Mablink, biotech française fondée in 2018, vient de boucler un tour de table en série A d’un montant de 31 millions d’euros. Grâce à ce financement, elle travaille au développement de nouveaux médicaments qui permettront de lutter contre le cancer, à commencer par celui des ovaires.

Nouvelle levée de fonds pour Mablink

Mablink a levé 1,5 million d'euros grâce à des subventions françaises au cours de la première année, puis a obtenu environ 4 millions d'euros en financement d'amorçage. Aujourd'hui, grâce aux résultats précliniques de son programme principal, la biotech dispose de 31 millions d'euros supplémentaires provenant d'une série A, codirigée par Sofinnova Partners et Mérieux Equity Partners.

Mablink, une biotech française

Les chercheurs de l'Université de Lyon avaient mis au point une plateforme hydrophile de liaison médicamenteuse pour les conjugués anticorps-médicaments, un domaine en plein essor grâce à des chercheurs comme Padcev. Warren Viricel, l'un des membres du trio lyonnais, a créé Lina Therapeutics. Avec les professeurs Benoît Joseph et Charles Dumontet, les trois amis scientifiques ont pourtant eu du mal à faire bouger les choses.

« Ils m'ont appelé parce que ce sont des scientifiques, pas des hommes d'affaires. Ils m'ont montré le résultat du brevet, et à ce stade, personne ne voulait de ce brevet », a expliqué M. Lafay à Endpoints News.

Ce dernier a donc lancé Mablink Bioscience fin 2018 et a fait entrer Lina dans son giron pour créer des ADC, tentant de s'opposer à un paysage en pleine expansion peuplé de sociétés comme ADC Therapeutics, Synaffix, MacroGenics, Mythic Therapeutics et Emergence Therapeutics.

Une solution pour traiter davantage de cancers

Le facteur de différenciation de Mablink, selon M. Lafay, est le caractère furtif de la technologie de la biotech.

« Si vous associez trop de charges utiles à l'anticorps, vous avez le même problème que la chimiothérapie. L'idée des scientifiques de Mablink a été de protéger, de masquer la présence de la charge utile. Ils ont donc mis au point un polymère, la polysarcosine, et développé un nouveau lien entre la charge utile et l'anticorps monoclonal », explique M. Lafay.

La technologie de la société consiste essentiellement à masquer les molécules cytotoxiques pour en faire des agents secrets, l'hypothèse étant que les ADC resteront plus longtemps dans l'organisme, ce qui devrait se traduire par plus de temps pour attaquer les cellules tumorales.

Lafay souligne également le potentiel d'une meilleure tolérance et la possibilité de traiter davantage de cancers, et en premier lieu, le cancer des ovaires.