Responsable, optimiste et en pleine évolution, l’investissement privé en Europe réserve régulièrement son lot d’actualités inattendues.

Selon Bloomberg, Eurazeo vient tout juste de frapper un grand coup : le 16 juillet 2025, l’acteur français a annoncé un premier closing de 650 millions d’euros pour son Eurazeo Growth Fund IV, dédié entre autres à l’IA.

Le nouveau souffle d’un fonds européen

La réussite d’un premier closing de 650 millions d’euros n’est jamais anodine. Pour Eurazeo, cette étape ouvre la voie à un closing final visé à 1 milliard d’euros, avec l’ambition affichée de soutenir plus largement les entreprises européennes prometteuses. Le rendez-vous est d’autant plus marquant que les marchés financiers s’avèrent plus sélectifs qu’auparavant.

Dans une Europe où l’intelligence artificielle occupe désormais une position stratégique, ce fonds vient encourager l’expansion de sociétés déjà en croissance et dont le chiffre d’affaires dépasse les 10 millions d’euros. Les résultats attendus ne se limitent pas à mettre en avant un panel de technologies de pointe : Eurazeo entend surtout ancrer sur le Vieux Continent des pépites capables de rivaliser à l’international, tout en stimulant l’innovation et l’emploi.

L’histoire d’Eurazeo : de la fusion à la puissance d’investissement

Peu le savent, mais Eurazeo trouve son origine dans la fusion survenue en 2001 entre deux entités : Eurafrance et Azeo. Depuis, la société devenue référence sur le marché du capital-investissement opère dans divers secteurs comme l’immobilier, la santé, la finance ou encore la tech, prouvant ainsi sa grande polyvalence.

Au fil des années, Eurazeo s’est forgé une solide réputation en accompagnant des fleurons comme Doctolib, Dataiku, Qonto et Fever. Aujourd’hui cotée sur Euronext Paris, elle gère 36,8 milliards d’euros d’actifs, dont 27 milliards confiés par des clients tiers. Encore récemment bousculée par des ajustements de gouvernance, Eurazeo s’est visiblement remise sur les rails, servant de moteur à la croissance de projets innovants sur tout le continent.

Bon à savoir : Les premières apparitions de l’IA

L’expression « intelligence artificielle » remonte officiellement à 1956, lors d’une conférence à Dartmouth. Au départ, les projets d’IA regroupaient une palette hétéroclite de recherches dirigées vers la programmation, les mathématiques et la cybernétique. Aujourd’hui, l’IA intègre également l’apprentissage automatique, l’analyse prédictive et de multiples champs d’application, de la médecine à la robotique.

Un marché européen en quête de consolidation

Sur le segment early-stage, l’Europe a longtemps brillé grâce à des écosystèmes vivaces à Paris, Londres, Berlin ou Stockholm. En 2024, selon Crunchbase, les startups européennes ont attiré 51 milliards de dollars en capital-risque. Cela représente 16 % du total mondial, mais la baisse est nette lorsqu’on se rappelle les 117 milliards de dollars enregistrés en 2021.

Cette variation reflète un contexte global de resserrement des financements. Les investisseurs attendent davantage de garanties quant à la capacité des entreprises à maintenir leur croissance dans la durée. L’Europe souffre en plus de sa fragmentation réglementaire, culturelle et économique, un frein notable lorsqu’il s’agit de mobiliser des fonds importants à l’échelle continentale. Par conséquent, de nombreuses startups se tournent encore vers les États-Unis ou l’Asie pour des levées plus conséquentes. L’initiative d’Eurazeo, orientée autour des sociétés en plein essor et tournées vers l’IA, vient donc combler une lacune structurelle tout en encourageant l’innovation ancrée en Europe.

Contrairement au marché américain, l’Europe présente des contraintes réglementaires variées d’un pays à l’autre, un marché linguistique morcelé, et une politique commune souvent difficile à mettre en place rapidement. Cela complique la création de géants paneuropéens sur de courts laps de temps, rendant les tickets d’investissement plus prudents aux stades avancés.

L’intelligence artificielle, un pivot stratégique

Alors que l’IA est parfois associée à de vastes projets, comme la création de modèles conversationnels ou de plateformes de traitement du langage, il convient de rappeler que l’usage de cette technologie peut se décliner de manière plus ciblée. Eurazeo Growth Fund IV s’intéresse en priorité aux entreprises déjà aptes à générer des revenus.

En effet, miser sur l’IA ne signifie pas seulement réaliser des prouesses technologiques coûteuses ou miser sur la recherche fondamentale. Parfois, les applications concrètes offrent des résultats commerciaux tangibles, notamment lorsqu’il s’agit d’optimiser la gestion d’un système de santé, la productivité d’une plateforme logistique ou encore la sécurité dans la cybersécurité et la fintech. C’est dans cet esprit que de nombreuses entreprises se voient aujourd’hui ouvrir des perspectives de croissance considérables, soutenues par des investisseurs conscients de la valeur ajoutée immédiate, plutôt que d’une spéculation pure autour de l’innovation.

Apprentissage supervisé : technique d’entraînement de modèles basée sur des données étiquetées (labels).
Apprentissage non supervisé : recherche automatique de structures ou de groupes à partir de données non labellisées.
IA générative : modèles capables de produire du texte, des images ou d’autres éléments nouveaux, à partir d’exemples d’entraînement.

Une logique d’investissement tournée vers la croissance

Investir dans les scale-ups européennes requiert de s’assurer que l’entreprise a déjà validé son marché, obtenu un chiffre d’affaires supérieur à 10 millions d’euros et affiche souvent des ratios de croissance dépassant 30 ou 40 % par an. Eurazeo répond à cette attente en ciblant des sociétés déjà aguerries, à travers des tickets initiaux compris entre 25 et 100 millions d’euros.

Le Growth Fund IV permet ainsi d’intégrer, dans son portefeuille, des acteurs suffisamment matures pour supporter des phases ultérieures de développement. Cette pratique repose sur un constat clair : la réussite d’une startup réside autant dans sa solidité opérationnelle que dans sa capacité à pénétrer de nouveaux marchés. Les financements versés aident donc les entreprises à s’implanter en Europe, voire à se projeter à l’international, tout en renforçant leurs départements R&D et leurs équipes de vente.

Concrètement, Eurazeo entend voir ces sociétés développer des solutions IA autonomes, puisque les modèles massifs (comme OpenAI ou Mistral AI) impliquent des frais colossaux et des risques plus élevés. Cette approche plus pragmatique encourage un retour sur investissement accéléré, s’articulant souvent autour de commercialisations rapides, renforcées par les data scientists et ingénieurs IA au service de cas d’usage ciblés.

Exemples marquants : de Contentsquare à Cognigy

Dans sa stratégie, Eurazeo Growth Fund IV a déjà réalisé plusieurs investissements. Contentsquare, EcoVadis et Cognigy figurent parmi les success-stories qui témoignent de la cohérence de l’approche adoptée :

Contentsquare : Entreprise française devenue licorne, elle emploie l’IA pour analyser les parcours digitaux et aider les entreprises à améliorer l’expérience utilisateur. Son ancrage à l’international et son modèle d’affaires éprouvé rassurent largement les investisseurs. 
EcoVadis : Spécialisée dans l’évaluation de l’impact environnemental, cette startup tire parti de l’IA pour agréger et analyser de vastes ensembles de données en matière de RSE. Tiré par l’essor des politiques ESG, son marché est en pleine croissance. 
Cognigy : Originaire d’Allemagne, la scale-up développe des assistants conversationnels alimentés par l’intelligence artificielle. Son expansion rapide et sa capacité à fluidifier la relation client attirent un nombre croissant d’utilisateurs, tout en réduisant les coûts de service pour les entreprises.

Avec chaque investissement, Eurazeo veille à évaluer le rapport risque/rentabilité. L’idée est de ne plus prendre de risques démesurés sur l’incertitude d’adoption d’un produit, mais bien de mesurer la vitesse d’exécution dans un marché existant. Cette stratégie, plus sécurisante, témoigne aussi d’une évolution générale du marché tech.

Bon à savoir : Détecter les scale-ups à fort potentiel

Pour repérer des entreprises à succès, Eurazeo étudie plusieurs indicateurs : croissance annuelle du chiffre d’affaires, équipe de direction, qualité de la technologie et solidité de la proposition de valeur. Un modèle rodé, qui s’appuie aussi sur une vaste expertise sectorielle pour accompagner ces sociétés dans l’optimisation de leurs ressources et l’expansion internationale.

Gouvernance et nouveaux défis pour Eurazeo

L’annonce d’un fonds majeur dédié à l’IA arrive après une période intense en rebondissements. En 2023, Eurazeo a été touchée par un remaniement de sa gouvernance : Virginie Morgon, laquelle dirigeait la société depuis plusieurs années, a quitté son poste suite à des différends stratégiques avec la famille Decaux, actionnaire principal.

Par ailleurs, le segment growth a perdu quatre figures clés, dont Yann du Rusquec, parti fonder Noteus Partners (un fonds de 600 millions d’euros dévoilé en 2024). Malgré ces turbulences, Eurazeo semble avoir repris le dessus, soutenue par Hala Fadel, nouvelle managing director, épaulée par des experts en finance et en technologie. L’objectif annoncé reste clair : consolider l’équipe, recruter les meilleurs talents et ancrer la croissance sur des bases solides.

Cette réorganisation interne ne vise pas seulement à corriger des tensions passées. Elle traduit aussi une volonté de mieux intégrer les compétences opérationnelles et de mieux accompagner les entrepreneurs sur le terrain. Pour y parvenir, Eurazeo s’appuie actuellement sur une équipe de 17 professionnels et 5 partners opérationnels, répartis à travers plusieurs pays d’Europe. Ils ont tous pour mission de conseillir les dirigeants et de soutenir l’exécution d’un plan de croissance ambitieux.

Une attractivité croissante et des partenaires de choix

Avec ce nouveau fonds, le capital-investisseur français attire aussi l’attention d’acteurs publics et institutionnels. Le Fonds Européen d’Investissement (FEI) s’est ainsi engagé par le biais de l’European Tech Champions Initiative (ETCI), désireuse de soutenir des véhicules de financement capables de passer la barre de 1 milliard d’euros. D’autres investisseurs privés se sont joints au mouvement, convaincus du rôle essentiel de la technologie dans la compétitivité européenne.

Cette somme de 650 millions d’euros, qui marque le démarrage du Growth Fund IV, tombe donc à point nommé pour renforcer les ambitions tant européennes que nationales. En parallèle, Eurazeo poursuit également des investissements dans d’autres fonds, comme le Planetary Boundaries Fund, axé sur la protection de l’environnement et qui a levé 300 millions d’euros en mars 2025. Ce cumul de projets prouve la capacité d’Eurazeo à se diversifier version multi-fonds.

L’European Tech Champions Initiative (ETCI) cherche à accompagner financièrement des fonds et des entrepreneurs de secteurs jugés stratégiques pour l’économie de l’UE. L’objectif est de faire émerger et de conserver des géants de la tech sur le sol européen, pour limiter la dépendance vis-à-vis des capitaux extra-européens et soutenir l’innovation « made in Europe ».

La transition vers la rentabilité, un paramètre clé

Si l’histoire récente a attribué à la tech une image de course effrénée à l’hypercroissance, la tendance actuelle valorise davantage la profitabilité et la pérennité des modèles. Les investisseurs, échaudés par des valorisations parfois trop généreuses, exigent désormais des sociétés qu’elles affichent un équilibre financier plus sain.

Eurazeo n’échappe pas à la règle. Avec ce nouveau fonds, la société cherche à privilégier les startups qui montrent déjà une dynamique de revenus soutenue, tout en étant capables de maintenir leur trajectoire ascendante sans trop brûler de cash. Les succès rencontrés par Contentsquare, EcoVadis et Cognigy illustrent assez bien comment l’innovation et la rentabilité peuvent se combiner, au bénéfice du marché et des investisseurs.

Cette philosophie correspond pleinement à la maturité croissante de l’écosystème. Exit les levées de fonds démesurées pour un produit encore au stade de prototype : aujourd’hui, les jeunes pousses qui se distinguent s’efforcent de générer rapidement plus de chiffre d’affaires et de valider leur marché. L’IA devient alors un outil transversal, intégré dans des offres complètes, afin de rendre les projets plus compétitifs et plus résilients.

Vers un écosystème plus mûr et mieux régulé

On ne peut parler d’IA sans évoquer la réglementation en Europe, notamment au regard des textes en discussion, comme le futur règlement européen sur l’intelligence artificielle (souvent surnommé « AI Act »). Cette loi, visant à encadrer les usages et la responsabilité des développeurs, pourrait à terme constituer un avantage concurrentiel pour les startups qui s’y conforment rapidement.

La neutralité et la transparence recherchées par l’AI Act rassurent en effet les clients et les investisseurs, en particulier dans les secteurs où les données sensibles abondent, comme la finance ou la santé. Pour Eurazeo, la conformité réglementaire devient un critère de sélection, une « due diligence » supplémentaire qui s’ajoute aux considérations purement financières, bien que la rentabilité reste naturellement un objectif central.

En parallèle, la multiplication de fonds growth en Europe traduit une saine émulation entre investisseurs : outre Eurazeo, d’autres acteurs comme Index Ventures ou Atomico concentrent leurs efforts sur des startups en phase d’expansion. Cette concurrence profite in fine aux entrepreneurs qui bénéficient d’options variées pour financer leur croissance.

Ressort des obligations réglementaires en IA

Principaux points visés par l’AI Act :
• Obligation de transparence sur les données utilisées
• Gestion des risques et certification de conformité
• Identification des IA à « haut risque » (secteurs médicaux, etc.)
• Coopération avec les autorités de surveillance nationales

Un boost pour la croissance des pépites locales

Nombre d’experts du domaine s’accordent à dire que l’Europe parvient souvent à produire un fort vivier de talents scientifiques et techniques, alimentés par la qualité de ses universités et laboratoires. Le véritable défi consiste à transformer ces connaissances en entreprises de rang mondial, capables de lever plusieurs dizaines de millions d’euros pour soutenir leur expansion.

En misant sur des applications concrètes de l’IA, Eurazeo s’attaque à l’étape où, par exemple, une solution logicielle passe d’un prototype à un service déployé à grande échelle, couvrant plusieurs pays européens. Les obstacles ne manquent pas : normes juridiques variées et fiscalités différentes, pénurie de profils ultra-qualifiés, complexité de la mise en marché. Mais pour les investisseurs, ces barrières concurrentielles peuvent se traduire par une forte valeur ajoutée dès lors qu’elles sont franchies avec succès.

De surcroît, les clients finaux (institutions, banques, grands groupes privés) se montrent de plus en plus intéressés et disposés à adopter l’IA, notamment dans le sillage des nouvelles technologies de traitement des données volumineuses. Les startups qui répondent à cette demande par des produits ou des services déjà éprouvés ont rapidement accès à des marchés considérables, à condition de détenir la capacité industrielle ou logistique nécessaire.

Un regard neuf sur le marché post-Covid

Au lendemain de la crise pandémique, beaucoup de spécialistes prévoyaient une forte contraction des financements, estimant que le Covid-19 allait geler les investissements dans des secteurs jugés trop risqués. Toutefois, la digitalisation massive de l’économie a joué un rôle inattendu, rendant les solutions basées sur l’IA encore plus indispensables dans la gestion des données, l’automatisation ou le pilotage à distance.

Certes, on observe aujourd’hui un ralentissement relatif des tours de table, mais ce phénomène s’explique surtout par le fait que les investisseurs prennent le temps d’analyser plus finement chaque dossier. Les entreprises les plus solides, celles qui affichent un modèle viable et un rythme d’expansion maîtrisé, parviennent tout de même à décrocher des financements importants. Avec l’arrivée du Growth Fund IV, Eurazeo participe clairement à cette tendance en privilégiant la stabilité des projets et une croissance mesurée, plutôt qu’une expansion effrénée.

En conséquence, l’accord de 650 millions d’euros n’est pas uniquement un signal pour les startups orientées IA. C’est également un gage de confiance dans la continuité du financement, montrant que l’Europe se veut compétitive et continue d’alimenter un moteur de développement dynamique pour des entreprises innovantes.

Quand Eurazeo tutoie l’international

Grâce à son maillage géographique, Eurazeo possède des antennes et un réseau de partenaires situés dans plusieurs pays, notamment au Royaume-Uni, en Allemagne ou en Espagne. Cet ancrage local constitue un plus en matière d’accompagnement pour les sociétés en portefeuille : un soutien international favorise l’identification de clients stratégiques, la compréhension des réglementations propres à chaque pays, ainsi que l’attraction de nouveaux talents.

Les fondateurs de startups en Europe savent d’ailleurs que cette déclinaison multiculturelle représente un jalon clé pour leur périmètre de développement. En se tournant vers Eurazeo, ils espèrent bénéficier d’appuis et de relais opérationnels dans des écosystèmes variés. Le soutien proposé s’étend aussi aux aspects juridiques et fiscaux, car la réglementation européenne peut se révéler complexe, surtout pour des projets IA tenant parfois de la recherche appliquée.

Pour Eurazeo, capitaliser sur une présence transfrontalière renforce encore sa crédibilité face aux sociétés en quête de partenaires. Il devient plus simple de leur ouvrir des contacts directs avec des groupes industriels ou des consortiums de recherche. Ainsi, bien au-delà d’un simple apport financier, l’équipe de growth d’Eurazeo s’efforce de mettre en place un accompagnement complet, enrichi par une expertise sectorielle fine et un vivier de partenaires opérationnels.

Nouvelles pistes d’expansion pour un marché concurrentiel

L’ambition d’atteindre 1 milliard d’euros pour ce fonds repose sur l’idée qu’il existe une forte demande de financement en phase de croissance en Europe. Plusieurs secteurs apparaissent particulièrement porteurs : logiciels B2B (plateformes de data analytics), santé numérique, durabilité environnementale, et fintech. Chacun de ces domaines nécessite des solutions IA pour optimiser l’automatisation, la gestion de la data ou la sécurité informatique.

D’autres opportunités pourraient émerger dans l’immédiat futur, par exemple autour de la robotique ou encore de l’internet des objets (IoT). Beaucoup d’entreprises spécialisées peinent à trouver des ressources suffisantes auprès des financeurs, malgré un marché potentiel vaste. Le soutien d’Eurazeo Growth Fund IV pourrait alors se révéler décisif, à condition de démontrer un modèle susceptible de se déployer rapidement en Europe.

Quoi qu’il en soit, aux yeux de nombreux observateurs, Eurazeo incarne un pilier pour la consolidation de la tech européenne. Son expérience acquise depuis plus de vingt ans, couplée à une vision claire de l’accompagnement, en fait un interlocuteur précieux pour tous ceux qui aspirent à bâtir le prochain « champion » continental, ancré dans la course mondiale à l’innovation.

Un horizon de promesses

L’initiative lancée le 16 juillet 2025, avec une première levée de 650 millions d’euros, ouvre un nouveau chapitre pour la croissance des startups IA en Europe. Malgré les récentes turbulences de gouvernance et l’évolution des stratégies d’investissement, Eurazeo prouve sa capacité à rebondir et à ambitionner un leadership sur un marché en pleine reconfiguration.

Ce Growth Fund IV vient soutenir un écosystème qui, bien que complexe, affiche des indicateurs encourageants. En ciblant des entreprises à la fois matures (chiffre d’affaires établi) et porteuses d’innovations technologiques tangibles, le fonds alimente la dynamique globale de l’IA sur le continent. Pour les fondateurs et les cadres dirigeants, la promesse réside dans un accompagnement sur mesure, englobant à la fois les enjeux commerciaux, technologiques et réglementaires.

Nombre d’analystes soulignent toutefois que le prochain défi réside surtout dans la fidélisation des talents et l’émergence de champions capables de rivaliser avec les géants asiatiques et américains. Les nouvelles réglementations à l’échelle de l’UE, telles que l’AI Act, poseront des jalons de confiance et de protection, tout en créant un terrain de jeu plus balisé pour les innovateurs. Si les étoiles s’alignent, l’Europe pourrait très bien asseoir sa place sur la scène IA : et Eurazeo aura, sans nul doute, joué un rôle déterminant dans cette métamorphose.

In fine, cet article met en lumière les forces d’un écosystème européen en mouvement, porté par la volonté d’Eurazeo de structurer l’innovation et de faire briller ses expertises sur le terrain mondial.