S’il est facile de se faire livrer son plat préféré, il est plus compliqué de recevoir ses courses du mois sur le palier de la porte. Portée par des fondateurs qui s’y connaissent et une levée de fonds rondement menée, Cajoo se lance dans Paris avec une promesse audacieuse. Elle veut offrir la livraison de produits alimentaires partout et en tout temps en moins de 15 minutes. Un pari d’autant plus ambitieux que la concurrence n’a pas attendu la jeune start-up. 

6 millions d’euros et un lancement en grandes pompes 

Au départ de Cajoo, trois fondateurs : Henri Capoul, l’ancien directeur général de Bolt, l’appli de mobilité partagée, épaulé par Guillaume Luscan et Jeremy Gotteland. La start-up s’est lancée sur le marché avec les arrières plus qu’assurés puisqu’elle annonçait hier une levée de fonds de 6 millions d’euros

Ce nouveau capital apporté par Frst XAnge inaugure le service de livraison à domicile des courses de Cajoo. Grâce à ce fonds d’amorçage, l’objectif de la jeune entreprise est de rapidement faire grandir son équipe et de développer sa zone de couverture. 

En effet, pour l’instant, Cajoo se lance à petits pas. Elle couvrira d’abord le 9e arrondissement de Paris avant de pouvoir s’attaquer à toute la capitale. Son service, Cajoo l’a peaufiné pour qu’il se démarque. Elle propose un service 7 jours sur 7, des prix compétitifs, mais surtout, la promesse d’une livraison en 15 minutes chrono qui fait sa marque de fabrique. 

« On veut entrer sur ce marché [grâce aux] moments d’urgence ou non planifiés », explique Henri Capoul. « La technologie nous permet de proposer une expérience d’achat sans précédent, exceptionnellement fluide et transparente pour livrer n’importe quel produit du quotidien à la demande », renchérit-il. 

De plus, l’appli offre déjà une bibliothèque de plus de 700 produits. On fait ses courses en ligne tout comme on les chercherait en rayons. Un clic plus tard, un coursier en vélo électrique est déjà en chemin pour livrer le panier. 

Cajoo et son concept de “dark stores” pour rivaliser 

Si Cajoo est confiante, c’est aussi parce qu’elle mise sur un concept de “dark stores”. Et les “dark stores”, c’est quoi ? Tout simplement, des entrepôts relais à l’image des “dark kitchen” qui sont des locaux relais pour la livraison de plats. 

En effet, Cajoo a dans l’optique l’intégration complète de sa chaîne de valeur. Pas d’intermédiaires, mais plutôt l’imbrication de bout en bout depuis l’achat des produits à la logistique de livraison. C’est aussi là qu’interviennent les entrepôts que la start-up prévoit de multiplier en ville pour stocker toutes les marchandises.

Cela dit, le marché de la livraison représente une véritable ruée vers l’or en ces temps de crise sanitaire. Plusieurs entreprises du milieu et les géants du VTC se sont déjà emparés de ce concept. Ils se tournent d’ailleurs peu à peu, eux aussi, vers la livraison des courses alimentaires. Une concurrence qui n’intimide pas les fondateurs de Cajoo. Bien au contraire, ils sont persuadés que leur appli et cette nouvelle façon de faire les courses va « entrer progressivement dans les mœurs ».