Cela fait maintenant 5 ans que les quatre cofondateurs de la jeune pousse, Aline Cerf, Bernard Malavaud, Sylvain Sanson et Christophe Vieu, se sont lancés dans l’aventure SmartCatch.

SmartCatch, la start-up toulousaine qui lutte contre le cancer…

SmartCatch : l’histoire de sa création

SmartCatch est le fruit d’une envie commune : faciliter les recherches pour la lutte contre le cancer. Ses cofondateurs sont tous issus du milieu médical :

  • Aline Cerf est doctorante en nanophysique et chercheure au CNRS ;
  • Bernard Malavaud est professeur en urologie et président de l’EAU (comprendre Association Européenne d’Urologie) ;
  • Christophe Vieu est professeur de physique à l’INS mais également chercheur au LAAS-CNRS ;
  • Sylvain Sanson est quant à lui chirurgien urologue à Montauban.

Tout le monde a conscience que la lutte contre le cancer est périlleuse et qu’elle ne date pas d’hier. Cependant, le quatuor s’est rapidement rendu compte que trouver un traitement efficace et personnalisé pouvait être compliqué, et ce, d’autant plus que l’étape préalable du diagnostic est elle-même très ardue. Jusqu’alors, SmartCatch a bénéficié de nombreuses aides régionales ou européennes. Parmi celles-ci : 

  • des aides de la région Occitanie dans le cadre de l’appel à projets Readynov ; 
  • une subvention de 50 000 euros du réseau européen EIT ;
  • un apport de 250 000 euros en obligations convertibles d’Ocseed ;
  • une bourse de 45 000 euros pour avoir gagné le concours French Tech Emergence.

Le principe du dispositif de SmartCatch

Le dispositif mis en place pourrait être assimilé à un piège à cellules tumorales. Ces cellules sont aussi appelées CTC, pour « cellules tumorales circulantes ». C’est pour cela que le dispositif se nomme le « CTC Pheresis ». 

Grâce à ses microtechnologies, la start-up réussit à piéger les cellules malignes qui se déplacent dans le sang du patient atteint du cancer. Pour ce faire, elle effectue une biopsie liquide, c’est-à-dire, une prise de sang intelligente qui analyse les cellules dans le détail.

En effet, l’équipe de chercheurs développe un tamis en 3D qui permet de filtrer le sang. Ce « piège »  ne retient que les cellules tumorales de 12 à 20 microns. Si cela peut sembler abstrait pour les non-connaisseurs, ce système novateur représente une véritable avancée médicale en ce qu’il filtre des cellules plus larges que les globules rouges et plus rigides que les globules blancs. 

« Chaque cancer est propre dans son profil moléculaire. Notre procédé permet de gagner un temps précieux dans sa prise en charge et rend possible une médecine de précision. Notre objectif est de démocratiser l’accès à cette technologie dans tous les services de cancérologie hospitaliers », affirme Aline Cerf.

Alors, grâce à l’étude de ses CTC, il sera possible d’effectuer un diagnostic plus idoine ou de mesurer l’efficacité d’une thérapie en cours contre le cancer.

…mise sur sa levée de fonds pour développer son dispositif médical innovant

Une belle levée de fonds de 3,2 millions d’euros

Cinq ans après sa création, la start-up boucle sa première levée de fonds. Un tour de table rendu possible grâce à des investisseurs et business angels tels que Kurma Partners, Irdi Capital Investissement et M-Capital. Très axée sur la recherche et le développement, la jeune pousse espère pouvoir se servir de ses nouveaux fonds pour améliorer davantage son dispositif. Cela représente une véritable étape de franchie pour SmartCatch. Celle-ci affirme alors que cette levée de fonds va lui permettre entre autres de :

  • doubler son effectif de 8 à 15 personnes d’ici à 2023 ;
  • développer davantage le dispositif phare de la start-up ;
  • lancer les premiers essais cliniques du piège 3D ;
  • finaliser ses recherches et lancer les premières ventes aux laboratoires d’ici à 2022 ;
  • commercialiser son appareil aux hôpitaux d’ici à 2026 ;
  • proposer sur le marché un dispositif abordable, innovant, compact, facile d’utilisation et économique en temps et en argent.

« Ce premier tour de financement est une étape majeure pour la société. L’investissement va nous permettre de propulser le développement de notre solution phare » déclare Aline Cerf. Elle avoue néanmoins que les ambitions de l’entreprise sont telles que cette première levée de fonds ne sera sûrement pas suffisante.

Une start-up qui innove et se tourne vers l’avenir 

La route est encore longue, et ça, les dirigeants de SmartCatch l’ont bien compris. Afin de gagner du terrain sur la lutte contre le cancer, il serait plus opportun de développer ce dispositif à l’échelle mondiale. Ainsi, un des objectifs à moyen terme de la start-up est de conquérir le marché américain. C’est la raison pour laquelle on apprend qu’une seconde levée de fonds devrait avoir lieu en série A en 2023.