Un plan à 2,3 milliards d’euros pour les start-up de l’industrie
Le gouvernement mobilise 2,3 milliards d’euros afin d’accompagner les start-up de l’industrie dans leur développement et ainsi réindustrialiser la France.
Le début d’année 2022 est marqué par une explosion du nombre de licornes. Pour autant, toutes les start-up ne sont pas concernées par cette ascension fulgurante. C’est le cas des start-up de l’industrie. Pour pallier la difficulté rencontrée par le secteur, le gouvernement français a décidé de débloquer 2,3 milliards d’euros et ainsi faire décoller les jeunes pousses industrielles.
Le gouvernement mobilise 2,3 milliards d’euros pour les start-up de l’industrie
Mercredi 19 janvier, le gouvernement a annoncé la mobilisation de 2,3 milliards d’euros à destination des pépites de l’industrie.
Cela fait suite à l’arrivée de la première jeune pousse industrielle dans le cercle restreint des licornes françaises. Cette même semaine en effet, Exotec se trouvait valorisée à 2 milliards de dollars après son dernier tour de table.
La ministre déléguée en charge de l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher et le secrétaire d’État en charge de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O, se sont rendus dans les locaux de la première licorne industrielle. C’est donc à Croix que les deux membres du gouvernement ont présenté leur stratégie concernant les « Start-up industrielles et DeepTech ».
Celle-ci consiste à mobiliser 2,3 milliards d’euros sur cinq ans, dans le but de soutenir pas moins de 500 entreprises. La seconde ambition du projet est de construire, dès 2025, une centaine de sites industriels par an.
« Nous faisons le pari des acteurs émergents et de l’excellence technologique pour relever les défis de notre temps et réindustrialiser nos territoires », explique Cédric O.
Les start-up de l’industrie confrontées à des obstacles
L’enjeu majeur pour la France. En effet, le pays ne compte que 1500 jeunes pousses industrielles, soit seulement 12% du total de ses start-up technologiques. Or, les freins au financement des jeunes pousses du secteur sont conséquents. Dans un rapport remis au gouvernement en septembre 2021, l’Inspection générale des finances et le Conseil général de l’économie en soulignaient les principales problématiques.
« En matière de financement, les start-up industrielles peinent à trouver des capitaux patients pour financer des démonstrateurs (…) ou de premières usines (…). Les durées de développement longues, le risque d’industrialisation ainsi qu’un manque de culture industrielle au sein des sociétés de gestion expliquent notamment ces difficultés. »
Un plan gouvernemental entre financement et accompagnement
Le plan se rattache notamment au plan France 2030. Lors de la présentation de ce dernier en octobre 2021, Emmanuel Macron annonçait déjà vouloir « réconcilier start-up et industrie ». Il expliquait ainsi que réindustrialiser le pays permettrait de « redevenir une nation d’innovation et de recherche ».
Selon Cédric O, cette nouvelle stratégie « a vocation à répondre à ces défis, tant en termes de financement que d’accompagnement ».
C’est particulièrement nécessaire, surtout lorsque l’on sait que les 15 principales start-up de l’industrie pourraient être en mesure de créer 3000 nouveaux emplois d’ici 2025 et jusqu’à 10 000 en 2030. C’est du moins ce que mettent en avant les estimations issues d’un rapport d’impact sur le French Tech Next 40/120, mené par le cabinet Roland Berger.
Au-delà des fonds alloués, un dispositif d’accompagnement dédié sera mis en place. Son but : aider les pépites dans un parcours administratif qui peut parfois se montrer houleux. En effet, l’implantation physique et les autorisations administratives se révèlent souvent problématiques.