Vous en avez surement entendu parler, l'upcycling, également appelé surcyclage, est le cœur d’activité de nombreuses jeunes pousses. Son utilisation a-t-elle un enjeu économique, écologique pour les entreprises ? Peut-être est-ce un mix des deux ? En tout cas, la tendance de l’upcycling est à la hausse.

La tendance de l’upcycling

Aujourd’hui, en cette journée mondiale du recyclage, l’occasion n’était que trop belle pour faire un point sur l’upcycling et sur l’engouement des start-up en la matière. Selon le gouvernement, la journée mondiale du recyclage a pour objectif de revenir sur #LesBonnesHabitudes en matière de tri et de recyclage et les avancées prévues dans la loi anti-gaspillage. Ce terme est le fruit d’un anglicisme. S’il peut sembler difficile à comprendre, il signifie en réalité, dans sa version française : le surcyclage. C’est la grande tendance du moment, et cela consiste en la récupération de matériaux ou produits devenus inutiles afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’utilité supérieure. Il s’agit donc d’une envie que l’on qualifierait de « recyclage par le haut ». Si cette pratique existe depuis très longtemps maintenant, on observe dernièrement une tendance à la hausse. En effet, nombreuses sont les entreprises et start-up à tout miser sur ce concept. L’augmentation du phénomène est la résultante d’une prise de conscience qui se généralise de plus en plus. Les consommateurs souhaitent acheter de façon plus éthique et limiter l’impact de leurs achats, alors que les entreprises souhaitent, elles, respecter une conduite tout aussi éthique en faisant également fleurir leur affaire tout en surfant sur la dernière tendance. 

L’engouement des start-up pour cette nouvelle tendance

Les start-up s’emparent de la tendance de l’upcycling

Ainsi, ce qui ressort de cette pratique d’upcycling c’est que tout le monde en ressort gagnant. Les consommateurs sont très demandeurs. En effet, les personnes qui font attention à ce qu’elles achètent, au mode de production et à l’impact écologique sont de plus en plus nombreuses. Cela résulte peut-être de l’augmentation des mises en garde et des enquêtes qui démontrent les effets négatifs de la surproduction. C’est notamment le cas pour un exemple très parlant : la fast-fashion. 

Pourquoi les start-up succombent à la tendance de l’upcycling

L’upcycling permet aux entreprises de gagner sur tous les fronts : écologique et économique. D’un point de vue écologique, les besoins d’une baisse de la surconsommation et de la surproduction ne sont plus à prouver. Selon l’ONU, le secteur de la mode est l’un des plus impactant en terme d’écologie. Il produit 20 % des eaux usées de la planète et 10 % des émissions mondiales de carbone. Pour vous donner une idée, la fabrication d’une paire de jeans utilise en moyenne plus de 7500 litres d’eau. Par ailleurs, le côté financier aussi est responsable de cet engouement. Les entreprises réussissent ainsi à acheter des matières premières à moindre coût. Effectivement, celles-ci elles sont supposées être devenues inutiles et que leur utilisation requiert une transformation. Par conséquent, les prix de revente permettent très souvent aux start-up qui utilisent l’upcycling de faire des bénéfices importants. Cependant, le taux de marge par objet dépendra évidemment du degré de transformation. Ainsi, réintroduire les objets transformés dans la chaîne de consommation, après leur avoir redonné une valeur, une utilisation différente, une destination originale par rapport à celle qui était originellement la leur, peut se faire plus ou moins facilement. La prise de conscience des masses est bénéfiques à ces start-up porte-parole du slow-fashion. Les consommateurs sont alors prêts à payer plus cher pour acheter ces nouveaux produits. Ils ont le sentiment de faire une bonne action. 

Les start-up qui misent tout sur ce phénomène

Beaucoup de start-up développent leur activité autour du concept d’upcycling. Certaines cartonnent et misent tout sur l’unicité des pièces.

L’upcycling dans le milieu de la mode

C’est le cas notamment de Kamadreworked ou de Rêveuse créatrice de bijoux. Ces dernières chinent des boutons vintages de marques de luxe. Elles les récupèrent sur d’anciens tailleurs, pulls ou vestes et les transforment  en pendentifs, boucles d’oreilles, ou autre ensemble de vêtement. Le prix d’un collier peut atteindre plus de 150 € sur le site de Kamadreworked. Chacune des deux entreprises réalise des pièces uniques et lance des drops de façon hebdomadaire. Le succès est tel que l’ensemble de leur stock s’épuise en moins de dix minutes. Toujours dans le secteur de la mode, les start-up fleurissent. On peut trouver La Vie est Belt, qui transforme des pneus usés en ceinture, Panorama, des baskets vegan à base de déchets de pommes et plastique récupérés en mer, Cycl-add, avec ses masques jetables en polypropylène non tissé à base de plastique, …

L’upcycling en décoration

Le secteur de l’aménagement et de la décoration est également frappé de plein fouet par ce phénomène de l’upcycling. D’ailleurs, petit point culture générale : les termes de downcycling et d’upcycling sont apparus avec Reiner Pilz. Cet ex-ingénieur mécanique qui travaillait ensuite dans l’aménagement intérieur, les a inventés dans le milieu des années 90. Les termes ont ensuite été repris par William McDonough et Michael Braungart. En effet, on les retrouve dans l’ouvrage paru en 2002 : “Cradle to Cradle (C2C): Remaking the Way We Make Things”. On observe ici des start-up comme Repulp et sa tasse en peau d’agrume ou encore La Tête dans les nuages et ses poufs fabriqués à partir de montgolfières...

L’upcycling prend de l’ampleur

De façon plus ou moins forte, tous les secteurs tentent d’intégrer le marché de l’upcycling. Tentent ou tente d’ailleurs, avec la start-up Qaou, qui créé à partir de bouteilles en plastique recyclées, des toiles de tente 5 en 1. On l’aura compris, les start-up ne cessent de miser sur cette tendance. Aujourd’hui même, Hubcycle, hub de valorisation des coproduits végétaux, annonce une levée de fonds de 1 500 000 euros. Son objectif ? Transformer les déchets industriels en matières premières et ingrédients pour les industries alimentaires et pharmaceutiques. Si des entreprises s’emparent du marché pour faire des profits, certaines associations comme GreenBee souhaitent également faire bouger les choses.