NosLois, application lancée en avril dernier par la start-up TodayIvote, permet à tout citoyen de prendre part à la création des lois, à faire bouger les problématiques actuelles, mais c’est également le moyen de se faire entendre à l’Assemblée Nationale. Le concept prend de l’ampleur puisque depuis quelques jours déjà, le député de la deuxième circonscription des Landes – Lionel Causse – y est inscrit, tout comme une quarantaine d’autres députés.

NosLois, une appli pour se faire entendre à l’Assemblée Nationale

La start-up TodayIvote a lancé l’application NosLois, en avril dernier. Son objectif ? Exercer la démocratie sur une base quotidienne, et non seulement lors des votes prédéterminés. 

L’appli a notamment été conçue avec le soutien de l’incubateur de Sciences Po et des chercheurs du CEVIPOF, un centre de recherche de l’école. L’outil souhaite renouer le dialogue entre les électeurs et leurs représentants, entre politiques et parlementaires. 

Le concept a d’ores-et-déjà séduit plusieurs milliers d’utilisateurs et ne cesse de susciter l’intérêt. En plus des milliers de citoyens inscrits, NosLois revendique aussi une quarantaine de parlementaires sur son application.

« L’idée est de permettre aux citoyens actuels de s’informer et de s’impliquer de manière plus régulière sans leur demander des efforts surhumains », explique Erik de Boisgrollier, le fondateur de la CivicTech.

Comment fonctionne NosLois ?

Il faut tout d’abord télécharger l’application sur son mobile. Ensuite, l’internaute renseigne ses centres d’intérêts et sa catégorie professionnelle. S’ensuivent alors des propositions de résumés de textes de loi et un suivi des thèmes susceptibles de l’intéresser.

NosLois a une dimension participative. En effet, chaque citoyen peut voter en ligne sur un projet de loi. Les députés peuvent ensuite consulter les points de vue. Ils ont également un rôle majeur en garantissant la pérennité économique de l’application. Grâce à ce système, le service demeure gratuit, sans utilisation des données personnelles des utilisateurs.

Actuellement, on compte près d’une quarantaine d’élus ayant décidé de se prendre au jeu. Les députés et les sénateurs peuvent créer un compte officiel. Cela leur permet de fournir des explications sur leur vote, mais aussi de commenter les évolutions législatives. 

Un aspect de démocratie participative est aussi instauré. Les parlementaires peuvent ainsi effectuer des sondages auprès des citoyens de leur circonscription afin de connaître leur point de vue sur un sujet précis.

Des outils numériques pour stimuler la démocratie

Cependant, la question de la modération n’est toujours pas résolue. En effet, les débats politiques en ligne sont souvent très partagés, passionnels et même violents. TodayIvote a alors opté pour la « moderation by design ». Autrement dit, il n’est pas possible de commenter, mais seulement de se prononcer en faveur ou non d’un projet.

En outre, cette initiative démontre que la participation citoyenne en ligne pourrait se développer. Le Sénat a décidé, en ce sens, de lancer sa plateforme de pétitions. Dès lors qu’une proposition citoyenne a reçu plus de 100 000 signatures dans un délai de six mois, le projet est transmis à la Conférence des Présidents de la chambre haute qui peut ensuite choisir s’il y donne suite.