C’est un pas en avant pour la start-up glemboutoise APEO qui passe au niveau supérieur. Elle a non seulement réussi à boucler un tour de table de 6 millions d’euros auprès d’investisseurs publics et privés, mais elle projette également d’agrandir son équipe. Son objectif ? Développer, homologuer et commercialiser des bioherbicides à base d’huiles essentielles.
Un travail de R&D de longue haleine
APEO est une spin-off de Gembloux Agro-Bio Tech appartenant à l’Université de Liège. Sa principale mission est de développer et de vendre des bioherbicides conçus à base d’huiles essentielles. Dix ans de recherche auront été nécessaires pour mener à bien ce développement avec, aux commandes, le laboratoire de Phytopathologie Intégrée et Urbaine de Gembloux Agro-Bio Tech.
Son histoire commence en août dernier lorsque la RTBF, Radio-télévision belge de la Communauté française, annonce la découverte d’une alternative au glyphosate. Une première alors innovante dans cet univers, à l’initiative des chercheurs de Gembloux Agro-Bio Tech ULiège. Ce reportage est devenu viral, et cette innovation majeure, aussi bien pour l’homme que l’environnement, suscite l’intérêt.
C’est alors par la suite, en janvier 2021, qu’APEO est créée. Son abréviation signifie « Agronomical Plant Extracts & Essential Oils ». Pour soutenir le développement de cette jeune pousse, des bailleurs de fonds privés ont décidé d’investir 3,7 millions d’euros. En parallèle, la Région Wallonne a, elle aussi, décidé d’épauler la start-up avec une contribution de 2,4 millions d’euros.
APEO, une croissance assurée et déjà mise en place
La jeune pousse comptait 2 personnes à ses débuts, aujourd’hui elle en comptabilise 6. « En plus de partager nos valeurs, nos partenaires ont compris combien il était nécessaire d’envisager des solutions où se rencontrent science, agriculture et durabilité », souligne Haïssam Jijakli, co-fondateur d’APEO.
Sa croissance s’accélère et ces produits phytosanitaires de génération responsable sont protégés par un brevet depuis décembre 2019. Il reste toutefois une étape : celle du processus d’homologation. Une fois qu’il sera terminé, les bioherbicides d’APEO seront d’abord lancés sur les marchés européens et nord-américains.
D’autre part, APEO prévoit de commercialiser les produits aux particuliers en 2026. Par la suite, les professionnels du secteur agricole pourront également bénéficier de ces produits phytosanitaires, et ce d’ici 2028. Par ailleurs, ces produits suscitent aussi l’intérêt d’entreprises publiques, qui s’intéressent notamment aux atouts du projet.
APEO en quelques données
Les produits développés par APEO, ce sont :
- 3000 huiles essentielles analysées
- 91 testées
- 3 retenues
- 1 huile essentielle déclinée en plusieurs formulations
- + de 10 années de recherches, dont 3 années de tests en conditions réelles (Belgique, Sud de la France et Royaume-Uni)
- 2 applications et 16 heures en tout pour éliminer les plantes adventices («mauvaises herbes»)
Au niveau mondial, le marché des pesticides, c’est :
- 53,3 milliards d’euros
- 65% du marché détenu par le Big 5 du secteur (Bayer, BASF, Corteva Agriscience, FMC, Syngenta)