La start up basée en Gironde lève de quoi accélérer son déploiement à l’international
Toopi Organics vient de récolter 16 millions d'euros, de quoi financer son déploiement à l'international, notamment en Belgique.
Toopi Organics, une startup bordelaise vient d’annoncer le montant levé à l’occasion d’une levée de fonds de série A : 16 millions d’euros. Cette somme devrait soutenir le déploiement à l’international de leur biostimulant censé compléter l’action des engrais chimiques, Lactopi Start.
7 fonds à impact dans leur capital
Le 12 septembre 2023, Toopi Organics a annoncé avoir levé 16 millions d’euros. Sur ces 16 millions, 11 proviennent de la campagne de financement menée par le fonds à impact VisVires New Protein. Ce dernier figure désormais parmi les 6 autres sociétés d’investissement que compte le capital de Toopi Organics. Les 5 autres millions ont été obtenus auprès de l’agence de la transition écologique et de Bpifrance.
Une telle somme a décuplé les ambitions que nourrissaient alors les dirigeants de Toopi Organics, comme le déclare la directrice générale de la startup, Alexandra Carpentier : « Avec cette levée, notre objectif [pour] 2027 est de déployer une gamme de biostimulants urino-sourcés sur plus de 600 000 hectares agricoles en Europe. Notre premier produit a fait l’objet de plus de 40 essais agronomiques au cours des 3 dernières années. Il a reçu le feu vert des autorités réglementaires et est désormais utilisable en agriculture biologique. »
Lactopi St art : une alternative naturelle aux engrais chimiques
Le produit auquel fait allusion Alexandra Carpentier, c’est Lactopi Start. Il s'agit d'un biostimulant urino-sourcé destiné aux agriculteurs. Il va rapidement devenir indispensable pour ces derniers car :
- Il améliore l’efficience de l’assimilation du phosphore des sols ;
- Il préserve la qualité des sols, favorise le démarrage des plantules et sécurise l’accès à l’eau et aux nutriments des plantes grâce à son effet de stimulation racinaire.
Tout cela a été rendu possible par l’idée qu’ont eu les scientifiques derrière Toopi Organics d’utiliser l’urine comme substrat. En effet, ce liquide est naturellement riche en azote, phosphore, potassium et facteurs de croissance, ce qui a pour effet de constituer une flore microbienne à d’intérêt agronomique.
Mais ce n’est pas la seule caractéristique grâce à laquelle Lactopi Start a reçu l’approbation de l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Car en plus de ces ions, le milieu a été enrichi avec une source bactérienne sélectionnée pour son intérêt en biostimulation des plantes : Lactobacillus paracasei. Cette souche se multiplie dans le milieu à l’intérieur de biofermenteurs. Ce qui en ressort est enfin conditionné en vue d’être commercialisé dans les réseaux de distributions agricoles.
Depuis la création de Toopi Organics, les résultats de la startup sont impressionnants. Comme le précise Marie-Anne Dupin, co-fondatrice et directrice de recherche : « En un peu plus de 3 ans, Toopi Organics a réussi à structurer un réseau de collecte d’urine autour de grands acteurs comme Vinci Autoroutes, le Futuroscope, et WC Loc pour les festivals de musique. L’équipe a également réalisé un tour de force, en obtenant des autorisations de mise sur le marché dans 6 pays européens pour un biostimulant inédit, à base d’urine humaine fermentée. »
Changer les mentalités pour faire face aux enjeux actuels
Dans le contexte d’urgence climatique qui est le nôtre, il devient urgent de proposer des solutions aux agriculteurs en proie au désespoir face à leurs récoltes qui s’amenuisent d’année en année. Et les agriculteurs français sont loin d’être les seuls concernés. La mission de Toopi Organics est alors de venir en aide au plus grand nombre d’entre eux. En tout cas, tels sont les mots du co-fondateur et président de Toopi Organics Michael Roes : « Avec notre technologie pour l’hygiénisation et la fermentation de l’urine humaine, nous apportons enfin un modèle économique viable pour la valorisation agricole de l’urine. Avec l’appui de ce consortium d’investisseurs, qui s’est ouvert à l’international avec VisVires New Protein et les belges Edaphon et Noshaq, notre ambition est d’aller vite et loin, en Europe et ailleurs. »