La SNCF atteint 3,5 millions de kilomètres parcourus au biodiesel en France
La SNCF réussit les tests des trains roulant au biodiesel B100 sur la ligne Paris-Granville en Normandie en parcourant 35 millions de kilomètres.
La SNCF a récemment annoncé que les tests qu'elle a effectués en Normandie ont été un succès. En effet, les trains de la ligne Paris-Granville en Normandie roulent au B100 depuis avril 2021. Au total, les trains ont parcouru 3,5 millions de kilomètres avec du B100, un biocarburant entièrement issu du colza français, à la place du diesel.
Des trains au B100 à la place du diesel
Au cours des 18 derniers mois, les 15 trains Regiolis en service sur la ligne Paris-Granville ont parcouru 3,5 millions de kilomètres en roulant au B100 à la place du diesel. Cette première en France a permis de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de plus de 60 %, évitant l'émission de 11 000 tonnes de CO2. C'est l'équivalent des émissions annuelles d'environ 1 200 Français. En effet, l'utilisation du diesel est à l'origine de 61 % des émissions de CO2 des trains régionaux de la SNCF. Le B100 permet également de réduire les émissions d'oxyde d'azote et de particules jusqu'à 50 % sur les moteurs les plus modernes.
Le B100 présente également l'avantage de ne pas nécessiter de modification des moteurs des trains fonctionnant au diesel. La seule différence, au moment du ravitaillement, est que les réservoirs sont remplis de B100 et non de diesel. Ainsi, le travail des magasiniers de la SNCF, chargés de ravitailler les TER Régiolis à leur retour au dépôt, reste identique. Le B100 est transporté depuis le site de Grande-Couronne en Normandie dans des véhicules fonctionnant à l'Oleo100, stockés dans une cuve dédiée à Granville.
Des débuts prometteurs
La loi française a autorisé l'utilisation du B100 par voie ferroviaire en 2018. En 2019, après des premiers essais prometteurs, la SNCF et la région Normandie ont donné le feu vert au projet, financé par la région Normandie. Les premiers essais en service sur la ligne Paris-Granville ont débuté en avril 2021 et ont duré trois mois. L'assemblée plénière du Conseil régional de Normandie a ensuite approuvé la poursuite de l'utilisation du biocarburant le 5 juillet 2022. L'utilisation du B100 est donc poursuivie sur la ligne normande, et des discussions sont en cours pour étendre son utilisation à d'autres lignes, car "les résultats se sont avérés concluants", selon SNCF Voyageur.
Le projet PlaneTER
Le projet « PlaneTER » vise à atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050. Le développement de l'utilisation du B100 par la SNCF s'inscrit dans son plan de réduction des émissions de CO2 des trains régionaux. En effet, le diesel représente encore 26 % de l'énergie consommée par les trains TER de la SNCF. Cette démarche de réduction de l'impact environnemental, appelée « PlaneTER », passe également par le développement de nouveaux trains innovants, tels que les trains hybrides, à hydrogène et à batteries, pour sortir du diesel.