’où la naissance du Super Tout Nu, rendu possible par une équipe grandissante et un soutien local.
Aujourd’hui, ces valeurs d’éthique et d’entrepreneuriat familial s’étendent à l’ensemble du réseau : salariés, partenaires et fournisseurs partagent une philosophie commune centrée sur la réduction des déchets, la sensibilisation du public et la mise en avant d’une alimentation saine.
Les collaborations qui font la différence
Dans son message après l’émission, Le Drive tout nu remercie notamment Baptiste et Karline Hamain, fondateurs de la marque Pimpant, pour leurs conseils et leur soutien. Ce type de collaboration témoigne d’un esprit d’entraide qui règne souvent dans l’univers des jeunes pousses écologiques.
Les échanges de bonnes pratiques et l’accompagnement entre entrepreneurs peuvent se révéler déterminants au moment de pitcher un projet à la télévision, ou même de structurer une levée de fonds. Au-delà de la concurrence éventuelle, il existe une volonté partagée de promouvoir ensemble la consommation responsable.
La marque Pimpant, spécialisée dans les produits ménagers écologiques et réutilisables, illustre parfaitement la philosophie de l’économie circulaire. Les deux projets, Pimpant et Le Drive tout nu, se rejoignent dans l’objectif de réduire les déchets liés à la consommation quotidienne, qu’il s’agisse d’alimentation ou d’entretien ménager.
Les avantages concurrentiels du modèle zéro déchet
Le succès de Le Drive tout nu et du Super Tout Nu ne se limite pas à l’image éco-responsable. L’enseigne profite d’atouts concrets :
- Fidélisation : Les clients sensibles à la protection de l’environnement ont tendance à devenir réguliers et à recommander ces services autour d’eux.
- Relation de confiance : Le contact direct avec les producteurs et la transparence sur la provenance des produits rassurent le consommateur quant à la qualité.
- Diversité de l’offre : Plus de 2 000 références, y compris des produits frais (fromage, charcuterie), ce qui va bien au-delà de l’épicerie sèche traditionnelle.
- Économies sur le long terme : Même si le modèle de la consigne peut sembler plus onéreux au départ, il limite les achats superflus et réduit la consommation de ressources.
En revanche, le déploiement de ce concept nécessite une organisation logistique solide, un travail de pédagogie important et une veille réglementaire permanente pour rester en conformité.
Décrypter l’engouement du public : un phénomène sociétal
La popularité de Le Drive tout nu auprès des consommateurs reflète une tendance de fond : les Français se montrent de plus en plus sensibles à l’impact environnemental de leurs achats. Selon certaines études, chaque habitant produit plus de 350 kg de déchets ménagers par an, chiffre que beaucoup cherchent désormais à réduire.
De fait, les solutions de réduction ou de suppression d’emballages polluants s’intègrent parfaitement dans un ensemble de pratiques plus globales, comme le tri sélectif, le compostage ou encore la réparation des objets. Les changements d’habitudes vont parfois de pair avec de nouvelles attentes envers les acteurs économiques, incitant ces derniers à innover.
L’essor des circuits courts, la demande grandissante de produits bio ou locaux, et l’adhésion massive à des démarches éco-responsables placent la barre assez haut pour les distributeurs classiques. Mais le virage est amorcé. Ainsi, certaines grandes surfaces commencent à intégrer le vrac et la consigne pour conserver leur clientèle en quête de solutions plus vertueuses.
Zoom sur les prochaines implantations : Nantes, Lyon et au-delà
Dans le prolongement de ses six points de vente toulousains et de ses ouvertures à Lille et Bordeaux, Le Drive tout nu entend poursuivre son maillage du territoire français. Les villes de Nantes et Lyon figurent parmi les prochaines étapes, avec la volonté d’y proposer des solutions similaires : drive et, potentiellement, un nouveau Super Tout Nu.
Cette expansion géographique repose sur un plan de développement ambitieux, où la rentabilité à moyen terme est conditionnée par la capacité à mobiliser des partenaires locaux, à optimiser la logistique et à maintenir la notoriété acquise.
Dans l’Hexagone, l’implantation d’enseignes vrac s’accélère, favorisée par l’évolution des mentalités et les mesures législatives anti-plastique. Cependant, la route demeure exigeante. Trouver des investisseurs ou des lieux adaptés, bâtir une équipe et former le personnel sont autant d’étapes qui demandent un solide montage financier et un réseau bien établi.
Le défi de l’industrialisation de la consigne
Un des obstacles majeurs pour passer à l’échelle industrielle reste l’organisation du retour et du nettoyage des contenants. Actuellement, chaque magasin doit gérer la logistique de collecte, le stockage des bocaux usagés et leur réintégration dans la chaîne.
Pour être rentable, cette opération doit minimiser la consommation d’énergie et d’eau. Les promoteurs du vrac travaillent en ce sens pour mutualiser certaines étapes, voire standardiser les formats de contenants, permettant ainsi d’augmenter le taux de réutilisation.
À long terme, un système de consigne généralisé à l’échelle nationale pourrait voir le jour, comme ce fut le cas autrefois pour les bouteilles en verre. Toutefois, cet horizon suppose une coordination entre distributeurs, producteurs et pouvoirs publics afin de mettre en place des infrastructures performantes.
Une équipe soudée autour d’un projet commun
Au cœur de la réussite de Le Drive tout nu, on retrouve l’engagement des salariés et des bénévoles, qui partagent cette vision d’un commerce plus propre, respectueux de l’environnement et accessible au plus grand nombre.
Selon les propos de Salomé Géraud, cette cohésion interne a été cruciale pour faire face à la pression liée à la préparation de l’émission télévisée, puis pour gérer l’afflux de clients aussitôt après la diffusion. Chaque membre de l’équipe s’est investi, que ce soit pour assurer la logistique, conseiller les nouveaux clients ou gérer la communication sur les réseaux sociaux.
Cette mobilisation collective pourrait s’avérer déterminante pour relever les défis futurs : conquête d’autres villes, augmentation de la capacité de traitement des contenants, diversifications de l’offre, etc. Dans l’univers concurrentiel actuel, le capital humain est un atout précieux, particulièrement dans une démarche qui nécessite un vrai contact humain avec la clientèle.
Les grands distributeurs face à la montée du vrac
L’essor des circuits alternatifs comme Le Drive tout nu ne passe pas inaperçu auprès des grands acteurs de la distribution. Certains d’entre eux, conscients du changement des habitudes de consommation, lancent progressivement des rayons vrac ou des systèmes de consigne. Cela indique une mutation profonde, même si les proportions restent encore marginales par rapport aux volumes de ventes classiques.
Néanmoins, les PME spécialisées dans le vrac conservent pour l’instant une image plus crédible auprès du public sensible à l’écologie. Elles bénéficient d’une plus grande flexibilité, peuvent ajuster leur offre plus rapidement et affichent souvent un engagement sincère. Les grandes enseignes, de leur côté, doivent conjuguer leur volonté de limiter le plastique avec la nécessité de gérer des stocks colossaux dans des chaînes de distribution internationales.
À terme, on peut imaginer une convergence : les distributeurs traditionnels s’inspirant de l’expertise des plus petits pour améliorer leur transition vers le zéro déchet, et les jeunes structures cherchant à étendre leur présence au niveau national ou européen en s’alliant éventuellement avec des partenaires plus puissants.
Au-delà de la France : un potentiel international
Le modèle imaginé par Le Drive tout nu pourrait intéresser d’autres pays européens. La réglementation sur les emballages et la gestion des déchets varie d’un État membre à l’autre, mais la tendance à la réduction du plastique est générale, soutenue par des directives de l’Union européenne.
Plusieurs initiatives voient déjà le jour en Espagne, en Allemagne ou encore en Belgique. Le vrac y gagne en popularité, porté par une clientèle urbaine à la recherche de solutions plus respectueuses de l’environnement. Dans ce contexte, l’expérience toulousaine fait figure de laboratoire inspirant, prouvant qu’il est possible de développer un concept rentable et cohérent à plus grande échelle.
Si l’expansion hors des frontières n’est pas encore officiellement annoncée par les fondateurs, rien n’exclut que le succès franchisse un jour les frontières françaises, surtout si les alliances et les collaborations internationales se multiplient autour de la consigne.
Le rôle des collectivités et des partenariats publics-privés
Pour conforter le développement d’enseignes comme Le Drive tout nu, certaines collectivités locales sont prêtes à mettre en place des dispositifs d’accompagnement. Les régions ou les intercommunalités peuvent en effet proposer des aides financières ou logistiques, car la limitation des déchets fait également partie de leurs priorités.
De plus, certaines collectivités territoriales encouragent l’émergence de projets de consigne locale pour dynamiser le tissu économique et améliorer leur bilan en matière de gestion des ordures ménagères. Dans un contexte où la réduction des déchets est devenue un indicateur de la performance environnementale des communes, le partenariat avec des entreprises innovantes revêt une dimension stratégique.
Cette dynamique partenariale pourrait se renforcer au fil du temps, à mesure que la politique nationale et européenne se durcit en matière de déchets plastiques. Les supermarchés zéro déchet ne sont plus un phénomène marginal, mais l’une des solutions concrètes pour alléger nos poubelles.
Anticiper les freins culturels et les inquiétudes
Si l’initiative séduit de plus en plus de consommateurs, il existe encore des résistances à la démarche zéro déchet. Certains craignent un surcoût lié à la consigne, d’autres doutent de l’hygiène des contenants réutilisés. Un travail de pédagogie reste donc indispensable pour rassurer et convaincre.
Les équipes de Le Drive tout nu consacrent ainsi une partie de leur temps à expliquer la traçabilité des produits, le processus de nettoyage et le tarif de la consigne. Ce contact direct avec la clientèle se révèle déterminant pour surmonter les préjugés et instaurer une confiance mutuelle.
Dans la durée, le pari sera de conserver cet accompagnement personnalisé tout en multipliant les ouvertures. La crainte du consommateur face à une enseigne plus industrielle pourrait ressurgir si la taille des magasins augmente ou si le concept se duplique rapidement. Il s’agit donc de maintenir un équilibre entre croissance et proximité.
Comment Le Drive tout nu envisage sa croissance future
Le défi actuel pour Salomé et Pierre Géraud n’est plus seulement d’étendre leur réseau, mais de le pérenniser. Dans de telles entreprises, la marge financière peut être plus faible que dans la grande distribution conventionnelle, notamment à cause des coûts liés à la gestion des contenants.
Toutefois, la valeur ajoutée réside dans la fidélité de la clientèle et la forte adhésion aux valeurs promues. Cette communauté engagée représente un atout pour générer un chiffre d’affaires stable et construire un modèle durable. S’ajoute l’espoir que la législation continuera d’encourager la réutilisation et le vrac, offrant ainsi un contexte plus favorable pour la rentabilité.
En parallèle, l’enseigne explore vraisemblablement d’autres innovations : partenariats avec des start-up dans le secteur du digital ou du recyclage, développement d’applications mobiles pour faciliter la commande et le suivi des contenants, ou encore programmes de sensibilisation en milieu scolaire.
Le pari de la démocratisation du zéro déchet
Malgré les défis, le passage dans « Qui veut être mon associé ? » a donné un élan supplémentaire à Le Drive tout nu et à sa version supermarché, Le Super Tout Nu. Cette médiatisation a permis de banaliser auprès du grand public une pratique qui, il y a quelques années, pouvait paraître marginale.
En s’appuyant sur une vision forte, un projet familial ancré dans l’éthique et le soutien d’une communauté en pleine expansion, l’entreprise s’inscrit dans un mouvement bien plus large de prise de conscience écologique.
Au-delà des considérations financières, l’enjeu reste de transformer durablement les habitudes d’achat. Cette transition se fera grâce à des initiatives locales, des lois plus strictes et un engagement collectif, mais aussi grâce à des projets phares capables de montrer la voie.
Quelles perspectives pour l’innovation verte ?
Le succès de Le Drive tout nu témoigne de l’émergence d’un nouveau modèle économique, plus respectueux des ressources naturelles, où chaque emballage est reconsidéré et chaque geste du consommateur valorisé.
À mesure que la pression écologique s’accentue, le marché du zéro déchet devrait s’étoffer. D’autres secteurs sont susceptibles d’adopter des logiques semblables, qu’il s’agisse de la cosmétique, du textile ou de la restauration. On voit déjà fleurir des projets de consigne pour les gobelets de café, les boîtes de repas à emporter ou encore les flacons de produits d’hygiène.
Tout l’enjeu est de prouver que cette approche est économiquement viable à grande échelle et non pas cantonnée à une clientèle aisée ou urbaine. Les entrepreneurs ayant la capacité de rendre ce modèle accessible à tous s’ouvrent un champ de développement colossal.
Des retombées qui dépassent le simple format télé
Pour Le Drive tout nu, l’expérience « Qui veut être mon associé ? » illustre la force de la médiatisation lorsqu’elle est bien préparée. Au-delà de l’absence d’investisseurs conquis, la simple exposition de l’idée à un large public a boosté la visibilité de la marque, renforcé l’engagement de sa communauté et généré de nouvelles opportunités de partenariat.
Dans un écosystème médiatique saturé, parvenir à se différencier et à faire entendre son message constitue un atout majeur. Ici, l’angle écologique et responsable a certainement contribué à susciter l’intérêt d’un public en quête de sens. Cette attente de sens doit d’ailleurs être pérennisée, sous peine de retomber rapidement dans un anonymat médiatique.
De plus, la société toulousaine a su illustrer les solutions concrètes qu’elle propose : des bocaux consignés, des produits issus de producteurs locaux, et un modèle qui encourage le réemploi. Cette incarnation très pratique rassure et démontre que le zéro déchet peut être une réalité quotidienne, à rebours de l’idée que seule la grande distribution serait capable de satisfaire les besoins des consommateurs.
Un avenir qui suscite l’enthousiasme et la curiosité
Difficile de prédire jusqu’où ira l’essor des supermarchés zéro déchet. Toutefois, l’engagement affiché par les fondateurs de Le Drive tout nu et les retours positifs des usagers suggèrent que l’aventure ne fait que commencer. Le rôle de locomotive joué par cette entreprise pourrait catalyser l’innovation verte, amener d’autres régions à adopter le concept et, pourquoi pas, franchir les frontières.
Le marché est prometteur, mais la croissance s’accompagne d’exigences précises : maintenir une qualité de service irréprochable, préserver l’authenticité du discours et dégager la rentabilité suffisante pour que le modèle survive à la compétition. En étant précurseur, Le Drive tout nu ouvre la voie, mais c’est avant tout le comportement des consommateurs et la régulation publique qui feront la différence dans les années à venir.
Ce regard sur l’expérience de Le Drive tout nu rappelle à quel point la réinvention de la consommation est aussi une formidable aventure entrepreneuriale, ancrée dans l’humain et tournée vers l’avenir.