L'entreprise MéGO! transforme les mégots en mobilier urbain
MéGO! transforme les mégots de cigarettes en mobilier urbain. Zoom sur cette start-up et son concept innovant.
Dans une démarche résolument tournée vers la responsabilité sociale et environnementale, une entreprise bretonne, nommée MéGO!, a pris l'initiative de transformer les mégots de cigarettes en mobilier urbain.
Une innovation bretonne pour un recyclage audacieux
Fondée par Bastien Lucas, un ancien fumeur de 41 ans, cette société s'attaque à un problème environnemental majeur : la pollution causée par les mégots. Chaque année, la France voit entre 20 000 et 25 000 tonnes de filtres de cigarettes jetés, des déchets qui mettent plus de dix ans à se dégrader et qui sont chargés de substances toxiques telles que l'ammoniac, l'arsenic, le mercure et le plomb. Face à ce constat alarmant, l'idée de recycler ces résidus en quelque chose d'utile, comme des meubles, semble être une solution innovante et écologique.
Le processus de transformation des mégots
Le processus de recyclage mis en place par MéGO! est le fruit d'une réflexion débutée il y a dix ans, lorsque Bastien Lucas gérait une société de collecte de déchets de bureau. La transformation commence par la collecte des mégots dans les entreprises, grâce à des dispositifs spécialement mis en place. Une fois collectés, les mégots sont débarrassés de leurs substances nocives dans l'usine de l'entreprise située à Bourg-Blanc, près de Brest. Ensuite, ils sont ensuite traités avec une argile utilisée pour diluer les polluants, broyés et comprimés pour former des plaques rigides. Ces plaques sont utilisées pour fabriquer du mobilier urbain comme des bancs et des tables, sans l'ajout de vernis, colle ou peinture, garantissant ainsi un produit final sans odeur et écologiquement responsable.
Un modèle économique durable et circulaire
L'entreprise MéGO! ne se contente pas de transformer les mégots en mobilier, elle adopte également un modèle économique circulaire. Les meubles vendus aux communes sont consignés, ce qui signifie que lorsque les villes souhaitent renouveler leur mobilier urbain, elles peuvent faire appel à MéGO! pour récupérer les anciens meubles. Ces derniers sont alors ramenés à l'usine, broyés et remis dans le circuit de production sous une autre forme.
Cette semaine, l'entreprise a inauguré un nouveau site à Saint-Divy, dans le Finistère, marquant ainsi une étape importante dans son développement. Avec une capacité de traitement actuelle de 15 tonnes de mégots par an, MéGO! ambitionne d'augmenter cette capacité à 300 tonnes, se rapprochant progressivement du volume annuel de mégots jetés en France. Ce modèle non seulement contribue à la réduction des déchets, mais encourage par ailleurs les pratiques de consommation responsable.