Aujourd’hui, elle a annoncé avoir réussi sa première implantation sur un humain. L’opération s’est déroulée sous la responsabilité des chirurgiens Jacob N. Schroder et Carmelo A. Milano, à Durham, en Caroline du Nord, au Duke University Hospital. Il s’agit de l’un des plus grands centres de cardiologie des États-Unis. L’établissement est réputé pour sa recherche de pointe ainsi que pour l’excellence de ses docteurs et de ses soins. C’est le premier centre à tester le cœur artificiel de Carmat. « Nous sommes ravis d’être le premier centre américain à étudier une nouvelle alternative thérapeutique pour les patients gravement malades qui souffrent d’insuffisance cardiaque biventriculaire terminale », a fait savoir le docteur Carmelo A. Milano.
Stéphane Piat, le directeur général de Carmat, se félicite également du succès de cette opération. « Nous sommes honorés que notre dispositif soit implanté à Duke University Hospital, qui est reconnu à travers les États-Unis pour la qualité de ses soins et de sa recherche. Je tiens à féliciter les équipes de l’hôpital, ainsi que notre personnel technique et médical, pour cette étape exceptionnelle tant pour les patients que pour notre société », a-t-il déclaré.
Le cœur artificiel de Carmat encore à l’étude
Cette première implantation n’est que le début d’une série de tests. En effet, les patients implantés avec ce cœur artificiel le sont pour l’instant dans le cadre d’essais cliniques.
Conformément aux normes de la FDA, Carmat doit encore tester une dizaine de patients. Trois autres centres américains participeront alors à l’étude de faisabilité. Ils sont déjà en train de recruter des patients. « Je suis [..] très heureux que, malgré les procédures rendues plus contraignantes par le contexte Covid-19, trois autres centres soient désormais parfaitement formés et prêts à rejoindre notre première étude clinique américaine », s’est réjoui Stéphane Piat. La participation de ces structures est effectivement indispensable au bon déroulement de l’essai. Selon le directeur général de Carmat, elle est même « déterminante pour [le développement de Carmat] sur le plus grand marché mondial des dispositifs médicaux ». En cela, Carmat est un bel exemple de partenariats féconds entre la France et l’Amérique du Nord dans le domaine de la MedTech.
Une commercialisation de la prothèse prévue fin 2021
Si l’essai s’avère fructueux, Carmat pourrait commercialiser son cœur artificiel avant la fin de l’année. Rien qu’en Europe et aux États-Unis, le nombre de patients ayant besoin d’une greffe cardiaque s’élève à 100 000 par an.
La MedTech compte d’abord en faire profiter la France et l’Allemagne. En décembre dernier, l’entreprise avait d’ailleurs obtenu le marquage CE pour son dispositif, rendant possible son utilisation dans les pays qui reconnaissent ce marquage.
Améliorer le sort des patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque
Ce modèle de cœur pourrait représenter la solution à l’insuffisance cardiaque. Il n’existe aucun traitement satisfaisant pour cette maladie qui touche 26 millions de personnes sur Terre. Parmi elles, 5 % sont atteintes d’insuffisance cardiaque terminale et ont besoin d’une greffe.
« Cette étude clinique nous aidera à déterminer si les caractéristiques du dispositif – notamment l’hémocompatibilité, la pulsatilité, l’autorégulation et le fonctionnement silencieux – sont bénéfiques pour les patients qui ont actuellement très peu d’options », a indiqué le docteur Carmelo A. Milano. Avec son cœur artificiel, Carmat espère donc offrir une solution pérenne à tous ces patients.