Gebetex Tri Normandie, le grossiste pour les friperies de France et du reste du monde, investit 15 millions d’euros dans une nouvelle unité industrielle près de Vernon.

Gebetex Tri Normandie, le grossiste des friperies…

À ce jour, le centre de tri de l’entreprise normande Gebetex Tri Normandie traite plus de 4 000 tonnes de textile par an.  Avant-gardiste, cette entreprise franco-hollandaise est le fruit d’une fusion entre les fondateurs de GEBETEX et le groupe Hollandais BOER. 

Fondée par Georges Bourgeois (le père) et gérée par Paul-Antoine et Jean-Mayeul Bourgeois (les fils), Gebetex Tri Normandie se dédie à la collecte et au tri des vêtements depuis 2015 déjà. 

Chaque semaine, c’est pas moins de cinq camions complets qui arrivent au centre de tri qui se trouve actuellement aux portes de Paris, à Vernon. Les employés utilisent alors un savoir-faire particulier pour trier les vêtements en plusieurs étapes. Chaque salarié trierait environ une tonne de vêtements selon l’un des cogérants, Paul-Antoine Bourgeois. Cela correspond à un tri d’environ 20 tonnes de vêtements par jour. 

Une fois le processus de tri terminé, les textiles partent directement dans des friperies à travers le monde. On retrouve alors les friperies « Extra » pour la France et l’Europe et des friperies « Rétro », « Vintage » et « Tropical Mix » pour l’Afrique. À ce jour, l’entreprise parvient à obtenir des résultats en cohérence à ses valeurs : 95% des textiles qui passent par Vernon seront réemployés en tant que vêtements. 

On pourrait alors croire que son centre de tri actuel suffirait à suivre la cadence mais c’était sans compter sur l’expansion du marché de la seconde main et de la démocratisation de l’upcycling.

Paul-Antoine Bourgeois affirmait d’ailleurs : « À terme, on aimerait pouvoir trier entre 45 et 50 tonnes par jour. Pour cela, il nous fallait plus de place. C’est pour cela que l’on a le projet de s’installer dans la zone des Saules à La Chapelle-Longueville ». 

Agréée par l’éco-organisme ECO TLC et totalement à l’encontre de la fast-fashion et de la surconsommation, l’entreprise ambitionne de faire toujours plus. 

…mise sur le marché de la seconde main avec sa nouvelle unité

Une nouvelle unité pour Gebetex Tri Normandie

Chose dite, chose faite ! On apprend que l’entreprise vient d’investir 15 millions d’euros dans une nouvelle unité industrielle qui se trouve en réalité près de Vernon (Eure). 

L’entreprise a mis du temps à trouver son emplacement rêvé. Paul-Antoine Bourgeois explique : « On travaille avec une équipe soudée. On n’imaginait pas tout recommencer ailleurs car nos salariés n’auraient pas pu forcément nous suivre si nous avions choisi Rouen ou Le Havre pour s’agrandir ».

Comme mentionné hier avec la levée de fonds de 250 millions d’euros de la plateforme Vinted, le marché de la seconde main est en pleine expansion. C’est la raison pour laquelle Gebetex Tri Normandie crée cette nouvelle unité qui lui permettra de trier bien plus de vêtements. 

Ce nouveau bâtiment sera ultra-moderne. L’architecte des Bâtiments de France, France Poulain, l’a conçu de manière respectueuse de l’environnement et des alentours. Les terres du chantier seront par exemple conservées pour créer un merlon végétalisé de deux mètres. Cette nouvelle unité devrait être opérationnelle d’ici fin 2022. Le co-fondateur détaille alors : « L’investissement porte sur la construction d’un nouveau bâtiment de 6.600 m2 et sur l’acquisition d’une grosse machine de manutention de textiles ».

À ce jour, Gebetex Tri Normandie réalise 1,9 million d’euros de chiffre d’affaires pour 18 salariés. Une telle marge est permise car la société achète, via son intermédiaire Gebetex Collecte, ses textiles dans toute la France auprès d’associations caritatives et d’entreprises d’insertion, et donc, à bas coût. Le travail ne manque pas, et cette nouvelle unité industrielle permettra de gagner en production et en rendement. Paul-Antoine Bourgeois y voit donc deux avantages considérables : optimiser les flux et les ventes.

L’embauche de nouveaux salariés 

Afin de permettre un processus de tri fluide, rapide et efficace, l’entreprise prévoit également de recruter activement au sein de ses nouveaux locaux. Elle serait à la recherche de 30 à 50 nouveaux employés. 

Le projet avait d’ailleurs séduit le plan France Relance qui avait octroyé à l’entreprise une aide financière. Jean-Mayeul Bourgeois affirme à ce propos : « Ces 800.000 euros nous permettent de sécuriser cette entreprise en France, de garder les emplois en France et de ne pas casser la dynamique ». 

Gebetex Tri Normandie compte bien tirer son épingle du jeu (ou de ses friperies) afin de, lui aussi, conquérir le marché de l’occasion, à sa façon. Attachée à ses valeurs et à son côté familial, l’entreprise est le parfait exemple d’une économie circulaire vertueuse. En plus de valoriser la seconde main et d’en faire son gagne-pain, elle participe ardemment au maintien de l’emploi local. 

Le co-dirigeant, Jean-Mayeul Bourgeois, rajoute : « L’œil et la main de l’homme (ndlr – ou de la femme puisqu’on ne compte aucun homme à ce jour parmi les employés) sont essentiels pour la qualité du tri des textiles (…) l’intelligence artificielle ne saura pas détecter si tel ou tel article est de moins bonne qualité, l’humain reste le cœur de ce projet ».

Encore un acteur du marché qui allient écologie, respect de l’environnement et profits économiques.